Au mois de juin dernier, la filière avicole avait monté un stand itinérant sur l’équilibre alimentaire pendant une semaine sur les sites de Crête d’Or Entreprise et de SEGMA ainsi qu’auprès des éleveurs. L’objectif était de diffuser les règles de base de l’équilibre alimentaire et de prodiguer des conseils personnalisés grâce à la présence de diététiciennes. En effet, il était important pour la filière de mobiliser son personnel sur l’axe nutrition-santé en les encourageant à adopter de bons réflexes dans leur alimentation quotidienne.
A côté de cela, la filière avait aussi mené une action de sponsoring de l’école de foot Centre Elite de Saint-Gilles. Dans le cadre de l’entraînement, les jeunes sportifs ont été suivis par un médecin nutritionniste qui les sensibilise aux bienfaits du “bien manger” dans le cadre de leur activité sportive. Grâce à cette sensibilisation, les adolescents ont compris que bien manger leur permettait d’obtenir de meilleures performances.
Aujourd’hui, la filière avicole passe à une autre étape de leur projet en invitant Patrick Serog, médecin nutritionniste à Paris.

La nutrition : un grand défi pour les sociétés modernes

Aujourd’hui, un Réunionnais sur 6 a des problèmes de poids, l’obésité touche 15% de la population contre 11% en métropole et 18% des Réunionnais sont touchés par le diabète. Devant ce constat alarmant, il apparaît que la nutrition constitue un des grands défis pour nos sociétés modernes et en particulier pour La Réunion.
En effet, bien que les Réunionnais soient parfaitement conscients du lien entre l’alimentation et la santé, et connaissent la majorité des risques encourus (obésité, diabète et maladies cardiovasculaires largement cités comme risques liés à une mauvaise alimentation), ils adoptent un comportement alimentaire à risque marqué par une absence de fractionnement des repas, du grignotage et une trop grande consommation d’aliments protidiques, gras et sucrés. En quelques chiffres :

- 18% des 18-30 ans et 13% des 31-45 ans ne prennent pas de petit-déjeuner,

- 20% des Réunionnais boivent des boissons sucrées tous les jours

- 10% des 18-30 ans mangent des produits sucrés au moins 4 fois/semaine

- 85% des Réunionnais mangent des aliments cuits dans l’huile tous les jours

- 30% déclarent grignoter entre les repas

- seulement 17% pratiquent une activité physique régulière.

De plus, la consommation de fruits et légumes est faible par rapport aux recommandations du Programme National Nutrition Santé (seulement 1% de la population est en adéquation avec les recommandations). Pourtant, l’île propose de nombreux fruits et légumes et les Réunionnais savent qu’ils sont bons pour la santé. Les produits laitiers sont également sous-consommés. Ces produits sont et ont une image de produits chers.
Et en tant qu’acteur de la vie socio-économique de l’île, la filière avicole se devait d’apporter sa contribution à la résolution de ce véritable enjeu de santé publique.
Mettre en avant les qualités nutritionnelles incontestables de la viande de volaille ne suffira pas. Il est nécessaire d’accompagner les Réunionnais dans leur façon de s’alimenter, leur rappeler les bons réflexes.

« Aider vos patients à mieux manger, une nécessité pour leur santé ! »

Consciente du rôle qu’ont à jouer les professionnels de santé et de la restauration collective dans ce combat contre l’obésité et le diabète, la filière avicole a décidé de monter des conférences débat qui leur sont entièrement dédiées.
Depuis plusieurs années, on parle de surpoids et d’obésité. Pourtant, leurs chiffres ne cessent d’augmenter. Et les conséquences sur la santé sont multiples : diabète, maladies cardio-vasculaires, hypertension, etc...
Jusqu’ici, les solutions apportées pour traiter les dysfonctionnements alimentaires étaient principalement la prescription de régimes, souvent restrictifs et monotones.
Tous ont certes des résultats plus ou moins immédiats dans la perte de poids mais ne connaissent pas de véritable efficacité à long terme. Bien au contraire...
La question n’est donc pas de perdre du poids mais de connaître la meilleure façon de le stabiliser après amaigrissement.
Le régime doit ainsi évoluer vers un véritable accompagnement du patient par le professionnel de santé dans la restructuration de son alimentation.
Un changement des habitudes alimentaires tout en respectant sa tradition culinaire (héritage culinaire, choix, goût, etc...) et son mode de vie (rythme, hygiène de vie, activité physique, etc...) est la base de cet accompagnement.
Ces conférences animées par le médecin nutritionniste Patrick Serog dressent un état des lieux des pathologies liées à l’alimentation à La Réunion, et apportent aux professionnels de santé et de la restauration collective des solutions simples et pratiques pour faire face aux problèmes de surpoids et de diabète auxquels ils sont régulièrement confrontés.
Une première conférence s’est tenue mardi dans le nord de l’île, et une autre a eu lieu hier dans l’Ouest aux Villas du Récif de Saint-Gilles les Bains.
Afin d’accompagner ces professionnels au quotidien, des outils ont été créés par la filière avicole en collaboration avec des diététiciennes : affiches illustrant les recommandations et repères nutritionnels, carnet de prescription de régimes alimentaires...
Dans le but d’impliquer et de sensibiliser l’intégralité de la filière avicole réunionnaise, le docteur Patrick Serog est intervenu également auprès du personnel à Grand-Ilet mardi dernier et hier à Étang-Salé.
Lors de ces interventions, il était accompagné de l’expert culinaire, auteur du livre de recettes “Du bonheur dans votre assiette”, Brigitte Grondin.
L’objectif était de démontrer qu’il est possible d’allier cuisine réunionnaise et équilibre alimentaire.
En effet, un carry de poulet accompagné d’un fricassé de brèdes et un peu de riz peuvent constituer un plat de résistance équilibré. Pour les plus rapides, préférez un sandwich thon maïs sans sauce ou un crudité au poulet, le pain bouchon gratiné doit rester un petit plaisir qu’on se fait de temps en temps.

Sophie Périabe

Les qualités nutritionnelles de la viande de volaille

La chair de volaille est naturellement maigre (dinde et poulet en tête du palmarès). Facile à dissocier du “gras”, localisé dans la peau, la chair de volaille se distingue des autres viandes dont le gras est généralement disséminé dans l’ensemble des tissus. De plus son profil en acides gras correspond tout à fait aux recommandations de consommation de l’Agence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments (25% d’Acides Gras Saturés, 50% d’Acides Gras Mono-Insaturés, 25% d’Acides Gras Poly-Insaturés).
Elle est très riche en protéines de bonne qualité biologique lesquelles sont indispensables à la croissance, au maintien et à la répartition des tissus, des muscles et des cellules. Elle contient en effet tous les acides aminés essentiels que l’organisme ne sait pas fabriquer à partir d’autres éléments.
Elle est aussi naturellement riche en vitamines, particulièrement celles du groupe B qui interviennent dans le métabolisme des lipides, glucides et protéines.
Enfin elle apporte magnésium, calcium et phosphore et contient 3 fois plus de fer que le poisson !
En résumé, la viande de volaille est une viande qui convient à tous les types de mangeurs et qui contient un nombre important de nutriments indispensables au bon fonctionnement de l’organisme.

S. P.