Les médecins métropolitains connaissent-ils le chikungunya ?

’Cela intéresse qui se sent sensibilisé’

4 février 2006

Supposons que j’habite la petite ville de Bellac en Haute-Vienne, baptisée le terreau de la "France profonde". Je suis venue à La Réunion passer quelques jours de vacances, et c’est au bord de la Rivière du Mat, alors que les moustiques pullulaient et que je n’avais pas pris soin d’amener avec moi mon spray répulsif, que j’ai malheureusement contracté le chikungunya, la veille de mon retour. Après un pénible voyage, assaillie par la fièvre, mon corps courbaturé, je me rends aussitôt chez mon médecin généraliste, le docteur Gilles Bourdeau. Mais connaît-il le chikungunya ?

"On ne reçoit plus aucune note d’information"

Si ce scénario s’était avéré, j’aurai eu de la chance, car effectivement, le docteur Bourdeau connaît la maladie, mais ce n’est pas le cas de son collègue du cabinet voisin qui, malgré les informations nationales, ne s’est pas attaché à la question. La Réunion c’est l’autre bout du monde ! "Pour ceux que cela intéresse, il y a un bulletin d’alerte très, très, très succinct, disponible sur le site de la Direction générale de la santé. Il y a des entrefilets dans la presse médicale, mais cela intéresse qui se sent sensibilisé", confie le docteur Bourleau qui précise encore que le système d’alerte Internet sur les problèmes viraux épidémiques est disponible pour ceux qui s’y sont inscrits. Sauf pour l’alerte de grippe aviaire, pour laquelle la France compte sur ses médecins : "on ne reçoit plus aucune note d’information du ministère de la Santé. Les hôpitaux sont mieux informés que les médecins. Tout est au coup par coup, et le cas de La Réunion reflète parfaitement la situation de santé en France".

Estéfani


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