
Mal-do-mèr dann sarèt
28 juin, parLo zour la pokor kléré, Zan-Lik, Mariz é sirtou Tikok la fine lévé, mèt azot paré. Madanm Biganbé i tir zot manzé-sofé, i donn azot, zot i manz. (…)
Plan d’urgence de la Région Réunion
22 février 2006
’Le retard pris dans la gestion de l’épidémie est irréparable.’ Paul Vergès estime que les procès de responsabilités se feront en temps voulu car l’heure est effectivement à la lutte communautaire, difficile à activer face à une population qui n’adhère pas aux méthodes employées. La collectivité poursuit quant à elle son implication pour pallier l’urgence mais aussi considérer l’avenir, avec le chikungunya.
La lutte contre le chikungunya occupait une large place lors de la conférence de presse tenue hier par Paul Vergès, président de la Région.
La collectivité est pleinement consciente de la gravité et de l’ampleur de l’épidémie de chikungunya. C’est pour cela que, dès le 23 janvier dernier, elle décide de sortir de son champ de compétence pour mobiliser 850 emplois verts et leurs compétences au service de "la lutte extrêmement urgente." En collaboration avec l’ensemble des acteurs de terrain, des socioprofessionnels, des représentants du corps médical, elle a travaillé à la rédaction d’un plan d’urgence dont les propositions seront soumises à l’appréciation du ministre de l’Outre-mer. Il s’agit là de suggestions pour parer à l’urgence mais aussi pour envisager le long terme.
L’urgence...
Parmi celles-ci, l’État est sollicité pour rejoindre l’initiative du Conseil régional, à laquelle s’est jointe le Département, de se porter garants des prêts accordés à des entreprises qui subissent une perte de leur trésorerie. "C’est la réponse concrète à une demande formulée", soutient le président Vergès rappelant qu’un examen rigoureux des dossiers permettra de dissuader ceux motivés par "un effet d’aubaine". Le tissu économique de La Réunion est constitué à 90% de petites entreprises qui pour beaucoup comptent un ou deux salariés.
La proposition d’une caisse de compensation, qui là encore devra s’accompagner de structures de contrôles, a été retenue par Léon Bertrand, ministre délégué au tourisme, mais l’on ne connaît pas son montant. À charge pour François Baroin de se prononcer sur la question, comme sur la proposition d’une prise en charge par l’État du forfait hospitalier de 15 euros par jour et des 1 euro de consultation à la charge du patient que les 330.000 bénéficiaires de la CMU ne peuvent assumer.
Selon le président Paul Vergès, les premières mesures de ce plan doivent être entendues pour calmer les esprits, répondre aux inquiétudes et besoins exprimés. "La venue du ministre va certainement permettre d’entamer des discussions, d’ouvrir la concertation, à condition que personne ne se réfugie dans son arrogance et son autorité pour discuter."
...et le long terme
Dès le 23 janvier, la collectivité régionale a également suggéré la mise en place d’un vaste champ d’expériences, invitant au soutien et à la participation de l’OMS pour l’élaboration des moyens de lutte. "On annonce un peu tard l’arrivée d’experts qui imposent leur voix", constate Paul Vergès. Elle a proposé la création d’un collège d’experts, de chercheurs pour mener un travail à caractère régional, mais aussi à caractère international, pour répondre à la souffrance des Réunionnais, mais aussi faire profiter de son expérience au monde. La Réunion a déjà triomphé d’autres pandémies, elle le peut encore, si les moyens et la volonté sont mobilisés, si un centre de recherche est créé.
Dans un monde où l’on essaie de trouver des parades aux nouvelles maladies, aux maladies dites émergentes ou ré-émergentes comme l’Ebola, le Sida ou encore le West Nile, il faut faire appel à un large réseau de scientifiques, de spécialistes, d’experts internationaux. Certains tentent actuellement d’anticiper la possibilité d’une transmission du virus de la grippe aviaire de l’Homme à l’Homme, mais c’est pour Paul Vergès "un problème d’imagination" qui ne prévaut pas à La Réunion qui vit quant à elle "une expérience grandeur nature."
" Il faut étudier un vaccin "
Les rechutes, cas de complications, de transmission materno foetale, de décès, de méningites sont des aspects tout à fait nouveaux de la maladie. La collectivité a suggéré aux pouvoirs publics de prendre en compte cette dimension, de considérer également le désastre sanitaire qui pourrait se jouer dans la zone et au-delà avec une propagation massive du virus, d’agir pour l’urgence, mais aussi de développer une expérience locale qui pourrait être bénéfique aux pays voisins, afin de tirer les leçons des erreurs et de mener une lutte plus efficace. Mais cela n’a pas été entendu. "Si une perspective d’extension existe, il faut étudier un vaccin à partir de l’expérience des États-Unis", poursuit le président Vergès qui déplore la faible réactivité des autorités sur ce point fondamental. Compte tenu de l’ampleur de l’épidémie qui toucherait entre 110.000 et 200.000 Réunionnais selon les estimations, cela correspondrait à 6 à 8 millions de métropolitains atteints. "On prendrait alors des mesures extraordinaires".
Estéfani
Efficacité relative de la lutte
" La confusion est totale "
Engager une lutte communautaire contre le moustique vecteur du chikungunya ne peut se faire sans l’adhésion de la population qui conteste les méthodes employées et n’obtient pas les messages clairs dont elle a besoin. Déjà que le partenariat entre l’État et les collectivités est difficile à coordonner, sans l’adhésion compréhensive de l’opinion publique, c’est toute l’efficacité de la lutte qui est remise en cause.
Lutte contestée
Il n’y a pas de vaccin contre le chikungunya, pas de remède. Mais consolez-vous, la maladie n’est pas mortelle. "Après toutes sortes de controverses, 52 décès sont annoncés avec pour certains, mention du chikungunya comme cause associée et pour d’autres comme cause directe", constate aujourd’hui Paul Vergès. Une seule piqûre suffira à vous immuniser, et lorsque tout le monde sera atteint, le virus disparaîtra. "Optimisme morbide", pour le président de la Région.
Les insecticides utilisés sont sans danger, mais prenez soin de fermer portes et fenêtres, de rentrer les jouets des enfants, de leur récurer mains et ongles fréquemment, de ne pas consommer fruits et légumes de vos jardins avant quinze jours après les avoir soigneusement lavés et épluchés.
Laissez agir ces militaires déguisés en extraterrestres qui viendront vous sauver des moustiques adultes et si vous refusez, force fera loi, amende et prison vous menacent. Cette énumération d’annonces et de consignes délivrées par les autorités semblent bout à bout un peu caricaturales mais c’est que leurs tonalités discordantes, voire contradictoires, s’opposent à cette nouvelle volonté de rassurer la population.
Vu "le côté mal habile de ces mesures d’application", elle a du mal selon le président Vergès à avoir "une vision cohérente", à participer à la lutte contre l’épidémie qui a donc "une efficacité relative." "Il n’y a pas de moyens actuellement utilisés qui ne soient contestés, et c’est légitime." Les maires eux-mêmes ont des avis partagés entre choix des insecticides et pulvérisations dans les écoles.
" ...beaucoup d’hommes pour un canard "
"Comment voulez-vous que l’opinion se retrouve quand les méthodes sont aussi publiquement contestées et argumentées ?" Quand notre précieuse biodiversité, dont l’inventaire n’est pas encore achevé, est menacée, que nos pollinisatrices, les abeilles, que nos emblématiques et rares endormis disparaissent sous le joug des lances... "La confusion est totale", selon Paul Vergès et pire encore "plus personne n’a une autorité naturelle pour proposer une voix suivie par tous."
La Réunion est honorée de la visite successive de ministres, mais cela suffit-il à la rassurer ? Les Réunionnais allument leur poste de télévision et voient les mêmes tenues de cosmonautes utilisées pour se protéger des volatiles contaminés par la grippe aviaire. Il aura suffi de la mort d’un seul canard pour assister à un grand déploiement de ministres, de spécialistes, de gendarmes... "cela fait beaucoup d’hommes pour un canard, avec tous les contaminés que compte La Réunion, il y a quelque chose qui ne marche pas."
Les gens stockent les produits, cela donne une idée du sentiment de confiance ambiant. Pour certains, le chikungunya serait une punition divine, pour d’autres le virus est venu par bateau, comme la grippe espagnole, on entend parler de complot... "on dit et fait n’importe quoi." "Il faut une révolution dans les têtes, pour bénéficier du soutien de la population et non de sa méfiance."
Estéfani
L’avenir du tourisme
" On se demande ou l’on va "
La crise du chikungunya ébranle La Réunion et ses ondes de choc se ressentent jusqu’en Europe. Le président Vergès, de retour du Parlement européen, constate que le traitement de l’information par les médias nationaux fait ressortir une "impression de très grande confusion, de très grand désarroi. On se demande ou l’on va." Le chikungunya est désormais un facteur permanent qui va nécessiter une nouvelle campagne de reprise du tourisme. Comment soutenir les entreprises du secteur ? Comment faire revenir les touristes ? Combien faudra-t-il de temps pour redresser la balance du secteur dont le choc risque d’avoir des conséquences sur le chômage ? 10.000 emplois sont concernés. Le Conseil régional a mis en place des modules de formations pour permettre aux employés de ne pas souffrir d’une baisse de salaire due au chômage. Mais cette solution provisoire ne pourra pas durer des années. "On a voulu cacher le mal, ne pas effrayer les touristes", qui aujourd’hui désertent notre île.
Estéfani
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