Le pic épidémique commence quelques semaines après le début du pic de fréquentation des vols entre la France et La Réunion

Coronavirus à La Réunion : la fermeture de l’aéroport plus que jamais nécessaire

29 juillet 2021, par Manuel Marchal

Devant l’aggravation de la situation sanitaire décrite par les statistiques diffusées par l’État, plusieurs prises de position demandent une mesure radicale : imposer un second confinement aux Réunionnais pour casser les chaînes de contamination. Force est de constater que les auteurs de ces propositions oublient une chose essentielle : casser les chaînes de contamination venant de passagers qui peuvent importer de nouveaux variants. Ceci passe par la fermeture de l’aéroport aux vols réguliers, et un contrôle très strict des vols de rapatriement avec tests et quarantaine obligatoires pour tous les passagers. C’est ce qui se fait à Maurice pour tous les vols. Le risque d’importation de nouveaux variants à La Réunion est d’autant plus grand compte tenu de la discrimination positive favorisant les personnes vaccinées, qui peut leur laisser croire qu’elles ne peuvent pas être infectées par la COVID-19 et encore moins le transmettre, ce qui est contredit par les flambées épidémiques observées chez les personnes vaccinées dans plusieurs pays.

A La Réunion, les conditions d’ouverture de l’aéroport ont permis d’importer le coronavirus et ses variants avec des conséquences dramatiques.

D’après les statistiques officielles, La Réunion est concernée par une épidémie beaucoup plus intense que les 3 précédentes déjà importées depuis l’année dernière via des passagers venant de France. Le nombre de nouvelles contaminations par semaine a atteint un niveau inégalé, le double du précédent record vieux de 7 jours. Cette vague intervient quelques semaines après le début du pic de circulation des passagers entre la France et La Réunion. Ce sont plus de 30 vols par semaine, avec une dynamique en offre de sièges plus importante du fait du redéploiement d’Air France, dont l’Etat est actionnaire, sur les liaisons reliant l’ancienne métropole aux départements d’outre-mer.

Les restrictions concernant les passagers des aéronefs ont été considérablement assouplies pour s’adapter à ce flux. Il suffit de présenter la preuve d’un schéma complet de vaccination pour être exempté de test obligatoire et de quarantaine, et même d’isolement lors d’une suspicion de cas-contact. Ce relâchement est risqué, compte tenu de la flambée de l’épidémie touchant les personnes vaccinées dans plusieurs pays. Ceci s’explique par le caractère expérimental des médicaments injectés. Leur pleine efficacité sera démontrée au terme de la vaste expérimentation médicale actuellement en cours. En attendant, le risque est grand que des personnes vaccinées pensent être totalement immunisées contre le virus, considèrent qu’elles ne peuvent pas le transmettre et à partir de là adoptent des comportements favorisant la propagation du coronavirus à La Réunion.

Dans ces conditions, sans la fermeture de l’aéroport, la proposition de confiner la population risque bien d’être incapable de régler le problème si la chaîne de contamination provenant de l’aéroport n’est pas cassée, et si des personnes vaccinées ne respectent pas les mesures de distanciation pour limiter la propagation du coronavirus.
Les Réunionnais avaient subi l’an dernier un confinement alors que le virus ne circulait pas à La Réunion. Le coût d’une telle mesure a été considérable pour les travailleurs et elle n’a pas permis d’éviter que survienne la catastrophe actuelle. L’origine de cette catastrophe est connue, elle est la conséquence de l’importation de la COVID-19 et de ses variants à cause du maintien de l’ouverture de l’aéroport. Dans notre région, La Réunion est un cas unique. C’est le seul pays qui a maintenu un lien aérien quasi-normal avec l’Europe, une des régions les plus touchées dans le monde par l’épidémie. La conséquence est le bilan, nettement plus important qu’à Maurice, à Madagascar ou aux Comores. Même à Mayotte, la situation est comparable à Madagascar avec une épidémie qui touche à sa fin, à condition qu’elle ne soit pas relancée par l’importation de nouveaux variants.

M.M.

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Messages

  • la fermeture de l’aéroport est utopique.
    certes il est possible qu’elle diminue la vitesse de propagation du virus.Mais de façon très limités.
    - D’abord la Réunion ne peux vivre isolé du reste du monde. Des déplacements pour des raisons familiales, pour le travail, pour certains soins, pour l’économie, le commerce, l’import export, les études, les échanges associatifs sont indispensables.
    - Ensuite l’immense majorité des contaminations se font à l’intérieur de notre île. Les cas importés sont de moins en moins nombreux.
    - Puis cela ferait encore une contrainte de plus. Je pense qu’il y en a beaucoup trop .Surtout depuis ce jour.
    je sus contre t$la majorité de ces interdictions. ; A mon avis ; il faut inciter à la vaccination ( sans obliger) et imposer le port du masque à l’intérieur où il y a du public. c’est tout
    Enfin la comparaison avec Maurice et surtout Madagascar ne veut pas dire grand chose. D’abord la population est plus jeune.
    mais surtout, tous les cas ne sont pas déclaré. dans les campagnes et dans certains quartiers des grandes villes, des personnes meurent et sont enterrées sans que l’on connaissent les causes du décès. j’ai suffisamment de connaissances dans ce pays pour savoir que c’est vrai .


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