Propositions de l’Alliance pour faire reculer l’épidémie

Chikungunya : mobiliser des emplois aidés sous la responsabilité de la DRASS

28 octobre 2005

Hier a été diffusé à la presse un courrier du Groupe de l’Alliance signé par Maurice Gironcel à l’attention de l’ensemble des élus du Conseil général et de la présidente de la collectivité. L’Alliance souhaite la mise en œuvre d’un plan de lutte ’qui mobiliserait un grand nombre de jeunes en contrats aidés travaillant sous la responsabilité de la DRASS’. Et de conclure en appelant à l’action ’dans les meilleurs délais, avant le 1er janvier 2006, date à laquelle le transfert de compétences au Conseil général, en la matière, sera effectif’. Nous reproduisons ci-après cette lettre avec des intertitres de “Témoignages”.

"Plusieurs milliers de cas de “Chikungunya” signalés à La Réunion. L’épidémie est difficilement maîtrisable d’autant qu’elle ne cesse d’évoluer malgré l’hiver austral et vraisemblablement connaîtra une forte recrudescence en période de chaleur et d’humidité.
La population réunionnaise est en phase à une situation de crise en matière de santé publique à laquelle il faut remédier.
Effectivement, les actions préventives que sont l’application de lotions anti-moustiques, l’utilisation de moustiquaires et l’intolérance des points d’eau non vidés sont insuffisantes car contrairement au paludisme [qui n’est transmis que la nuit], le Chikungunya sévit toute la journée dans un rayon de 200 à 300 mètres autour d’un gîte larvaire. Cela ne peut donc pas être l’affaire de particuliers, ni même des mairies (qui n’ont pas forcément les moyens).

Davantage de moyens pour la prophylaxie

Il est donc nécessaire de renforcer le système de la prophylaxie qui jusqu’ici a fait ses preuves dans des schémas de lutte contre le paludisme, par exemple.
Non que la prophylaxie est inexistante, mais force est de constater que les moyens matériels, humains et financiers qui lui sont attribués ont largement diminué. Il appartient à l’État d’octroyer des effectifs en nombre suffisant, pour un fonctionnement efficace des services de prophylaxie, et ce dans les meilleurs délais.
Aussi, n’y aurait-il pas lieu de renforcer ce dispositif de façon à dépister les foyers, éradiquer le vecteur pour stopper l’épidémie ?
Nous l’aurons compris, le renforcement de la prophylaxie pourrait être le moyen de lutte efficace contre le “Chikungunya”. Ce moyen demeure le meilleur outil d’anticipation des problèmes de santé publique dans l’éventualité d’accidents ou d’actes volontaires.

Dans l’urgence et sur le long terme

Comment organiser efficacement cette lutte ?
Le nombre de foyers actifs hors période de pics épidémiques a poussé certains maires à prendre les devants et à multiplier les actions de prophylaxie. Mais en raison de ce qu’il dispose, l’élu ne peut s’impliquer que dans les lieux publics et n’a pas les moyens de mener une véritable opération de prophylaxie chez les privés. La DRASS ne peut intervenir sur un gîte larvaire sans autorisation du propriétaire. Or, il est possible au préfet, pour des raisons de santé publique, de délivrer un arrêté autorisant la DRASS à intervenir pour que soit éradiqué ce type de foyer.
La campagne de désinfection et de destruction des moustiques doit se mettre en œuvre avec des moyens suffisants qui mobiliserait un grand nombre de jeunes en contrats aidés travaillant sous la responsabilité de la DRASS. Cette cohésion dans l’action permettrait d’organiser une riposte contre l’épidémie dans l’urgence, par l’action du préfet, mais également sur le long terme, par l’accompagnement de la DRASS dans le renforcement du dispositif prophylactique.

Anticiper le transfert

Nous pensons qu’une action responsable et efficace doit être menée par les services de l’État avec l’ensemble des collectivités - Conseil général et communes - et ce dans les meilleurs délais, avant le 1er janvier 2006, date à laquelle le transfert de compétences au Conseil général, en la matière, sera effectif.

Chikungunya

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