
Un effort supplémentaire de 5 milliards d’euros nécessaire cette année
27 juinLa dette française atteint 114% du PIB au premier trimestre, soit près de 48.800 euros par Français. De fait, des crédits initialement prévus « ne (…)
Le marché des répulsifs
14 février 2006
Chantal Léonard est responsable de Pharma, l’un des trois grossistes répartiteurs de l’île. Si elle admet que le prix de vente des répulsifs dépend du circuit de distribution, en revanche, elle accuse 90% des pharmaciens de s’être lancés dans une guerre commerciale, une course au marché du répulsif qui occulte la priorité de santé publique en cette période de crise sanitaire. Elle se dit harcelée par certains responsables d’officines qui se lancent illégalement dans le commerce de gros.
Selon les syndicats des pharmaciens de l’île, c’est le circuit de distribution qui justifie l’écart de prix entre les produits répulsifs. Prix qui peut aller du simple au double d’une officine à l’autre. La demande explose, le réapprovisionnement se fait dans l’urgence : si le pharmacien achète localement en petite quantité, c’est le prix fort pour le client, s’il se fournit en direct avec la métropole en quantité suffisante, le prix sera raisonnable. "En tant normal, se fournir auprès des grossistes de médicaments est très cher. C’est la politique du labo, c’est comme ça !", concède Chantal Léonard.
Commandes pré-vendues
Pharma, qui importe exclusivement la marque de répulsif “Mousti Cologne”, fabriquée en Belgique, vendue en France et destinée aux enfants à partir de un an (pour les plus jeunes la DRASS conseille le “Moustiguard”), plie sous les commandes. "On essaye de gérer la crise au mieux, mais c’est très difficile", commente Chantal Léonard. Les quarante à cinquante palettes de produits répulsifs qui arrivent chaque semaine dans ses locaux sont déjà pré-vendues.
Jeudi dernier, Chantal Léonard s’est rapprochée des autres grossistes pour que le prix de vente du produit aux pharmacies soit revu à la baisse. "Selon la référence, l’on vend actuellement entre trois et cinq euros l’unité, prix auquel le pharmacien rajoute sa marge. Si on le retrouve sur le marché à onze euros, alors qu’il devrait tourner autour des sept à huit euros, c’est que le pharmacien se fait de l’argent dessus", soutient Chantal Léonard qui dénonce certaines pratiques qui lui "hérissent les cheveux".
"La guerre commerciale"
En vendant trop d’unités de répulsifs à la même personne, 90% des pharmaciens provoquent la pénurie et "attisent la psychose". Les 10% restants sont "corrects", ils essayent de rationner les gens qui "se jettent dessus". Chantal Léonard va plus loin et dénonce certaines pratiques illégales, comme celle de cette officine qui la "harcèle tous les jours" pour obtenir sa commande de 26.000 produits. "Plein de pharmacies se battent pour obtenir les contrats d’exclusivité avec les mairies, les collectivités", avec les institutions qui "paniquent et commandent cinq à dix mille répulsifs à la pharmacie du coin". "C’est la foire d’empoigne entre les pharmaciens, la guerre commerciale pour se faire un peu plus d’argent". "Certains nous insultent car on ne peut pas tout livrer. Ils veulent tout le marché plutôt que d’essayer de résoudre le problème sanitaire".
Chantal Léonard rappelle que la pharmacie est un commerce de détail, non de gros et qu’au passage, il est préférable pour la collectivités d’acheter à moitié prix directement chez le grossiste, "plutôt que d’engraisser des pharmaciens déjà bien lotis. Avec 4 euros de marge sur 300 unités, il suffit de faire le calcul". Chantal Léonard estime que c’est l’argent public qui est gaspillé.
Apartheid sanitaire
Convoquée la semaine dernière à la préfecture pour dresser avec les fournisseurs de répulsifs un état des lieux des commandes et des besoins, Chantal Léonard aurait soulevé la question en présence du responsable du syndicat des pharmaciens qui, lui, n’était bien sûr pas d’accord. La faute au pharmacien ? Au grossiste ? Au chikungunya, sûrement ?... Le résultat est le même, c’est le Réunionnais qui paye le prix fort pour assurer sa protection. Les 40% de bénéficiaires de la CMU, 75.000 foyers érémistes, les 31% de la population au chômage n’ont quant à eux qu’à se faire piquer.
C’est aussi cela, la réalité de la crise, l’apartheid sanitaire.
