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par le Dr Raymond Vergès

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C’est mieux, mais c’est encore la crise

Chikungunya : Bilan hebdomadaire de la Préfecture

samedi 13 mai 2006


Malgré une nette diminution de cas, le chikungunya continue à toucher beaucoup trop de Réunionnais. Pour la semaine du 1er au 7 mai, 1.500 nouveaux cas sont à déplorer. ’C’est un bilan qui exige encore une mobilisation soutenue’, déclarait hier le préfet Laurent Cayrel.


Depuis mars 2005, 256.000 Réunionnais ont été infectés par le chikungunya, et 215 morts sont à déplorer. Le préfet Laurent Cayrel note certes les moyens engagés sur le terrain et le nombre de maisons traitées, il sera rassuré - et nous le serons tout autant - lorsque le nombre de malades n’excèdera pas les 10 cas par semaine.
Pour la DRASS (Direction régionale des affaires sanitaires et sociales), plusieurs indicateurs montrent un mieux dans la situation. Les urgences ne sont plus assiégées, à l’exception du Centre hospitalier Gabriel Martin de Saint-Paul. À la date du 11 mai, 4 personnes seulement ont été hospitalisées, tandis que 9 malades ont été admis aux urgences. "Le taux d’hospitalisation des cas suspects diminue aussi bien chez les adultes (35%) que chez les enfants (11%)", indique un document de presse (sources des données : CGSS, CIRE).
Par ailleurs, le nombre d’arrêts de travail enregistré par la CGSS (Caisse générale de sécurité sociale) baisse de 35%, avec moins de 600 arrêtés maladie. Une dizaine de personnes ont joint le numéro vert, cette semaine.
Certes, ces indicateurs sont plaisants à entendre. Mais que diront les 1.500 nouveaux malades ? D’un point de vue sanitaire, force est de constater que pour l’heure, le chikungunya a tendance à se sédentariser. Espérons que le plan préfectoral portera ses fruits et mobilisera toute La Réunion pour sortir de cette crise.

770 personnes engagées sur le terrain

"Je pense qu’il est important, aujourd’hui plus que jamais, de se mobiliser", déclarait Laurent Cayrel à la presse. C’est en clair 770 personnes - uniquement des civils, personnels du Conseil général, du Conseil régional, de la DRASS et des communes - qui sont mobilisées sur le terrain durant cette phase transitoire du plan chikungunya. Les militaires seront sollicités exceptionnellement, si un quartier compte plus de 10 foyers larvaires émergents. Dans une lettre signée du général Bruno Clément-Bollée, commandant les FAZSOI, il est indiqué que "le personnel de la défense (NDLR : sera) engagé sur deux objectifs : le traitement des ravines en zone urbanisée, en coordination avec les communes ; une capacité de réaction face à des foyers émergents". 500 militaires seront mis à disposition. Du moins, ce dispositif devrait permettre de contrôler le virus - c’est tout ce que l’on souhaite - durant l’hiver austral.
Mais, précise le préfet, tout autant que le général Clément-Bollée, "par la suite, les FAZSOI maintiendront une capacité de réaction prête à intervenir si la situation sanitaire s’aggravait de façon particulièrement significative". Laurent Cayrel en appelle à la mobilisation de tout un chacun. Les Réunionnais doivent participer à la lutte. C’est dit. Laurent Cayrel notera de nouveau l’importance de la gestion des déchets ménagers et industriels. 35.000 tonnes de déchets supplémentaires ont été ramassées ces 2 derniers mois. Cela pose la question du traitement des déchets. Il souhaite engager une réflexion avec le Conseil général et les 5 intercommunalités, pour une véritable politique pérenne de la gestion des déchets. À bon entendeur...

Bbj


De Villepin à La Réunion

Le Premier ministre de Villepin arrivera dans notre île le jeudi 18 mai au matin, pour une visite d’un jour et demi, avant de s’envoler pour Mayotte, qui enregistre - au 3 mars dernier - 6.279 cas de chikungunya. Il devrait être accompagné de son ministre de la Santé, Xavier Bertrand, et de François Baroin, ministre de l’Outre-mer. Peut-être devrions-nous apercevoir Léon Bertrand, ministre du Tourisme. On sait que le ministre devra intervenir sur la lutte communautaire menée, ou à mener, contre le virus. Il interviendra également sur la recherche, mais aussi, sinon surtout, sur l’économie réunionnaise, et notamment le tourisme, mis à mal par cette catastrophe sanitaire. Au total, 2 millions 230.777 euros ont été engagés en fonds d’indemnisation. Mais sur 743 dossiers reçus, seulement 408 ont bénéficié d’un avis favorable, pour pouvoir prétendre à l’indemnisation. On entend souvent des artisans se plaindre que ces financements ne leur sont pas adressés. On espère que cette cohorte ministérielle viendra les valises pleines de chik’ solutions pérennes.

Bbj


Chikungunya et congé longue maladie

Le ministre répond positivement à la FSU

Voici un communiqué diffusé hier par la FSU (Fédération syndicale unitaire), sous la signature de son secrétaire départemental Christian Picard, recommandant aux salariés victimes du chikungunya de demander "la transformation de leur congé de maladie ordinaire en congé de longue maladie".
"La crise du chikungunya qui frappe actuellement notre département représente un désastre sanitaire sans précédent.
Dans la fonction publique, de très nombreux salariés sont touchés ou sont susceptibles de l’être, ce qui pose le problème du cumul des arrêts de travail à répétition et des droits à congé-maladie : cette affection et en effet non seulement incapacitante mais bien souvent chronique.
Face à cette épidémie dont les conséquences a long terme restent imprévisibles, la section départementale, relayée par le secteur national de la FSU, est intervenu dès le 8 mars en demandant que cette maladie figure sur la liste des maladies ouvrant droit à congé de longue maladie ; c’est aujourd’hui chose faite puisque le ministre Christian Jacob vient de répondre favorablement à la FSU dans un courrier. Nous recommandons donc aux collègues atteints sévèrement et absents longtemps de demander la transformation de leur congé de maladie ordinaire en congé de longue maladie ; il suffit pour cela de faire une demande sur papier libre qui sera soumise pour avis au comité médical.
Cette décision, que nous saluons est incontestablement une avancée significative pour les droits des salariés de la fonction publique."


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