
Mal-do-mèr dann sarèt
28 juin, parLo zour la pokor kléré, Zan-Lik, Mariz é sirtou Tikok la fine lévé, mèt azot paré. Madanm Biganbé i tir zot manzé-sofé, i donn azot, zot i manz. (…)
L’analyse de l’épidémie de chikungunya par la Région Réunion - II / III -
24 février 2006
Nous publions aujourd’hui le second volet du discours prononcé vendredi dernier par le docteur Catherine Gaud lors de la réunion tenue au Conseil général sur le chikungunya avec le préfet, les élus, des représentants de la société civile et des services de l’État. Après avoir rappelé les enjeux considérables de la lutte contre le chikungunya et ’le devoir de nous interroger constamment sur la pertinence et l’efficacité des moyens engagés’, la vice-présidente du Conseil régional a présenté les 4 grands défis à relever dans cette bataille.
Alors que l’épidémie poursuit sa progression, nous sommes désormais confrontés à 4 défis, essentiellement :
- la lutte anti-vectorielle ;
- la surveillance épidémiologique et sanitaire ;
- la prise en charge médicale et psychosociale ;
- enfin, la sauvegarde de notre environnement (qui va conditionner notre avenir) et l’accompagnement économique et social de notre société.
Une réponse globale à l’épidémie
Je souhaite aborder la lutte anti-vectorielle en premier lieu car c’est, ne l’oublions pas, un objectif essentiel et principal, c’est un préalable pour aujourd’hui et demain.
Nous sommes partis pour des années et des années, car s’il ne s’agit pas du chikungunya, il s’agira de toutes façons d’autres virus. Notre île a littéralement oublié sa culture traditionnelle de protection contre les moustiques. Nous payons très cher ce que nous pourrions appeler un assoupissement collectif.
Nous devons aujourd’hui lutter contre le chikungunya, et nous le faisons dans des conditions qui peuvent être améliorées, j’y reviendrai. Mais demain, pour mieux préparer l’émergence de la dengue, ou bien encore le virus du West-Nile, de la grippe aviaire, il faut tenir compte de la globalité de la réponse à cette épidémie et en voir vraiment toutes les conséquences.
Créer un véritable service de prophylaxie
La maîtrise et le contrôle de notre environnement vectoriel ou d’autres réservoirs naturels à risques sont donc, je le répète, essentiels et devront être, à terme, structurés par la création d’un véritable service de prophylaxie et la mise en place de moyens tout à faits conséquents, à la hauteur de la gravité de la situation que nous vivons et que nous risquerions de vivre si nous n’avions pas un tel service de prophylaxie.
L’action citoyenne de la Région
Dans l’attente, et pour faire face à l’urgence, le Conseil régional a décidé de sortir de son domaine de compétence, en proposant une action citoyenne avec les associations d’emplois verts, afin que ces associations et surtout les personnes qui y travaillent soient mises au service de la population.
Ce sont ainsi 850 personnes qui viennent d’être formées et qui participeront - dans le cadre du nouveau dispositif piloté par l’État - à l’information des populations et aux traitements mécaniques et larvicides au moyen de produits biologiques. Permettez-moi de saluer l’engagement de ces femmes et ces hommes qui ont répondu présents dans la bataille.
Une structure de communication coordonnée
Puisque nous évoquons la lutte anti-vectorielle, je voudrais vous faire part d’une réflexion du groupe de travail pluridisciplinaire mis en place à l’initiative de la Région en partenariat avec le Département et l’Association des maires, ainsi que les services de l’État, qui comprend aussi bien des professionnels médicaux et paramédicaux, des associations, des consommateurs, des élus de toutes les collectivités... Il est apparu dès la première réunion que la population se trouvait dans un grand désarroi et qu’il était donc essentiel de diffuser une information fiable et coordonnée, encore une fois, en informant parfaitement, en ne cachant rien.
Le manque de connaissances sur la maladie, l’insuffisance des moyens en experts épidémiologiques et entomologiques locaux, la rapidité de la pandémie n’ont pas facilité la maîtrise de la situation... Nous disposons désormais, avec les moyens récemment mobilisés, d’outils importants en termes d’analyse, d’expertise et d’évaluation.
Cette information, il nous faut donc la diffuser et la partager. Cela signifie concrètement que nous devons mettre en place une structure de communication coordonnée, qui implique notamment les acteurs suivants : État, Conseil régional, Conseil général et maires. J’insisterai plus particulièrement sur le rôle des maires, qui sont confrontés quotidiennement aux difficultés de leurs concitoyens et qui sont, évidemment, un maillon essentiel afin que chaque Réunionnais comprenne le bien-fondé des politiques que nous menons.
