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Chikungunya : Point presse hebdomadaire de la Préfecture
3 février 2006
La lutte contre le chikungunya s’intensifie pour tenter de répondre à la progression constante de l’épidémie. La Cellule interrégionale d’épidémiologie annonce 50.000 cas, répartis sur l’ensemble de l’île, avec une fréquence de 15.000 nouveaux malades par semaine. Et le pic épidémique n’est pas encore atteint. La stratégie de lutte se remodélise, s’affirme. Le préfet à la tête de l’’organigramme de crise’ coordonne sept pôles d’actions. Un nouveau renfort de 1.500 hommes, au 13 février, viendra à nouveau accentuer l’effort de lutte anti-vectorielle dont l’efficacité sera désormais suivie et évaluée. Nouveau également, la prise en compte des facteurs sociaux, économiques et environnementaux, pour tenter de prendre en compte toutes les conséquences collatérales du chikungunya.
Le préfet, dossier de presse en main et rétroprojecteur à l’appui, présentait hier aux médias, la nouvelle stratégie de lutte contre le chikungunya, largement inspirée des préconisations formulées dans le rapport de l’IGAS (l’Inspection générale des affaires sociales) de la mission technique venue à la mi-décembre, et des pistes d’actions éclairées par le ministre de la Santé qui appelait en début de semaine au réveil des troupes.
Attaque vectorielle massive et continue
15.000 cas par semaine contre une estimation, déjà erronée, de 500 à la mi-décembre : "d’une semaine à l’autre, le nombre de cas croit d’une manière considérable", souligne Philippe Renaud, médecin inspecteur de la CIRE (Cellule interrégionale d’épidémiologie), en charge de la surveillance épidémiologique. Depuis décembre, l’épidémie de chikungunya a changé d’échelle pour connaître une croissance exponentielle. Même si le dispositif de surveillance basé sur le dépistage actif des cas, (enquêtes de terrains autour des cas déclarés) est remplacé par le réseau Sentinelles (GROG), la mobilisation des 31 médecins qui le constitue ne suffira pas à nous offrir une estimation précise. Il en faudrait au minimum 45 selon le ministre de la Santé.
C’est donc en appliquant un coefficient de pondération calculé sur des séries historiques, comme préconisé par l’IGAS, que la CIRE fait état aujourd’hui de 50.000 cas. En dépit d’un premier renforcement des opérations de désinsectisation à la mi-janvier, aidé par les pluies ponctuelles, le vecteur ne s’affaiblit pas, attaque massivement dans toutes les communes de l’île, même si en ce moment il privilégie les arrondissements de Saint-Pierre et de Saint-Denis, qui enregistrent la plus forte poussée de nouveaux cas. Un vecteur qui ne fait aucune discrimination géographique et qui touche toutes les classes d’âge, avec une préférence tout de même pour les plus de 30 ans, surtout des femmes (60% des cas renseignés). Depuis la semaine dernière, la CIRE enregistre toujours 22 "formes graves ou atypiques d’infections" et recensait, hier au soir, 20 certificats de décès qui depuis le début du mois de janvier "mentionnent le chikungunya parmi les maladies ayant provoqué ou contribué au décès".
Enfin un suivi scientifique
Avec la réorganisation générale de la cellule de crise de la Préfecture, la surveillance épidémiologique va enfin pouvoir se recentrer sur un travail scientifique analytique. La CIRE va documenter les populations et facteurs à risque de formes graves et mettre en place des supports de rétro information réguliers vers les professionnels de santé qui en ont fait la demande depuis longtemps. Elle va aussi se pencher sur la question de l’immunité de la population qui reste toujours au conditionnel.
Si les Réunionnais sont immunologiquement "naïfs" (c’est le terme médical) au chikungunya, une seule piqûre est-elle immunisante ? Il semblerait que oui, mais aucune étude ne le confirme. La DRASS pilote de la veille sanitaire et de la lutte anti-vectorielle a pour mission de travailler de façon plus étroite avec le réseau médical pour un meilleur collectage des données de terrain. Elle continue à assurer le volet formation qu’elle ajustera en fonction des informations transmises par la cellule épidémiologique. Le préfet lui a confié la planification spatio-temporelle des opérations de désinsectisation, sachant que désormais, leur efficacité sur le vecteur sera mesurée et leur impact sur l’environnement étudié. Toutes les opérations seront cartographiées et diffusées aux mairies et à la population. Le pole environnement, piloté par la DIREN aura d’ailleurs à charge, en plus d’opérations choc pour la collecte des déchets (dont la mise en place de déchetteries mobiles comme au Port) et la résorption des sites de dépôts sauvages, d’assurer le suivi de l’impact de la lutte anti-vectorielle sur l’environnement.