Estéfani
o Philippe Van de Walle, pharmacien au Tévelave, Les Avirons
"On ne peut pas faire autrement"
Pour Philippe Van de Walle, on a fait le tour de cette question, les pharmaciens ne se font pas de l’argent sur le dos des malades comme on n’a pu l’entendre, c’est le réseau de distribution qui fixe le prix. Pourquoi les petites pharmacies comme la sienne ne font elles pas des commandes groupées ? Cela se fait, mais les arrivages ne sont pas immédiats. Pour répondre à la forte demande, les petites officines n’auraient donc d’autre choix que de vendre au prix fort auquel elles achètent localement les produits. "On ne peut pas faire autrement... Du simple au double, c’est le prix coûtant, sinon on ne peut pas payer le personnel". Il ne connaît pas de confrère qui face à la pénurie, aurait augmenté délibérément ses prix. Ce problème économique n’intéresse pas, selon lui, la Préfecture.
o Claude Marodon, pharmacien à la Trinité
Les pharmaciens doivent conseiller
Avec les multiples voies d’approvisionnement, de fournisseurs, selon que le transport se fait par avion ou bateau, qu’il s’agisse des grossistes de La Réunion ou de métropole, "c’est normal" de voir un même produit vendu du simple au double d’une pharmacie à l’autre. "Vis-à-vis du consommateur, cela peut paraître illogique", accorde Claude Marodon qui, pour sa part, conseille aux Réunionnais de se rendre dans plusieurs pharmacies avant d’acheter pour comparer les prix et de demander quand sont prévus les nouveaux arrivages. "On a pas tous besoin d’acheter le jour même quatre à cinq flacons d’un coup". Claude Marodon estime qu’il est de la responsabilité des pharmaciens de conseiller dans le sens de la modération. Attendus que "tous les fabricants se sont remis au travail", selon le pharmacien, "tout va se régulariser, les approvisionnements vont se stabiliser". D’autant que "nous nous sommes battus pour obtenir de plus grosses quantités de produits" et ainsi permettre un meilleur prix de vente et que "nous avons trouvé dans la nomenclature douanière, le code le plus intéressant pour qu’il n’y ait pas de distorsion à l’arrivée.". De garde ce week-end, Claude Marodon a accueilli un touriste qui a acheté à Paris avant son départ, un répulsif au double du prix pratiqué à La Réunion. La France n’a actuellement pas besoin d’insecticides, d’insectifuges, qu’ils vendent au prix fort. Le pharmacien reste quant à lui "convaincu qu’il n’y a pas de spéculation".
o Marc Garcia, directeur général de la Direction départementale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes
"Jusqu’à aujourd’hui, aucun abus... "
"La différence de prix de vente des produits ne signifie pas forcément qu’il y a abus. Tout dépend du prix de vente". Le numéro vert mis en place par la Préfecture permet à la Direction de la concurrence, grâce aux appels de consommateurs, d’être avisée des ruptures de stock et de l’évolution des prix. Le suivi des stocks et des achats incombe au Secrétariat général aux affaires régionales (SGAR). S’agissant des prix, Marc Garcia souligne que "jusqu’à aujourd’hui, aucun abus n’a été manifesté". Elle effectue des contrôles panachés à partir de relevés d’initiatives des prix et des marges, mais aussi à partir des renseignements transmis par le grand public, enquêtant ce qui sont "dignes d’être examinés". Le cas de commerce de gros qui serait pratiqué par certaines officines n’est pas connu de Marc Garcia qui conseille néanmoins aux institutions de s’adresser directement aux grossistes pour bénéficier des meilleurs prix.
Quoi qu’il en soit, le prix des produits est librement déterminé par les officines, à moins d’un décret préfectoral fixant un prix de vente, qui n’est pas à l’ordre du jour, la santé fait aussi l’objet de la libre concurrence.
Estéfani
La dette française atteint 114% du PIB au premier trimestre, soit près de 48.800 euros par Français. De fait, des crédits initialement prévus « ne (…)
Mézami, mon bann dalon, mi panss zot i rapèl la mortalité, laba dann Moris, lo gran kiltirèl épi politik Dev Virashwamy ; li lé mor na pwin lontan (…)
Des associations de défense de l’environnement et des citoyens sinistrés ont annoncé avoir déposé un recours pour obliger le gouvernement à (…)
En 2021, 595kg de déchets par personne sont collectés à La Réunion, soit davantage que dans l’Hexagone (548 kg/pers.). La Réunion se situe au 29e (…)
Dan noute kiltir popilèr néna bonpé kozman pou dir sa la éspass dann tan lontan… Mi koné pa pou koué, mé mwin néna dan l’idé k’ni viv in pé an (…)
Le Parti socialiste reproche au Premier ministre, François Bayrou d’avoir refusé de déposer un projet de loi sur les retraites permettant au (…)
Les élus de Guadeloupe ont adopté des résolutions « sur la fusion des deux collectivités, sur les compétences et l’autonomie fiscale », le 17 juin (…)
Le Président des Etats-Unis, Donald Trump a ordonné le bombardement de trois sites nucléaires en Iran, dans la nuit du 21 juin 2025. Dans une (…)
Des manifestants, réunis le 23 juin devant les institutions européennes, ont demandé la suspension de l’accord d’association liant l’UE à Israël. (…)
Normalien et énarque, chercheur en philosophie politique, Bruno Guigue est professeur invité à l’Université normale de la Chine du Sud (Canton) et (…)
Le 16 juin 2025, le Tribunal administratif de Paris a suspendu en référé l’arrêté du 26 février 2025 ordonnant le blocage de 17 sites (…)
L’État poursuit son engagement en faveur de la transition énergétique et de la décarbonation de l’électricité à La Réunion. À l’issue d’un appel à (…)