Chikungunya : plus de 100 000 cas estimés à La Réunion

16 avril

6000 à 7000 cas de chikungunya sont dépistés chaque semaine à La Réunion, mais le nombre de personnes touchées est probablement bien supérieur.

L’Agence régionale de santé atteste que les chiffres officiels sont bien inférieurs, car tous les malades ne se font pas dépister, lors de la présentation de son « plan d’action global » contre le moustique tigre, responsable de la transmission du virus.

Officiellement, 27 521 cas de chikungunya ont été recensés depuis janvier à La Réunion par Santé publique France (SpF). Mais plus de 100 000 personnes pourraient avoir été contaminées, a estimé le directeur de l’Agence régionale de santé (ARS) Gérard Cotellon, lors de la présentation d’un « plan d’action global contre le moustique » vecteur du virus par la mairie de Saint-Denis.

« On tourne autour de 6 000 à 7 000 cas par semaine , mais c’est un chiffre (...) qui est à mon avis faux », a insisté Gérard Cotellon, expliquant cette différence par le fait que tous les malades ne se font pas dépister.

D’après ce dernier, « nous avons dans les cabinets de médecins généralistes aux alentours de 22 000 consultations par semaine pour des symptômes similaires au chikungunya ».

En visite dans l’île début avril, le ministre des Outre-mer, Manuel Valls, avait évoqué jusqu’à 70 000 personnes atteintes par le virus, en tenant compte des cas non déclarés. Mais Gérard Cotellon a lui affirmé le 14 avril à l’Agence France Presse que « le pic n’a pas encore été atteint, bien que les autorités sanitaires disent s’attendre à un pic épidémique mi-avril ».

En rapport avec cette augmentation des cas, le directeur de la santé à la Caisse générale de Sécurité sociale de La Réunion (CGSS), Thierry Bies, a affirmé que « 12 186 arrêts maladies ont été enregistrés » la semaine du 7 au 13 avril sur l’île.

Ne sachant pas si ces arrêts maladie sont spécifiquement liés au chikungunya, il a précisé à titre de comparaison que la semaine du 10 mars - l’épidémie était alors bien moins active - ils étaient au nombre de 5 847.

L’épidémie est « généralisée et majeure » et elle « poursuit sa progression », a souligné la semaine dernière Santé publique France. Deux décès de personnes âgées de plus de 75 ans ont été directement attribués au chikungunya, mais la situation sanitaire reste moins préoccupante qu’en 2005-2006, quand elle avait touché 260 000 personnes et fait plus de 200 morts.


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