Chikungunya, une épidémie « généralisée et majeure »

10 avril

Le pic épidémique n’est pas encore atteint, selon le dernier bulletin de situation dont les données ne sont pas encore consolidées, car les remontées sont nombreuses.

Plus de 27 500 cas recensés depuis le début de l’année 2025 et 6 289 nouveaux malades dans la semaine du 24 au 30 mars. L’épidémie de chikungunya se poursuit à La Réunion, où elle est désormais qualifiée de « généralisée et majeure » par Santé publique France (SpF) dans son dernier bulletin de situation du 9 avril.

167 personnes ont été hospitalisées pour un chikungunya. Un quart des hospitalisations concernent des bébés de moins de 6 mois, et un peu moins de la moitié concerne des plus de 65 an.

33 femmes enceintes ont également été hospitalisées. SpF rappelle que les femmes enceintes doivent être particulièrement vigilantes car « une transmission du chikungunya au moment de la naissance peut avoir des conséquences très graves chez le nouveau-né ».

Les autorités sanitaires ont enregistrés 36 cas graves, c’est-à-dire ayant présenté au moins une défaillance d’organe et nécessitant une prise en charge en soins intensifs. Parmi eux, « 19 adultes de plus de 65 ans, une personne avec des comorbidités et 16 nourrissons de moins de 2 mois », a indiqué l’agence de santé publique.

Le nombre de nouveaux cas semble en très légère baisse. En effet, 6289 cas ont été enregistrés dans la semaine du 24 mars, contre 6784 la semaine précédente. Mais « cette interprétation doit être nuancée, car la confirmation biologique systématique des cas suspects pourrait avoir été interrompue, notamment dans les zones de forte circulation de la maladie », a alerte SpF.

Par ailleurs, « la masse de signaux à traiter » allonge les délais de « consolidation des données ». Il s’agit d’un traitement permettant de s’assurer de leur fiabilité quand elles proviennent de sources diverses.

La commune du Tampon a rapporté le plus de cas : près de 5600 cas ont été signalés en 2025, dont près de 800 dans la semaine du 24 mars. Saint-Paul suit avec 900 cas dans la semaine du 24 mars, suivie de Saint-Denis (plus de 750 cas) et Saint-Pierre (près de 600 cas).

Malgré un nombre de cas moins élevé, les autorités sanitaires observent une progression importante dans les communes de la côte est, de Sainte-Marie à Sainte-Rose, ainsi que dans le secteur du Port et de la Possession.

Les 45-59 ans restent ceux qui forment le plus gros contingent de malades. De plus, les plus de 75 ans sont les plus touchés par la maladie transmise par le moustique tigre, avec plus de 2500 cas parmi cette population de 45 000 personnes.

« En revanche, malgré l’absence d’immunité naturelle liée à l’épidémie de 2005-2006, les moins de 20 ans ne sont pas particulièrement affectés », note SpF.

Au total, SpF a estimé que « le pic épidémique ne semble pas » encore avoir été atteint dans la semaine du 24 mars, où l’on a observé « une poursuite de la progression des indicateurs de surveillance en médecine de ville et aux urgences ».

La circulation de la dengue, elle, reste basse « avec une trentaine de cas seulement détectés depuis le début de l’année et un seul cas autochtone » dans la semaine du 24 mars.


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