Le MGER-ESPOIR appelle à la raison dans la lutte

Chikungunya : ’discutons des moyens de traiter l’épidémie’

11 février 2006

’Arrêtons de faire n’importe quoi’, et en premier lieu de répandre dans l’environnement des produits toxiques lors des opérations de démoustication. Tel est le message des écologistes qui tenaient hier une conférence de presse.

Hier, le Mouvement de la gauche écologiste réunionnaise-ESPOIR tenait une conférence de presse pour alerter l’opinion sur l’impact des produits chimiques utilisés par les brigades de démoustication. Le MGER-ESPOIR appelle à l’utilisation de produits biologiques afin de concilier lutte contre le vecteur du chikungunya et protection de l’environnement.
Les écologistes déplorent l’ampleur de la crise, estimant que l’État et le Conseil général ont chacun à leur niveau leur part de responsabilité.
Alors que l’épidémie est bien installée et que l’éradication à court terme du vecteur du chikungunya est impossible, les écologistes de l’Alliance appellent à la raison. "Arrêtons de faire n’importe quoi, évitons d’envoyer n’importe qui épandre n’importe quel produit à tout va", précise Guy Ratane-Dufour, secrétaire général du MGER-ESPOIR, "discutons des moyens de traiter l’épidémie".
Le mouvement présidé par Cyrille Lebon appelle à faire une pause au niveau du traitement et à agir de manière raisonnée, en utilisant d’abord des biopesticides (BTI), afin qu’une catastrophe écologique ne s’ajoute pas aux désastres sanitaire et économique. D’autant que le BTI est recommandé par l’OMS. Mais jusqu’à hier, les représentants de l’État persistaient dans la lutte chimique, avec des insecticides dangereux. Il fallait écouler les stocks... malgré les dangers prouvés sur notre environnement. Le MGER-ESPOIR demande d’ailleurs au préfet de faire preuve de davantage de dialogue avec élus.

Faune et flore attaquées

Jean-Pierre Revelin, adjoint au maire à Salazie, fait part de son expérience de travailleur de l’ONF : "on est train de tuer la faune et la flore", explique-t-il tout en revenant sur la toxicité des produits employés massivement : le Téméphos et le Fénitrothion. Jean-Pierre Revelin estime que l’utilisation du BTI proposée par Gélita Hoarau est la solution appropriée.
Sur les moyens humains employés, le MGER-ESPOIR situe la priorité dans la création d’une cellule de crise animée par des spécialistes compétents, pas dans la venue de centaines de militaires pour appliquer des produits. Cette tâche peut être confiée à des Réunionnais, rappelle le mouvement.
Pour le MGER-ESPOIR, la situation est grave. Il faut à tout prix éviter que des décisions précipitées amplifient les dégâts de l’épidémie. D’où son appel à la raison, à la lutte biologique et à la mise en place d’un autre mode de gestion de la crise.

 Manuel Marchal 


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