Ivan Hoareau

Chikungunya : Un moratoire pour les salariés

18 février 2006

Intervenant au titre du collège “salariés” du CESR, le syndicaliste Ivan Hoareau a fait observer qu’on parlait beaucoup de survie des secteurs économiques mais que "la situation des salariés, qui constituent près de 85% de la population, n’est pas vraiment prise en considération".
Il a rappelé "le rôle primordial de l’État" et sa capacité à activer non-seulement la solidarité nationale, mais aussi "un dispositif exorbitant de droit commun", en cas de nécessité.
Au sujet des mesures annoncées en direction des entreprises, il a signalé au préfet que les mesures existant en France en cas de chômage technique et partiel ne sont pas appliquées ici, faute d’un décret en ce sens.
"Ce qui est appliqué ici, c’est une rémunération mensuelle minimale, au SMIC, même pour ceux dont le salaire égale 1,3 ou 1,5 ou encore deux fois le SMIC. Et à compter de la 5ème semaine, ils perdent 30% à 35% de leur salaire. Pourquoi n’en parle-t-on pas ? Les “chikungunyés” ne toucheront que 60% de leur salaire et les garanties complémentaires professionnelles ne sont pas appliquées ici".
Le syndicaliste a estimé que puisqu’on prenait des mesures exceptionnelles, il fallait "mettre aussi en application les mesures ordinaires, comme la loi de 1978 sur la mensualisation". "Que les employeurs jouent le jeu et appliquent les conventions collectives", a-t-il dit en rappelant que leur extension outre-mer a été entravée par la loi Perben...
Faisant allusion au moratoire social et fiscal à l’étude pour les entreprises, Ivan Hoarau a estimé qu’"il faut aussi un moratoire pour les salariés qui auront des difficultés à rembourser leurs crédits ou à payer leurs impôts".
Il a résumé son propos en deux points : des mesures spécifiques pour les salariés ; et oui à des mesures exceptionnelles, mais avec une mise en application des mesures ordinaires “oubliées” jusqu’ici.

 P. D. 


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