L’analyse scientifique représente une avancée majeure dans la stratégie de lutte qui permettra en plus de son réajustement progressif, d’accéder, a plus ou moins long terme, à un meilleur niveau de connaissance sur le vecteur et les moyens de le traiter. Les questions restent diverses et nombreuses aussi hétérogènes que l’évolution de la maladie.
Estéfani
Le volet social
Franck Lachaud, secrétaire général de la Préfecture a pour mission de piloter le volet social intégré dans la nouvelle stratégie renforcée de lutte contre le chikungunya. 400.000 euros engagés par la Préfecture pour soutenir cette action sont actuellement en arbitrage interministériel. Le préfet a néanmoins rappelé que si la situation de crise appelle à la participation de l’État dans le domaine de l’action sociale, il ne faut "pas négliger et méconnaître les capacités des autres et des uns" et l’on peut rajouter celle des bénévoles qui là encore suppléent à bien des manques.
La Croix-Rouge mobilisée
Cinq points d’accueil seront mis en place le 6 février par la Croix-Rouge à Saint-Denis, Saint-Paul, Saint-Pierre, Saint-Benoît et Le Tampon pour les sans domicile fixe. Des protections individuelles contre les piqûres de moustiques leur seront également distribuées. La SAMU social organisera des patrouilles comme en métropole lors des périodes de froid. Sur le modèle du réseau d’alerte canicule, installé en France depuis l’été meurtrier de 2003, les infirmiers libéraux et kinésithérapeutes sont prêts à signaler les personnes âgées atteintes pas le virus, isolées et sans prise en charge, pour permettre une intervention de la Croix-Rouge. Ses bénévoles viendront également en renfort des personnels des établissements accueillant des personnes âgées et handicapées et des CHRS qui en font la demande. 180.000 euros sont engagés pour la démoustication des 60 établissements, comme des centres PMI. Des répulsifs seront également distribués aux pensionnaires.
Enfin, chaque maire a reçu la liste des bénéficiaires du minimum vieillesse dans sa commune afin d’estimer leurs besoins, d’établir le relais avec le Conseil général en charge de ce public, comme du public des PMI, des personnes âgées et handicapées sans soutien familial et hors établissement. Une attention particulière doit également être accordée aux femmes enceintes en situation précaire qui doivent particulièrement être vigilante à leur protection en fin de grossesse.
Estéfani
Dans notre édition de demain, nous développerons un point abordé hier lors de la conférence de presse : le volet “hôpitaux et libéraux”.
Le volet économique
Après une réunion avec les trois chambres consulaires, les syndicats du patronat et des salariés, Robert Monniaux, Trésorier Payeur Général, dresse un premier bilan de la conjoncture économique en période de crise sanitaire. Pour l’instant, les éléments d’analyse sont maigres, mais des propositions se dessinent.
5 à 7% d’arrêts de travail
Pilote du pole économique inséré dans la cellule de crise préfectorale, Robert Monniaux rend compte de 5 à 7% d’arrêts de travail pour cause de chikungunya, d’une durée moyenne de 5 à 10 jours. Il souligne que le secteur du bâtiment et des travaux publics est particulièrement touché. Une rencontre aura lieu avec les professionnels du tourisme pour dresser le bilan du secteur.
Une action est selon lui à entreprendre s’agissant d’une part des entreprises à caractère stratégique (secteurs électrique, aéroportuaire et portuaire, alimentaire) pour assurer la continuité du service public, et d’autre part des très petites et petites entreprises qui pourraient se retrouver en cessation d’activité. La Préfecture envisage de faire là encore appel au bénévolat, à la solidarité en mettant en œuvre un système d’assistance et de secours qui ferait appel aux retraités qui assureraient pour un temps la survie de l’entreprise. L’emploi de personnels temporaires nécessiterait la mobilisation de financement qui demanderait trop de temps, pourtant de nombreux chômeurs attendent à la porte des entreprises.
Container retardé en Arabie Saoudite
Actuellement en réflexion au ministère de l’Outre-mer, un moratoire sur les échéances fiscales peut être activé pour différer le paiement des charges sociales et fiscales des entreprises pénalisées par le chikungunya, après études des dossiers, comme en cas de catastrophe naturelle. Le pole économique aura également pour mission de suivre les approvisionnements en médicaments et produits répulsifs, en collaboration avec les grossistes et de leur prix. A noter qu’un container de répulsifs est actuellement bloqué en Arabie Saoudite, mais cela ne devrait pas avoir de conséquence immédiate selon le préfet, attendus que les stocks sont à jour. "Les approvisionnements sont des aléas qui ne dépendent pas des pouvoirs publics."
Estéfani
Service téléphonique renforcé
o 0 800 110 000 Pour toutes les questions d’ordre médical ou pour obtenir des précisions sur les produits de démoustication utilisés, ce numéro vert de la DRASS est désormais disponible 7 jours sur 7.
o 0 800 402 402 Suite à la flambée des prix pratiquée par certains commerçants, peu scrupuleux, qui profitent de l’épidémie de chikungunya pour se réapprovisionner massivement en produits répulsifs dans les grandes surfaces et les revendre au double dans leurs commerces, le préfet met à disposition ce numéro pour que le public signale à la Direction des fraudes et de la concurrence tout abus constaté. Le préfet a diligenté une enquête sur ce point pour condamner ces "comportements inadmissibles, inciviques." Il n’exclut pas l’utilisation du décret de réglementation des prix sur ces produits, mais le considère comme l’"arme ultime", préférant mobiliser la population sur ce sujet.
o 0262.41.00.00 La Préfecture met à disposition du public un nouveau numéro, "encore un", pour enregistrer toutes les demandes éventuelles de démoustication soit à domicile, soit sur le lieu de travail. Cela ne sous-entend pas que chaque particulier pourra bénéficier de services immédiats à domicile, mais au vu de la carte des interventions et du niveau d’urgence (nouvelle zone de contamination) le public pourra être informé et la DRASS réviser éventuellement le passage des équipes.
Atteintes à l’environnement sanctionnées
Pour les produits aussi ?
Le 12 novembre 2005, le préfet prenait un arrêté de salubrité afin d’inciter la population à plus de vigilance s’agissant de son comportement à l’égard des déchets. Aujourd’hui, Laurent Cayrel passe à l’action répressive, des sanctions pourraient tomber. Les communes, les intercommunalités et la DIREN se mobilisent sur cette question. Plus que jamais le comportement civique à l’égard des déchets est de mise. Seule une action unitaire et constante sur ce point permettra de diminuer les populations de vecteur.
Élimination choc des déchets
En collaboration avec les intercommunalités, l’État active un programme d’élimination des déchets en sites illégaux, une action coup de poing qui débutera à la fin février, mobilisant entre autres, huit engins de la DDE. Un programme d’élimination des déchets verts est déjà activé dans l’Est. Pour poursuivre cette élimination des dépôts sauvages, les intercommunalités bénéficieront d’un crédit d’État de 500.000 euros. Dès maintenant et jusqu’au 31 mars, elles devront renforcer leur rythme de collecte à une cadence hebdomadaire. Des bacs supplémentaires seront mis à la disposition du public qui veulent se débarrasser de leurs encombrants. L’exemple de déchetterie mobile instauré au Port est étendu à l’ensemble de l’île, comme proposé par son mairie Jean Yves Langenier. Il est demandé à la population de respecter le jour de collecte pour ne pas laisser mourir des encombrants qui font alors de la rue un gite larvaire. On parle à la préfecture de deux à cinq mois d’efforts pour évaluer ce dispositif.
"Il n’y a pas de produit transparent pour l’environnement"
La police et la gendarmerie sont mobilisés pour signaler tous comportements inciviques en matière de déchets. Le Procureur général est d’accord pour renforcer les sanctions à l’égard des personnes qui porteraient atteinte à l’environnement. S’agissant justement de porter atteinte à l’environnement, la question de l’utilisation des produits chimiques pour lutter contre le moustique attend des réponses. Franck Lachaud, secrétaire général de la Préfecture avance que si "des problèmes particuliers" sont avérés, il y aura un changement de produits, "s’ils sont disponibles et en quantité." "Il n’y a pas de produit transparent pour l’environnement, il faut arriver à un arbitrage entre l’idéal et la situation actuelle", poursuit le collaborateur du préfet qui souligne encore que cette mesure d’impact est complexe.
Estéfani
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