Mobilisation sans précédent depuis les gilets jaunes, Paris va-t-il négocier ou continuer à enfoncer La Réunion dans la crise sanitaire qui a été importée par sa politique ?

Coronavirus : des milliers de Réunionnais exaspérés marchent contre la politique du gouvernement

2 août 2021, par Manuel Marchal

Plusieurs milliers de personnes ont manifesté samedi à La Réunion notamment dans deux importants défilés à Saint-Denis et à Saint-Pierre contre la gestion de l’épidémie par Paris, origine de la crise sanitaire à La Réunion, et contre les projets de baisse du montant des retraites et des indemnités chômage du gouvernement. Cette mobilisation sans précédent depuis les gilets jaunes appelle à remettre à plat une politique qui s’attaque à la fraternité réunionnaise, divisant la société en deux camps que les mesures prises par Paris montent les uns contre les autres. Samedi, les Réunionnais ont dit « non » à la division et « oui » à l’union de nos diversités, richesses de la résistance du peuple réunionnais aux décisions qui compromettent son avenir.

Manifestation samedi 31 juillet à Saint-Denis. (Image Réunion Première)

Samedi, l’appel à la mobilisation contre la politique du gouvernement a été un succès. Lancé sur Internet, il visait à dénoncer la gestion de l’épidémie de coronavirus par Paris, responsable de l’introduction de la COVID-19 et de plusieurs de ses variants à La Réunion et donc à l’origine de la crise sanitaire qui a déjà fait plus de 200 morts du coronavirus, nombre sans équivalent dans la région. Les rassemblements de samedi protestaient aussi contre un reconfinement de la population à cause d’une épidémie d’une intensité sans précédent alors que le virus ne circule quasiment plus dans tous les pays voisins de La Réunion ; et contre une division de la société selon le consentement à participer ou pas à une campagne de vaccination qui est aussi une expérimentation médicale, car aucun des médicaments injectés n’a reçu une autorisation définitive de mise sur le marché et aucun ne remplit la mission qui lui est fixée : rendre impossible l’infection et la transmission de la COVID-19 par une personne vaccinée.
La lutte contre la gestion désastreuse par Paris de l’épidémie de COVID-19 à La Réunion n’était pas le seul mot d’ordre. Des milliers de Réunionnais ont aussi marché contre la politique de casse sociale du gouvernement et notamment ses projets de « réformes » des retraites et de l’assurance chômage qui visent à réduire les droits des retraités et des chômeurs afin que de diminuer la contribution des plus riches au fonctionnement d’une société qui leur permet légalement de bénéficier d’un tel train de vie.

Pourquoi avoir laissé le coronavirus contaminer La Réunion ?

Deux importantes manifestations ont eu lieu à Saint-Denis et à Saint-Pierre et ne comprenaient pas seulement des citoyens de ses communes. Ils ont donc été nombreux samedi à braver l’interdiction de se déplacer dans un rayon de 5 kilomètres. Une telle mobilisation est sans précédent depuis les gilets jaunes. Et à Saint-Denis, des affrontements ont eu lieu. Des manifestants ont été gazés tandis que des policiers recevaient des galets : voilà le résultat de la gestion de l’épidémie de coronavirus à La Réunion par Paris.
Rappelons que dans tous les autres pays de notre région, le coronavirus ne circule plus ou alors très peu. C’est le résultat d’une mesure de bon sens : la réduction drastique du trafic aérien et le contrôle très strict des nouveaux arrivants. Aucun pays de notre région n’a accueilli depuis le début de la pandémie jusqu’à 30 vols par semaine en provenance de l’Europe, un des épicentres mondiaux de la pandémie de COVID-19 et de ses variants. Compte tenu de l’absence de test et de quarantaine obligatoire à l’arrivée, il était certain que l’accumulation des cas importés allait déclencher la catastrophe actuelle, comment les autorités sanitaires d’un des pays les plus riches du monde ont pu laisser faire la contamination de La Réunion ? Quel était le but recherché ?
Car cela a logiquement débouché sur une épidémie sans précédent et une mise sous tension des services de réanimation alors que la campagne de vaccination a débuté depuis 7 mois et que plus de 25 % de la population est éligible au Pass Sanitaire grâce à sa participation à l’expérimentation médicale en cours.

Résistance à la politique de division permise par le Pass Sanitaire

La suppression du Pass Sanitaire cristallise les revendications. En échange de son consentement à une expérimentation médicale, une personne peut avoir des droits supplémentaires, notamment celui de ne pas être menacée d’être jetée au chômage si le Pass Sanitaire est obligatoire sur son lieu de travail.
La détention de ce document doit aussi permettre d’accéder à tous les lieux publics et aux transports. La seule limite fixée par les parlementaires est de conditionner le Pass Sanitaire obligatoire à l’état d’urgence sanitaire. Comment réagira la population française si cette mesure est appliquée ? Manifestement, La Réunion est le lieu idéal d’une expérimentation grandeur nature de ce dispositif puisque le territoire est un département français sous état d’urgence sanitaire avec des restrictions de déplacement pour tout le monde. Il est alors tentant d’ouvrir tous les commerces, bars, restaurants et cinéma uniquement aux titulaires du Pass Sanitaire et de maintenir les restrictions pour les autres.
Samedi, la réponse de milliers de Réunionnais a été claire : pas question de se prêter à cette politique de division visant à monter une partie de la population contre l’autre pour faire passer tranquillement pendant ce temps d’importantes mesures contre les droits des travailleurs : baisse du montant des pensions de retraite, casse du statut de la fonction publique qui avait été mis en œuvre notamment par les communistes pour lutter contre la corruption, diminution des indemnités versées aux Réunionnais exclus du droit au travail reconnu par la Constitution.
A l’opposition entre vaccinés et non vaccinés à laquelle conduisent les décisions de Paris, c’est le choix du respect de la fraternité entre Réunionnais qui a été réaffirmé.
Après le succès de ces mobilisations, d’autres manifestations sont à l’ordre du jour. Paris va-t-il négocier ou continuer à enfoncer La Réunion dans la crise sanitaire qui a été importée par sa politique ?

M.M.

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