Chikungunya : Au nom de quel principe écarter la possibilité d’une lutte biologique ?

26 janvier 2006

Dans un communiqué qui nous est parvenu hier, le conseiller général de Saint-André, Éric Fruteau, lance un appel favorisant les produits biologiques pour le traitement anti-moustiques nécessaire à la lutte contre le chikungunya.

Le paludisme tue environ 1 million de personnes par an dans le monde. Le chiffre augmente non pas à cause de la croissance démographique, mais en raison de la résistance accrue des moustiques à la chloroquine et de la difficile éradication du vecteur-moustique.
À La Réunion, nous avons déjà l’exemple da la résistance possible du moustique vecteur du chikungunya à des facteurs externes telles les basses températures. Les services de l’État n’espéraient-ils pas une éradication de l’épidémie avec l’hiver austral ? Or il y a eu résistance du moustique (donc sûrement mutation en des souches plus fortes).
Les mêmes principes peuvent se reproduire avec l’utilisation des produits chimiques (exemple du pirimiphos-méthyl, un organo-phosphate pesticide et insecticide). Ainsi, concourre-t-on à fabriquer des moustiques encore plus résistants ?
C’est pour cela qu’il faut privilégier la lutte biologique qui permettrait une éradication définitive et totale du vecteur (ne laissant pas un pourcentage de moustiques plus hargneux et donc capables de se reproduire de nouveau).
Cela a peut-être un coût supplémentaire (quoiqu’il conviendrait de relativiser au vu des dépenses déjà effectuées par les Réunionnais pour tenter de se protéger). Que représentent ces dépenses face à une perspective de développement durable et d’un environnement sain ?
Les Réunionnais ont déjà trop souffert du chikungunya pour qu’ils souffrent demain d’un environnement infesté de produits chimiques dangereux pour l’Homme, pour la faune locale et les écosystèmes de l’île.
Alors nous ne comprenons pas qu’on écarte d’emblée la possibilité d’une lutte biologique. Au nom de quel principe ?
Peut-être faudra-t-il encore un an pour convaincre ?
Au nom du développement durable, à l’action de masse et pérenne associons la lutte biologique !

Éric Fruteau 


An plis ke sa

o Des propos déplacés
Hier matin, une dame intervenait sur KOI pour d’une part féliciter l’équipe rédactionnelle de la qualité de l’information diffusée sur leurs ondes depuis des mois sur l’épidémie du chikungunya. D’autre part, elle regrette "les interventions à caractère raciste" sur d’autres radios. Certains auditeurs continuent d’attribuer l’apparition de la maladie dans l’île à l’arrivée de personnes vivant dans la zone de l’océan Indien.

o Les zones agricoles infestées aussi de moustiques
"Les zones agricoles des Hauts sont traversées par des ravines", rappelle Jean-Yves Minatchy, le président de la Confédération générale des planteurs et éleveurs de La Réunion (CGPER) "et les nids à moustiques se multiplient". Les letchis et les mangues pourrissent et sèchent sur un tapis de feuilles aux pieds des arbres. "Avec un peu de pluie et de soleil, les conditions sont réunies pour la prolifération des moustiques", déplore-t-il. Cette épidémie ne concerne pas seulement "les zones urbaines mais l’ensemble du territoire".

J.-F. N.

Chikungunya

Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus