Face au risque de pénurie de produits frais et devant une catastrophe sociale prévisible

Coronavirus à La Réunion : la CGPER propose le maintien des marchés forains avec des mesures de sécurité

24 mars 2020

Suite aux propos tenus hier par le Premier ministre au sujet de nouvelles restrictions de circulation, plusieurs maires ont publié des arrêtés interdisant la tenue des marchés forains. La CGPER a adressé une lettre au préfet demandant le maintien de ces marchés avec l’application de mesures contre la propagation de l’épidémie de coronavirus.

« Après le maire de Saint-Denis, celui de Saint-Paul vient d’annoncer la fermeture des marchés forains dans le territoire de sa commune. Nous vous alertons sur les conséquences de ces décisions qui vont se multiplier au lendemain de l’annonce du Premier ministre allant dans ce sens.
La CGPER est bien consciente de la nécessité de changer l’organisation des marchés dans cette période de confinement de la population, et nous souhaitons vous faire part de nos propositions pour maintenir les marchés forains ouverts dans des conditions de sécurité permettant de respecter les gestes « barrière ». Par exemple : affichage sur chaque étalage des mesures barrières, Replacement et espacement (3 à 5 m) des commerçants alimentaires, mise en place d’un comptage à l’entrée des halles alimentaires (espace confiné)

C’est en conscience de l’enjeu que représente la lutte contre cette épidémie et avec responsabilité que nous vous adressons cette demande.
En effet, la fermeture des marchés forains va reporter tout le flux de clientèle sur les grandes surfaces. Cela amènera une fréquentation accrue de ces locaux fermés, avec à la clé un risque accru de contamination.
Les grandes surfaces sont fournies par les coopératives, soit 30 % des producteurs, dans un contexte de quasi-mise à l’arrêt du commerce international. Dans cette situation, le risque de pénurie de produits frais est bien réel, ce qui ajoutera une tension supplémentaire dans la population.

La fermeture des marchés forains signifie la mise au chômage de 70 % des agriculteurs réunionnais qui, du jour au lendemain, ne peuvent plus écouler leur production. Le président de la République a bien rappelé que « nous sommes en guerre » et que le pays a besoin de toutes ses forces vives pour repousser le coronavirus. Dans une guerre, on ne dit pas à des producteurs de rester chez eux alors qu’ils peuvent contribuer à la solidarité nationale tout en respectant les mesures « barrière ».

En conclusion, nous sommes également conscients que l’épidémie de coronavirus va obligatoirement nous amener à changer le fonctionnement de nos filières. Nous vous rappelons notre disponibilité à travailler avec vous pour définir le futur modèle agricole réunionnais, où tous les agriculteurs pourront avoir leur place et pas seulement les coopératives.

Vous remerciant pour votre retour rapide nous restons à votre disposition pour vous soutenir dans la réorganisation du marché alimentaire et l’application des consignes. »

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