En Afrique
Des chercheuses au premier plan dans la lutte contre le paludisme
27 mars
Malgré les défis posés par la menace mondiale persistante du paludisme, Target Malaria reste fidèle à son engagement à exploiter l’innovation scientifique pour lutter contre cette maladie mortelle, et met en lumière les atouts inestimables contributions des femmes africaines dans la science et dans la lutte pour mettre fin au paludisme en Afrique.
On ne saurait trop insister sur la nécessité d’encourager davantage de jeunes filles africaines à poursuivre des carrières scientifiques. Un rapport de l’UNESCO révèle que seulement 35 % des étudiants STEM dans l’enseignement supérieur dans le monde sont des femmes.
Le Dr Lea Pare Toe est responsable de l’engagement des parties prenantes pour Target Malaria Burkina Faso, qui fait partie du consortium Target Malaria basé à l’Institut de Recherches en Sciences de la Santé (IRSS) à Bobo-Dioulasso.
Le Dr Lea Pare Toe, responsable de l’engagement des parties prenantes pour Target Malaria Burkina Faso, souligne l’urgence d’inclure davantage de femmes dans la science. « La recherche montre que les femmes reçoivent généralement des subventions de recherche plus modestes, font face à des carrières plus courtes et moins bien rémunérées et sont sous-représentées dans les revues de haut niveau et aux postes de direction », dit-elle. Elle souligne les défis auxquels sont également confrontées les jeunes filles africaines, depuis les stéréotypes de genre bien ancrés jusqu’au manque de modèles. « Les domaines de la science et de la recherche ont besoin de plus de femmes, et cela est particulièrement vrai en Afrique, où il y a tant de jeunes talents."
Target Malaria est un pionnier dans l’utilisation du forçage génétique, un mécanisme génétique naturel, pour propager une modification génétique chez les moustiques du paludisme qui fausse le taux de transmission et affecte leur capacité à se reproduire. Cette approche innovante promet d’être une méthode durable et rentable pour réduire la population de moustiques du paludisme et, à terme, arrêter la transmission du paludisme. Target Malaria veille également à ce que les voix et l’expertise africaines jouent un rôle central dans le développement et l’évaluation de ces technologies.
« Vous ne pouvez pas diriger une recherche communautaire dans une expertise scientifique et un pays spécifiques si vous n’avez pas un certain niveau de connaissances dans ce domaine. Mon rôle est avant tout communautaire, impliquant tous les membres de la communauté dans les phases scientifiques, de recherche et de déploiement. Des domaines comme la biologie synthétique offrent des voies d’innovation prometteuses, avec le potentiel de révolutionner la manière dont nous combattons les maladies à transmission vectorielle, de manière durable. « L’éducation communautaire et le partage des connaissances constituent un élément important de ce projet et, ce faisant, j’espère inciter davantage de jeunes femmes à se lancer dans des carrières scientifiques », ajoute Para Toe.
Selon Krystal Birungi, coordinatrice d’entomologie de terrain chez Target Malaria Uganda, le paludisme continue de faire d’innombrables victimes en Afrique. L’OMS a indiqué qu’en 2022, la Région abritait 94 % des cas de paludisme (233 millions) et 95 % (580 000) des décès dus au paludisme. Les enfants de moins de cinq ans représentaient environ 80 % de tous les décès dus au paludisme.