
C’était un 30 juin
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Colloque “Chikungunya et autres arboviroses émergentes en milieu tropical”
5 décembre 2007, par
L’épidémie de chikungunya à La Réunion pose la question de la contribution des sciences humaines et sociales à la compréhension des phénomènes d’émergence et de certains risques et de leur gestion dans leur contexte.
Cette question a été abordée durant le colloque, hier.
Nous l’avons vu, une approche pluri et transdisciplinaire des phénomènes épidémiques est apparue plus que jamais indispensable. L’apport des sciences humaines et sociales permet donc de mieux comprendre le comportement des réunionnais face à la maladie.
Les études démographiques et statistiques réalisées pendant et après la crise ont été rapportées pendant le colloque.
Les chercheurs ont donc constaté que, pendant la crise de chikungunya, le nombre de naissance d’enfant réunionnais en métropole a quasiment triplé, passant de 20 à 30 naissances généralement à 90 naissances en 2006.
A La Réunion, les premières estimations ont montré une baisse de la natalité de 3% en dépit de l’augmentation du nombre de femmes en âge de procréer. Le nombre d’IVG en 2005/2006 a connu une saisonnalité atypique : en 2005, le nombre d’IVG des premiers mois de l’année a été inférieur à celui des années précédentes, mais a subi une forte poussée dès le mois d’octobre. Ce mouvement de hausse s’est poursuivi en 2006.
La baisse du nombre de naissances se traduira par une baisse de la fécondité en 2006. Cette baisse attendue depuis quelques années n’aura été que temporaire puisque dès la fin 2006, le nombre de naissance a commencé à augmenter.
Durant l’année 2007, on assiste donc à une reprise, un rattrapage des naissances. Ces femmes ont attendu la fin de la crise sanitaire pour recommencer à procréer, car elles avaient décidé de reporter leur grossesse ou elles étaient dans l’incapacité de procréer (car malade). D’autres études se poursuivre afin d’apporter des éléments de réponse.
Concernant la mortalité, on peut constater que les décès de personnes âgées ont été plus concentrés en début d’année 2006, mais selon les experts, il n’y a pas eu de surmortalité en 2006.
La consommation de soins à La Réunion ?
Une enquête réalisée rétrospectivement auprès de 147 personnes atteintes de chikungunya a permis de décrire des manifestations articulaires ainsi que les facteurs associés. Un mois après la maladie, 63% continuaient à avoir des manifestations articulaires. Entre 12 et 18 après l’infection, 57% rapportaient encore des douleurs articulaires.
Parmi ces derniers, 63% se plaignaient de troubles permanents. La présence de maladie chronique était associée à la présence des manifestations articulaires au cours de l’évolution sur la durée étudiée. La persistance des douleurs était liée à l’âge et à la durée de la phase initiale.
Quel est donc l’impact de la persistance de ces manifestations sur la consommation des soins ?
Une étude comparative a permis de démontrer que la santé physique des personnes n’ayant pas eu le chik est légèrement meilleure que celles qui ont contractées la maladie.
Mais après 12 mois et une persistance des manifestations cliniques, les répercussions sur la consommation actuelle de soins sont nulles.
L’enquête “après épidémie” montre qu’il n’y a pas d’impact psychologique sur la consommation de soins lié à cette épidémie de chikungunya.
Les Réunionnais n’ont, semble-t-il, pas cédé à la psychose, car après un épisode comme celui que nous avons connu, nous ne consommons pas plus de soins.
Atténuation et amplification du risque ?
Il apparaît que l’épidémie de chikungunya à La Réunion pourrait être analysée sous deux angles. Jusqu’à la fin du mois de décembre 2005, une atténuation sociale de ce risque a prévalu. En effet, le chik n’est pas scientifiquement évalué comme risque mortel, il ne constitue donc pas un enjeu de santé publique majeur et ne semble pas faire l’objet d’une attention particulière dans la population.
Cette situation change au début de l’année 2006, les certificats de décès établis dès le mois de janvier font état du chikungunya comme cause directe ou indirecte de décès.
Les controverses, liés notamment à la fiabilité et légitimité des informations et à l’objectivation de l’expérience par la population, et les effets différés (tourisme, économique) correspondent à al situation de crise engendrée par le passage de l’atténuation à l’amplification sociale du risque, et non par les seules caractéristiques épidémiologiques de cette maladie.
Cette approche pourrait aider à mieux comprendre la dynamique associant les différents acteurs impliqués pour contribuer à une meilleure mobilisation communautaire pour une protection à long terme.
Sophie Périabe
Plus jamais ça !
A l’occasion du colloque “Chikungunya et autres arboviroses émergentes en milieu tropical”, les Habitants Sentinelles ont organisé une exposition des “Unes” de la presse locale durant la crise du chikungunya à La Réunion 2005/2006.
Cette exposition se veut démonstrative de l’ambiance vécue durant cette crise sanitaire qui marque à jamais l’histoire de notre île. Il s’agit d’une sélection de Unes à ne pas oublier. Les Habitants Sentinelles n’ont pas de propos particulier. Une simple invitation au souvenir, au devoir de mémoire et pour tirer le leçon de cette période sombre pour que cela ne se reproduise pas...
Les Habitants Sentinelles tiennent également à remercier la presse locale pour leur collaboration à cette exposition.
Je vous laisse découvrir quelques Unes. (voir photo)
SP
Réaction
Josette Brosse, présidente de l’association “Ile de La Réunion contre le chik”
« J’ai appris beaucoup de choses pendant ce colloque. Les scientifiques disent, enfin, que les gens sont encore malades aujourd’hui, qu’ils sont des victimes et ça, c’est un grand en avant.
On a également appris que le virus n’était pas dans le sang, comme on le pensait, mais dans les tissus. Les médecins traitants pourront donc orienter leurs malades vers des spécialistes et notamment des rhumatologues.
Aujourd’hui, il y a eu une reconnaissance du malade et c’est très important. Pour l’association, c’est une grande avancée. »
Durant ce colloque, Josette Brosse était accompagnée d’une malade du chikungunya, ainsi, cette dernière a pu rencontrer des scientifiques.
« Ils ont discuté pendant une heure et cela a été très bénéfique pour la malade. Vous êtes malade, il ne faut pas culpabiliser, lui disait le scientifique. Il est important qu’un scientifique le dise.
C’est enfin une reconnaissance pour tous les malades qui souffrent encore aujourd’hui ».
Cependant, la présidente a noté que les scientifiques ont davantage parlé du virus, « mais normalement, c’est le malade qui devrait être au centre des débats, or ça n’a pas été le cas.
Il est important de replacer le malade dans le contexte, lui donner la première place ».
Après le colloque, le combat de l’association continue. En effet, « il faut continuer de se protéger, et c’est plus que jamais d’actualité aujourd’hui ». Car, selon Josette Brosse, « les cochonneries recommencent à fleurir un peu partout, les gens s’endorment, or, ce sont des gestes qui doivent devenir automatiques.
Il faut remettre l’environnement et la nature à la place qu’elle mérite, on n’a qu’une seule planète, il n’y a pas de moyens de s’échapper.
Environnement et santé sont liés, donc il faudrait commencer à mettre en place des puces et faire payer les ordures ménagères au kilo, et non selon la surface de la maison, cela inciterait davantage la population à trier.
Petit à petit, on pourrait réduire la production de déchets ménagers ».
SP
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