Kass’moustique sur le Camp Magloire

Après Gamède, reprise éventuelle du chikungunya ?

7 mars 2007

Gamède vient de passer, et repasser. Après un cyclone, la vigilance est de mise. Le chikungunya rôde, et les habitants sentinelles appellent la mobilisation de tout un chacun. La lutte est notre affaire. Exemple à Camp Magloire, à La Possession.

C’est un acte citoyen qui consiste à informer la population des risques encourus, surtout après le passage d’un météore cyclonique. Ne surtout pas oublier que la lutte continue. On ne le répètera jamais assez. Cette action citoyenne des habitants sentinelles vise, elle, à prévenir les populations, mais surtout à l’impliquer dans la lutte mécanique, peut-être même encourager des vocations. Plus il y aura d’habitants sentinelles, plus les quartiers pourront se prémunir du moustique vecteur du virus.
L’important est d’initier une action collective, faire émerger une mobilisation communautaire, pour faire reculer le chikungunya et limiter les risques de reprise de l’épidémie. En octobre dernier, les habitants sentinelles visitaient 75 foyers en une matinée, touchant ainsi 198 personnes sur le Camp Magloire, à La Possession.
Cette 2ème action Kass’moustik sur ce quartier a donc ciblé les rues qui n’avaient pas été visitées, pour compléter les données de diagnostic du quartier. Cette action n’entend pas se substituer aux autorités compétentes. Cette démarche citoyenne cherche seulement à apporter une formation aux membres de l’association. Elle apporte des conseils sur la lutte anti-vectorielle mécanique aux habitants du quartier, visite les habitants à domicile sur la base d’une enquête sociale sur le chik et sur 3 messages clés. Elle permet d’élaborer un diagnostic des gîtes larvaires de moustiques du quartier et de faire participer les habitantss à l’ensemble de la démarche et dépouiller ensemble les questionnaires pour sortir les premiers résultats quantitatifs et qualitatifs. Bref, les citoyens sentinelles se mobilisent. En octobre dernier, le constat était celui-ci : présence de l’anophèle, moustique vecteur du paludisme. Des dépôts sauvages susceptibles de promouvoir la présence de l’aedes albopictus. Rien de dramatique ? Les choses ont-elles évolué ?

Attention à la reprise du chikungunya

Les habitants sentinelles sont formels, la situation est à risque. Certes, le bilan est positif d’un point de vue humain.
Les 37 familles enquêtées ont fait montre d’une grande écoute, l’accueil était excellent. Pour autant, reste un constat consternant. Si les jardins sont bien entretenus, les maisons le sont moins, et la protection sur les personnes encore moins. En effet, l’usage des moustiquaires ne fait toujours pas l’unanimité chez les Réunionnais, tandis que l’utilisation de répulsifs les “répugnent”. Les bonnes habitudes comme l’utilisation de vêtements longs, par exemple, ne trouvent pas un écho toujours favorable dans la population. Autre point noir : l’entretien des espaces publics se fait attendre. Les ravines arborent des détritus de tout genre, et les déchets verts décorent d’une piètre façon les coins de rue. Attention donc à une recrudescence de l’épidémie ! Les habitants sentinelles rappellent que leur action vise surtout à pérenniser les bons gestes chez la population. Encore faudrait-il convaincre la population de ne pas jeter ses ordures à tout bout de champ.
Bref, il reste encore beaucoup à faire. Et les épidémiologistes de l’ARIV d’assurer que les conséquences désastreuses du chikungunya peuvent être réduites de 80% si tous les habitants jouent leur rôle de manière sérieuse. Pas de relâchement possible. D’autant que les observations de terrain laissent entrevoir de nombreux gîtes larvaires. Faut-il encore rappeler que les coupelles remplies d’eau stagnante doivent être obligatoirement vidées et que tout point d’eau doit être surveillé ? Attention à la reprise du chikungunya, et pas seulement sur le Camp Magloire, à La Possession.

Bbj

Chikungunya

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