Des victimes portent plainte contre X

Chikungunya : ’Un scandale sanitaire’

9 février 2006

Hier, des victimes directes et indirectes du chikungunya déposaient ’une plainte contre X pour mise en danger d’autrui’ par le biais d’Alain Antoine, avocat dionysien, auprès du juge d’instruction du Tribunal de grande instance de Saint-Denis. La justice aura à se prononcer dans cette affaire - qui ne fait que commencer - sur les responsabilités administratives et politiques.

Hier matin, Alain Antoine, avocat dionysien, déposait "une plainte pénale contre X pour mise en danger délibéré d’autrui", auprès du juge d’instruction du Tribunal de grande instance situé à Saint-Denis. "Cette plainte émane directement des victimes du chikungunya", explique-t-il. Ces victimes présentent deux aspects : il y a les victimes directes et les victimes indirectes. Coïncidence ou pas, cette plainte est déposée au moment même où on apprend que l’un des insecticides actuellement utilisé est très dangereux pour l’Homme et pour l’environnement dans son ensemble.

Responsabilités à determiner

Ce "scandale sanitaire", pour Alain Antoine, "s’aggrave d’heure en heure". En effet, les victimes commencent à tomber comme des mouches. Et ces victimes recourent à la justice pour qu’elle détermine "les responsabilités administratives et politiques", détaille-t-il. À ce jour, le nombre précis des victimes ne se compte plus. En effet, personne ne peut dire pour l’instant à l’opinion, le nombre exact de malades de cette catastrophe sanitaire. En plus, elle n’a pas encore atteint son pic. Ces victimes souffrent et aucun mot ne peut atténuer leurs douleurs. Cette affaire est loin d’être terminée.
Dans les colonnes de “Témoignages” et sur les ondes de KOI, les équipes rédactionnelles ont à plusieurs reprises soulevé la dangerosité des produits chimiques pour la démoustication. Les recherches entamées par les journalistes sur les sites sérieux insistaient sur la toxicité des produits. C’est écrit noir sur blanc sur le mode d’emploi. Aujourd’hui, des victimes et demain d’autres encore, toutes soutenues par les associations comme l’Orgeco ou l’association l’Île de La Réunion contre le chikungunya, déposeront à nouveau plainte pour connaître la vérité dans cette affaire.

J.-F. N.


Prenez des nouvelles de vos voisins

Josette Brosse, la présidente de l’association l’Île de La Réunion contre le chikungunya, demande aux Réunionnais de se serrer les coudes. Et surtout, elle les incite à prendre à se rendre spontanément auprès des personnes âgées. Elles sont nombreuses à vivre seules et sans assistance. Et prendre de leurs nouvelles est un acte citoyen en cette période où l’épidémie flambe.


"Dire la vérité aux Réunionnaises et aux Réunionnais"

Dans un communiqué diffusé hier, l’Orgeco indique qu’elle a déposé une plainte contre X pour “mise en danger d’autrui par imprudence et négligence”.
"Le sentiment d’injustice, de peur et de révolte, le nombre grandissant de victimes de la maladie (chaque Réunionnaise, chaque Réunionnais a dans son entourage proche un ami, un parent, un frère, une sœur, un enfant atteint), l’assistance tardive à “Réunion en danger”, ont créé un traumatisme collectif d’envergure auquel seule la Justice pourra apporter une réponse en posant le problème de manière apaisée", explique le communiqué de l’Organisation générale des consommateurs de La Réunion.
"Il est grand temps de dire la vérité aux Réunionnaises et aux Réunionnais", poursuit le communiqué.
"Compte tenu du fait qu’il s’agit là d’une maladie émergente dont les séquelles à long terme demeurent inconnues, l’Orgeco Réunion demande à la puissance publique de mettre en place les voies et les moyens d’une identification quantitative exacte et réelle des victimes atteintes de la maladie".
Par ailleurs, l’Orgeco Réunion réclame la mise en place urgente :"d’un examen gratuit de contrôle et de suivi des malades préalablement identifiés ; d’une expertise sérieuse de la maladie en termes de conséquences, afin de déterminer les risques potentiels encourus, en termes de séquelles, à 5, 10, 15 ans, pour ces malades et particulièrement les enfants nés ou à naître".


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