Intervention de la sénatrice PCR Gélita Hoarau sur le chikungunya

’Cela ne doit pas rester sur le terrain de la parole’

21 février 2006

Hier midi, la sénatrice Gélita Hoarau intervenait sur Télé Réunion. Elle n’aura pas manqué de rappeler l’importance du traitement biologique contre le chikungunya, et s’exprime sur la catastrophe écologique qui s’annonce, alors que les autorités privilégient le traitement chimique.

Hier, invitée du Journal télévisé de Télé Réunion, Gélita Hoarau a relaté sa rencontre avec Nelly Olin, la ministre de l’Écologie. La sénatrice a promptement rappelé qu’il importe de traiter l’épidémie de chikungunya de manière biologique. "Sans la nature, l’Homme ne peut pas vivre", déclarait-elle, avant de signifier l’urgence d’un traitement raisonné. "On va vers la catastrophe écologique. Le chimique n’a que trop duré", poursuivait-elle, notant qu’il y a danger pour les espèces endémiques et rares.
La présentatrice du JT d’hier lui demande alors ses propositions. La sénatrice informe qu’il existe d’autres solutions, le Bti notamment, un traitement biologique à partir de bactéries récoltées du coco ou de la bagasse. Par ailleurs, elle ne manque pas de proposer la reprise "effective" du service prophylactique, autrefois sous responsabilité de l’État, et maintenant dévolu au Département (malgré l’état de crise). En effet, La Réunion aurait-elle connu cette situation, si ce service avait pu remplir son devoir envers la population réunionnaise ?

Chacun est force de proposition

Gélita Hoarau a également été interrogée sur le déroulement du débat de vendredi dernier, au Palais de La Source. "Soit on nous invite pour une réunion d’information, soit on nous invite pour un débat. Si c’est un débat, je ne suis pas là pour quémander la parole", explique la sénatrice. Chacun est en effet une force de proposition. Chacun doit pouvoir s’exprimer quand il s’agit de la vie de la population réunionnaise, de son économie, de sa faune et sa flore.
Rappelons que cette épidémie s’installe à La Réunion, ayant déjà causé plus de 50 décès avérés, directs ou indirects, et paralysant notre économie réunionnaise, c’est un fait. Tourisme, agriculture, enseignement, BTP, artisanat... le chikungunya travaille partout.

À quand les indemnisations ?

Si les ministres de la Santé, du Tourisme et de l’Outre-mer effectuent chacun une courte visite sur notre île pour constater les méfaits de la pandémie, annonçant même des mesures, créant une cellule scientifique, où est, où sont le(s) enveloppe(s) annoncée(s) ?
Hier, avant de s’envoler pour Mayotte, Léon Bertrand, ministre du Tourisme, arrivait pour une visite éclair de 24 heures. Il annonçait un fonds d’indemnisation pour pallier les 10 millions d’euros de perte dans le secteur touristique. Le montant sera dévoilé par le ministre François Baroin. Encore attendre ! Faut-il alors parler de l’intérêt gouvernemental face à l’épidémie de chikungunya ? On n’est peu convaincu.
"Cela ne doit pas rester sur le terrain de la parole", insiste Gélita Hoarau. En même temps que les mesures, il est temps de parler indemnisation, avant que la situation économique et écologique de l’île soit dans une crise sans retour, notamment dans le secteur touristique, totalement mis à mal par le chikungunya. Les touristes ont peur du moustique, et les réservations se font de plus en plus rares. Pour autant, c’est l’ensemble de l’économie réunionnaise qui se voit pénaliser par le chikungunya. C’est pas chik’ tout ça !

Bbj


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