Coronavirus : solidarité avec les plus démunis et les plus vulnérables

CCAS de Sainte-Suzanne : maintenir le lien social malgré le confinement

26 mars 2020, par Manuel Marchal

Ce mercredi matin comme tous les jours depuis le début de l’épidémie, le CCAS de Sainte-Suzanne s’active pour assurer des missions devenues encore plus essentielles avec le confinement qui a pour effet de casser le lien social, favoriser l’isolement et le développement de situations de détresse. Autour de la directrice Anne Maillot, les employés du CCAS aidés par des volontaires venus d’autres services s’activent pour assurer la livraison des 50 colis alimentaires quotidiens confectionnés en partenariat avec la Banque alimentaire des Mascareignes et le Conseil départemental. Comme ailleurs, le nombre de demandes de colis a considérablement augmenté ces derniers jours. Leur livraison est un moment qui permet de rompre l’isolement et de restaurer le lien social.

Comme tous les autres services publics, le CCAS de Sainte-Suzanne a complètement bouleversé son organisation avec l’apparition de l’épidémie de coronavirus à La Réunion. S’inscrivant dans la stratégie nationale de confinement, l’objectif est de renforcer l’accueil téléphonique pour que les personnes concernées n’aient pas à se déplacer et ne prennent donc pas de risque.
Le CCAS s’est recentré sur ses missions essentielles, explique la directrice Anne Maillot. Ce sont l’aide alimentaire, l’aide aux soins et l’aide au maintien de revenu, notamment en assurant le pointage à Pôle emploi de travailleurs au chômage.
La première mission a vu son activité considérablement augmenter.

Avant de partir en mission, les indispensables équipements de protection : masque et gants.

De 20 par semaine, la demande en colis alimentaire est passée à 50 par jour. Un changement des procédures permet au CCAS d’être plus réactif dans la demande aide alimentaire. Pour chaque nouvelle demande, des vérifications sont effectuées auprès de la Caisse d’allocation familiale et du Conseil départemental pour savoir si les personnes sont en situation précaire.
Le but est de favoriser le maintien à domicile des personnes. C’est pourquoi il est demandé aux familles souhaitant recevoir un colis d’adresser par mail les photos des pièces justificatives.

De 20 colis par semaine à 50 colis par jour

Chaque colis livré doit permettre à une famille de tenir pendant un mois. Il est réalisé en partenariat avec la Banque alimentaire des Mascareignes (BAM). Rappelons que sur les trois plate-formes de la BAM existant à La Réunion, celle qui couvre l’Est et le Nord se situe à Sainte-Suzanne dans des locaux mis à disposition par la commune.
Un nouvel espace de stockage et de préparation des colis a été ouvert dans l’ancienne école Antoine Bertin située près de la Mairie.

Le contenu d’une cagette en plastique et d’un carton compose le contenu d’un colis alimentaire pour une famille de 4 personnes.

« Les équipes ont été renforcées, le maire a pris la mesure du problème », précise Anne Maillot. Ceci a permis de débloquer des moyens supplémentaires pour améliorer la diversité des produits contenus dans les colis. La directrice du CCAS indique que la Banque alimentaire des Mascareignes reçoit principalement des denrées venues d’Europe dans le cadre d’un programme européen d’aide alimentaire. Ceci est complété par la collecte opérée habituellement à la sortie des supermarchés ainsi que par la « ramasse », c’est-à-dire la récupération des invendus des grandes surfaces.
« Avec le pacte de solidarité territoriale sanitaire du Département, le CCAS de Sainte-Suzanne a pu négocier des moyens supplémentaires », ajoute Anne Maillot. Il y aura ainsi bientôt des produits surgelés, ainsi que les paniers fruits et légumes financés par le Département.

Les travailleurs de la commune mobilisés.

Anticiper la sortie de crise

Cet effort fait vers les plus démunis s’accompagne également d’actions en faveur des personnes âgées, considérées comme les plus vulnérables au coronavirus. Le taxi social tourne à plein régime. Ce dispositif permet à des personnes vivant dans les écarts d’avoir un transport pour les amener faire leurs courses dans des grandes surfaces. Ces dernières proposent des horaires d’ouverture réservés aux personnes âgées, afin de limiter le risque.

Tout cette mobilisation est rendue possible par un redéploiement du personnel d’autres services sur la base du volontariat, précise le maire Maurice Gironcel. Il rappelle que l’accueil téléphonique est privilégié, tout comme le télétravail là où c’est possible. Par ailleurs, les équipes du service technique travaillent dans les écoles afin de vérifier attentivement l’état du bâti et de procéder au plus tôt aux réparations nécessaires. L’objectif est que la rentrée scolaire post-coronavirus s’effectue dans les meilleures conditions possibles.

M.M.

A la Une de l’actuCoronavirus

Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus