Tunnel de désinfection, test obligatoire à l’arrivée et quarantaine pour les 233 rapatriés arrivés de France à Madagascar le 16 août

Cas de coronavirus importés de France : principe de précaution à Madagascar pas à La Réunion

26 août 2020, par Manuel Marchal

Depuis la fermeture de ses aéroports au trafic international, Madagascar a accueilli le 16 août dernier son premier vol de rapatriement en provenance de la France. 40 passagers ont d’emblée été refusés à l’embarquement car ils n’ont pas réalisé le bon test. Les 233 passagers arrivés à Ivato ont ensuite dû passer dans un tunnel de désinfection avant d’être tous soumis à un test de dépistage et placés en quarantaine dans l’attente du résultat du test. Ces mesures relèvent du principe de précaution, car les Malgaches refusent de voir les avancées obtenues contre la COVID-19 remise en cause par l’entrée sur le territoire de cas importés non identifiés. Les Réunionnais n’ont pas eu droit à ce principe de précaution, alors que durant la même période, plus de 1500 personnes entraient à La Réunion sans test obligatoire à l’arrivée.

Un vol de rapatriement d’Air Madagascar a quitté la France le 15 août pour atterrir le lendemain à l’aéroport d’Ivato. A bord, sur les 277 passagers prévus, seulement 233 avaient pu embarquer : « Un incident a été constaté par rapport aux mesures sanitaires qui devront être prises avant l’embarquement des passagers. Les ressortissants malgaches concernés ne remplissaient pas les conditions nécessaires. Des tests sérologiques ou TDR ont été effectués à la place des tests PCR requis avant même l’embarquement », indique le Général Elack Olivier Andriankaja, Coordonateur du Centre de Commandement Opération­nel Ivato cité par « L’Express ».

40 passagers n’ont pas pu embarquer

Le test TDR dévoile la production d’anticorps (réponse immunitaire) alors que le test PCR permet de déterminer la présence active du virus. « La nécessité des tests PCR avant l’embarquement a été l’une des conditions imposées par l’État Malgache pour ses ressortissants bloqués. Le vol qui a été prévu arriver à 9 heures a eu deux heures de retard », enchaîne le Général Andriankaja.
Pendant le voyage où les masques étaient obligatoires durant toute sa durée, les employés d’Air Madagascar en contact avec les passagers portaient non seulement un masque, mais aussi une visière.

Tous testés et isolés

Une fois arrivés sur place, les 233 passagers ont été aussitôt isolés. Ils ont dû passer avec leurs bagages par un tunnel de désinfection. Ce sas doit permettre de détruire tout virus ayant survécu au voyage. Ensuite, les 233 passagers ont dû faire un test de dépistage obligatoire. « Après le prélèvement, les rapatriés ont été reconduits respectivement dans les lieux où ils seront confinés en attendant les résultats des tests PCR », indique « L’Express ».

Principe de précaution

Depuis la fermeture de ses aéroports au trafic international, Madagascar n’accueille que des vols de rapatriement. Celui arrivé le 16 août venait de France. Il a été entouré d’un luxe de précautions alors que l’épidémie de coronavirus à Madagascar suit une forte pente descendante. Là-bas, le pic est passé. Malgré l’absence de Sécurité sociale et un fort taux de pauvreté, les mesures prises ont permis d’éviter une hécatombe.
Cela n’empêche les autorités d’appliquer strictement le principe de précaution à l’encontre des rapatriés de France, tout simplement parce que déjà le 15 août, la situation sanitaire de ce pays était suffisamment grave pour que cela en soit ainsi. Rappelons que le Royaume-Uni venait alors d’imposer la quarantaine à toute personne ayant séjourné en France.
Cette précaution s’explique tout simplement par le fait que Madagascar ne veut pas que de nouveaux cas importés viennent encore compliquer la lutte contre la COVID-19. Ils refusent qu’un cas importé puisse être à l’origine d’une chaîne de contamination entraînant par la suite l’émergence de « clusters », ce qui aura ensuite pour conséquence d’entraîner la mobilisation de moyens supplémentaires pour les circonscrire et pour soigner les personnes atteintes.
Ce principe de précaution ne s’est pas appliqué à La Réunion.

M.M.

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