Sur la base des premiers travaux du groupe partenarial, il est souhaitable que cette structure de coordination commune se mette en place très rapidement. Je pense notamment aux informations ciblées sur les populations à risques, les femmes enceintes, les personnes âgées, une information “grand public” mais aussi de proximité.
Accentuer la solidarité
Concernant le volet épidémiologique et sanitaire, nous prenons aujourd’hui connaissance de chiffres qui nous inquiètent et l’expansion de la maladie n’est pas terminée.
Nous devons maintenir et améliorer les mesures prises depuis quelques semaines, particulièrement pour la protection des personnes les plus exposées : gramounes, femmes enceintes, adultes souffrant de pathologies chroniques, personnes handicapées...
La solidarité est déjà très grande à La Réunion, la présidente du Conseil général l’a souligné : si l’épidémie avait eu lieu en métropole, il y aurait eu probablement beaucoup plus de décès étant donné qu’il y a beaucoup moins de solidarité intrafamiliale en métropole. Mais nous devons accentuer cette solidarité.
Comme le disait Mme Brosse, de l’Association de lutte contre le chikungunya, notre premier réflexe pour répondre à cette pandémie est tout simple : c’est d’aller visiter nos voisins, de vérifier qu’ils ne sont pas tombés ou déshydratés s’il s’agit de personnes âgées. Et c’est notre travail à tous, à tous les Réunionnais que nous sommes.
La prise en charge des malades
Nous devons également prendre en charge une population extrêmement nombreuse de personnes atteintes par le chikungunya, sans que nous sachions quel est leur nombre véritable de malades. On dit 100.000 mais il y a eu à un moment un recueil épidémiologique qui n’était probablement pas tout à fait suffisant.
Et surtout, il y a de très nombreuses formes asymptomatiques : on ne connaît pas exactement la proportion de formes asymptomatiques mais elle est probablement très importante.
Il nous faut également travailler sur les formes cliniques et tenter de savoir si oui ou non, cette maladie est mortelle.
Il faut également travailler sur les rechutes : l’immunité est-elle définitive comme cela est couramment admis ? Peut-on se ré-infester ? Y a-t-il d’autres formes ?
Des mesures supplémentaires
Il me semble important que des mesures supplémentaires soient prises tant pour l’immédiat que sur les moyen et long termes.
En premier lieu, même si la réponse hospitalière a été tout à fait exemplaire, il nous faut penser dès à présent à renforcer encore les équipes soignantes hospitalières et libérales, qui depuis plusieurs mois, font face sur le terrain dans des conditions difficiles.
Il faut également penser aux professions paramédicales. J’ai écrit au ministre de la Santé afin de lui indiquer que le Conseil régional, compétent dans le domaine des formations paramédicales, souhaitait obtenir une réponse urgente à sa demande en date de septembre dernier, visant à l’augmentation des quotas de soignants et à la création de nouvelles écoles spécialisées. Cela va tout à fait dans le sens de la lutte au long court dont je vous parlais tout à l’heure.
Un programme de recherche clinique
En second lieu, la Région aurait souhaité la mise en œuvre rapide d’un programme de recherche clinique, associant, et c’est essentiel, les hospitaliers et les généralistes.
En effet, l’expertise des généralistes - et ce sont ceux qui ont vu le plus grand nombre de cas de patients - est tout à fait à intégrer. Mais cela nécessite des moyens très conséquents. C’est, me semble-t-il, l’orientation annoncée mercredi par le Premier ministre.
La Réunion a la chance de disposer d’un plateau technique hospitalier permettant ces recherches. C’est à la fois une opportunité pour les Réunionnais, mais également, il ne faut pas l’oublier, pour tous les pays de la zone océan Indien, de l’Afrique et du sous-continent indien de participer à ce travail.
Développer un vaccin
Nous savons qu’il est possible de développer un vaccin contre le chikungunya. Il y a eu des essais avec l’armée américaine, mais en travaillant avec les chercheurs, si nous acceptons d’y mettre les moyens - et cela aussi nous fait préparer l’avenir - si tout va bien, il est possible que ce vaccin soit prêt dans 3 / 4 ans.
Cela n’est absolument pas à négliger. C’est une piste qu’il nous faut appuyer. Le Premier ministre a annoncé que cet objectif était assigné à la coordination nationale de la recherche sur l’épidémie qui vient d’être créée.
(à suivre)
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