Contre la franchise médicale

24 octobre 2007

1.367 signatures de citoyennes et citoyens réunionnais apposées sur la pétition proposée par un collectif de 14 associations citoyennes et syndicats et soutenue par 9 partis et mouvements politiques (Association Initiatives Dionysiennes, Union des Femmes Réunionnaises, Faire le Jour, Ligue des Droits de l’Homme, AlterEkolo, ATTAC-Ile de La Réunion, CGTR, UIR-CFDT, SAIPER-974, SOLIDAIRES, SNUI, SNES-FSU. MARON, MAR, MGA, MRA, MRC, PCR, PRS, PS, Verts-Réunion).

Le gouvernement veut instaurer des franchises médicales et faire payer plus les malades... Tout le monde devra bientôt payer plus de sa poche à chaque visite chez le médecin, à chaque examen ou radio, à chaque achat de médicaments, à chaque transport en ambulance... en attendant la suite ! Pour l’instant, le gouvernement promet que ceux qui ont la CMU, les enfants et les femmes enceintes ne paieront pas, mais pour combien de temps ? On dit que l’argent servira pour lutter contre le cancer et la maladie d’Alzheimer. Une promesse de plus ?

Culpabilisation des assurés !

C’est l’Etat qui doit payer la recherche, qui doit donner les moyens à l’Hôpital Public, et aussi à la prévention, la Médecine du travail, la médecine scolaire, la médecine pré et néo-natale. C’est la solidarité, et l’Etat doit le faire en priorité. Le Président Sarkozy dit à tout le monde de prendre une mutuelle. Mais il y a des familles qui ne peuvent pas se payer une mutuelle, surtout celles qui en auraient le plus besoin. Une mutuelle coûte 2 fois plus en frais de gestion que l’assurance maladie, une assurance privée 4 fois plus. Si la France n’est pas assez riche pour se payer directement une bonne Sécu, où trouvera-t-on l’argent pour ces dépenses supplémentaires ?

Un danger pour la santé publique, pour favoriser des intérêts privés !

Si on se soigne mal, ou trop tard, faute d’argent, on reste en mauvaise santé, et ça coûte plus cher au final à la société. Et qui contrôle la publicité des médicaments ? Qui contrôle les bénéfices faits par l’industrie chimique et par les fournisseurs d’équipements spécialisés ? Qui contrôle l’impact sur la santé des pesticides, des OGM, des pollutions ? Là sont les raisons des grosses dépenses !

Une véritable revanche des riches sur les conquêtes sociales du peuple !

D’abord, le problème de la Sécu, le fameux trou, il est d’abord pas si gros quand on le compare au budget total ! Et surtout, ce sont le chômage, les exonérations patronales et les dettes de l’Etat qui créent volontairement ce déficit ! De 1999 à 2001, la Sécu a eu des comptes équilibrés grâce aux créations d’emploi. En Alsace et en Moselle, la Sécu ne perd pas d’argent : c’est donc possible de continuer avec la Sécu telle qu’elle est ! La vérité, c’est que les riches ne veulent plus partager avec les pauvres : ni les salaires, ni les impôts, ni les cotisations sociales ! Ils condamnent à nouveau les pauvres à se débrouiller tous seuls !

Ce qu’on nous impose aujourd’hui, c’est une vraie rupture avec la solidarité nationale que nous avons conquise en France à la Libération.
Quand “la Sécu” a été créée, elle permettait à tous de se soigner de la naissance à la vieillesse, en faisant payer à chacun ce qu’il pouvait. C’est ça la solidarité entre les générations et entre tous les citoyens du pays : la France garantit à tous le droit à la santé même si on est pauvre, ou étranger. Ce que le Président Sarkozy veut nous imposer aujourd’hui, c’est “chacun pour soi”, et c’est le modèle américain qui est mauvais si on n’a pas de gros revenus.

Une lettre partie de 18 octobre appelle les parlementaires à ne pas voter le projet de loi instituant les franchises médicales.

Non aux franchises médicales ! La santé est un Droit de l’Homme, pas une marchandise.

Pour signer la pétition :
http://aid97400.lautre.net/spip.php?article86



FSU contre la franchise médicale

Alors que s’ouvre le débat sur le projet de loi de financement de la sécurité sociale, la FSU souhaite rappeler son opposition aux franchises médicales contenues dans le texte de loi.
Malgré des mobilisations importantes et une opposition unanime des organisations syndicales, des prises de position de professionnels de santé et des Caisses de sécurité sociale ; une opinion publique clairement hostile à ces nouveaux désengagements, le président et son gouvernement campent pour l’instant sur leur position, au mépris des enjeux de santé publique. Il y a en effet danger pour la santé lorsque des mécanismes tels que les franchises sont mis en place, les plus modestes pouvant être amenés à renoncer aux soins ou à les retarder, ce qui peut entraîner des pathologies plus lourdes. C’est évidemment contre-productif pour l’assurance maladie, tout retard de prise en charge des maladies occasionnant des dépenses supplémentaires. Les franchises aggraveront encore les inégalités sociales de santé, déjà importantes comme en témoignent les écarts d’espérance de vie.
Ces franchises visent à rompre les principes de solidarité entre malades et bien portants. Les malades vont devoir, encore un peu plus, payer pour les malades. Cette logique d’autofinancement est inacceptable.
La FSU demande que s’ouvre un débat sur le financement de la protection sociale en maintenant les principes sur lesquels est fondée la Sécurité sociale : chacun cotise selon ses moyens et reçoit selon ses besoins. Chaque décision nouvelle de déremboursement éloigne de cette conception solidaire. C’est en agissant pour une politique dynamique d’emploi et de salaires que se résorbera le déficit de la Sécurité sociale ; les financements solidaires doivent être maintenus et s’élargir aux revenus financiers. La proposition d’une cotisation sur les stocks-options irait dans le bon sens.
Il est également indispensable de réfléchir à l’organisation du système de soins, pour le transformer en un véritable “système de santé”, dont les acteurs doivent être présents sur l’ensemble du territoire. La FSU rappelle son opposition à la tarification à l’activité et la nécessité de donner à l’hôpital public les moyens de ses missions. Elle estime qu’il faut mettre au cœur des préoccupations le travail qui « rend malade ».
Le PLFSS, centré sur des logiques essentiellement financières, manque singulièrement d’ambition en ces domaines.


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Messages

  • Le nombre de signataires est faible pour une question qui touche la santé publique des citoyens les plus pauvres. Les pétitions contre la règlementation des sacrifices caprins a recueilli plus de signatures. Cela montre bien où vont les préoccupations de la majorité des Réunionnais : le salut de l’âme plutôt que la santé du corps. La religion est bien l’opium du peuple !


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