Fin de la quarantaine obligatoire dans un centre dédié pour les passagers en provenance de la France
Coronavirus : la France ouvre de nouveau la porte à la contamination des Réunionnais
13 mai 2020, par
En donnant raison au lobby anti-quarantaine, la France va porter une lourde responsabilité dans la relance de l’épidémie de coronavirus à La Réunion. La quarantaine de 14 jours imposée dans un centre surveillé avait permis de casser la chaîne de contamination causée par les cas importés de France. Elle est remise en cause par Paris et risque bien de faire monter la tension dans notre île. Car cette décision montre bien que les Réunionnais ne peuvent pas compter sur Paris pour les protéger dans cette situation de crise. En effet, toute personne venant de France, un des 5 pays au monde le plus contaminé par le COVID-19, pourra échapper à la surveillance sanitaire permanente des autorités durant la période où elle peut potentiellement transmettre le virus. Voici pourquoi il est urgent de trouver un moyen de rétablir le passage obligatoire dans un centre de quarantaine. C’est en effet la seule mesure qui peut protéger La Réunion d’une flambée de l’épidémie de coronavirus, car tous les cas importés sont circonscrits.
Une décision du Conseil constitutionnel saisi notamment par des députés et sénateurs français remet en cause la quarantaine obligatoire en centre dédié imposée à tout nouvel arrivant. Désormais, un voyageur arrivant de France pourra refuser cette quarantaine en promettant de la respecter à son domicile. Or, la France est un des 5 pays au monde les plus contaminés par le COVID-19 alors que l’essentiel des cas de coronavirus confirmés à La Réunion sont des cas importés venus de France.
Pourtant, la quarantaine obligatoire en centre dédié est une mesure de bon sens. Lors de la présentation du plan de déconfinement, le préfet de La Réunion avait d’ailleurs souligné qu’il n’était pas question de discuter de cette mesure. Cette quarantaine faisait suite à plusieurs semaines durant lesquelles le nombre de cas confimés à La Réunion ne cessait d’augmenter car la simple signature d’un engagement à respecter un confinement de deux semaines dans un domicile était la seule exigence. Cette garantie était loin d’être suffisante, sinon la quarantaine en centre obligatoire n’aurait pas été imposée. Mais c’est cela que la France a décidé.
Un lobby anti-quarantaine
Un lobby s’est constitué contre la quarantaine obligatoire en centre dédié. En effet, certains ont jugé que la quarantaine de deux semaines dans un hôtel de luxe tous frais payés était indigne de leur qualité de Français. Pourtant, ce n’est pas parce qu’une personne peut se prétendre « Français » qu’elle a l’assurance de ne pas transmettre le coronavirus. C’est ce que démontrent les chiffres, avec plus de 20.000 morts en France. De plus, l’épidémie est loin d’être maîtrisée en France alors que c’était jusqu’alors le cas à La Réunion, où aucun mort n’est à déplorer à la différence de la France.
En effet, la quarantaine obligatoire en centre surveillé avait permis de casser la chaîne de contamination causée par les cas importés. Ces derniers étaient isolés de la population et devaient satisfaire à un test de dépistage en fin de quarantaine. Ceci est sans doute la principale raison qui explique le nombre de nouveaux cas quotidiens quasi-nul à La Réunion depuis que la quarantaine imposée en centre dédié a commencé à produire ses effets. L’autre raison est la discipline de la population qui a respecté les recommandations des autorités.
Ces anti-quarantaine doivent pourtant savoir que lorsque l’on choisit de vivre dans un pays, il est nécessaire de respecter ses règles. La Réunion est une île, et dans son histoire, la quarantaine pour tout voyageur était la norme jusqu’à une époque récente. L’épidémie de COVID-19 a remis cette disposition à l’ordre du jour, et elle correspondait à une demande des Réunionnais. S’opposer à la quarantaine dans ce contexte, c’est comme se comporter dans un pays conquis en voulant importer des règles inadaptées au mépris de la santé des habitants du pays d’accueil.
L’erreur à ne pas faire
Céder au lobby anti-quarantaine était l’erreur à ne pas commettre pour la France. Mais le Conseil constitutionnel a choisi hier d’aller dans le sens des anti-quarantaine, au nom du principe de respect de la liberté individuelle. Voilà une décision très curieuse qui n’honore pas la France loin de là. Car elle ouvre la porte de La Réunion à une reprise de l’épidémie en raison de la venue inévitable de cas importés qui ne seront plus surveillés en permanence.
Ceci ne va pas contribuer à apaiser la société réunionnaise. En effet, nombreux ont été nos compatriotes à demander la fermeture de l’aéroport Roland-Garros au début de l’épidémie. Cette revendication s’appuyait sur un constat. Chez les pays voisins qui ont pris bien plus tôt des mesures drastiques de quarantaine pour les arrivants, le nombre de contaminations était beaucoup moins élevé qu’à La Réunion.
Sur la base de la décision du Conseil constitutionnel, les Réunionnais savent donc que Paris n’a pas l’intention de les protéger de l’épidémie de COVID-19. En effet, si la démarche de ceux qui ont obtenu la suppression de la quarantaine obligatoire en centre surveillé était de veiller à la santé de la population, une telle décision n’aurait jamais été prise.
Conséquences dramatiques
La décision du Conseil constitutionnel risque d’avoir des conséquences fâcheuses. La première est une stigmatisation des Européens vivant à La Réunion, qui risqueraient à tort d’être assimilés à des responsables de l’introduction du coronavirus à La Réunion.
La seconde est une relance de l’épidémie, compte-tenu du taux de prévalence du coronavirus en France. Or, en ce moment, pour faire face à la flambée de l’épidémie de COVID-19 à Mayotte, les hôpitaux de La Réunion ont été intégrés dans la riposte. Parce qu’il y a très peu de patients hospitalisés à La Réunion pour coronavirus, alors des lits sont disponibles pour des évacuations sanitaires en provenance de Mayotte. Mais si l’épidémie est relancée par des cas importés, se posera alors la question de la capacité d’accueil des hôpitaux réunionnais. Ceci risque alors d’entraîner une troisième conséquence : la stigmatisation des bénéficiaires de la solidarité régionale, accusés de prendre la place des Réunionnais dans les hôpitaux. Une stigmatisation qui pourrait avoir la répercussion sur les Réunionnais originaires de l’archipel des Comores, qui sont déjà trop souvent la cible du racisme à La Réunion.
Voici pourquoi il est urgent de trouver un moyen de rétablir le passage obligatoire dans un centre de quarantaine. C’est en effet la seule mesure qui peut protéger La Réunion d’une flambée de l’épidémie de coronavirus, car tous les cas importés sont circonscrits.
M.M.
Messages
13 mai 2020, 17:39, par Nou kont pa
Si la situation l était inversée est ce que conseil constitutionnel n aurait pris la même décision ?
Bien sûr que sur sur non li n aurait eu de cesse protège son ban compatriotes
De quel droit un minorité i sort dans un peu contamine responsable l’importation bann cas ici na le droit mette la santé un peuple en danger ?
Après allez dit partout c est un faux débat zorey kreol kan i arrangé a zot
Allez crier au racisme
Mais pas du tout c est un question de principe de respect de nout droit a être protéger
A quoi te serv être confiné pendant deux mois si c est pour être totoches et bien comme i fait après ?
13 mai 2020, 21:13, par Marie
L’arrivée de passagers débarquant à La Réunion sans mise en quatorzaine stricte et surveillée dans un centre dédié vient anéantir 2 mois de très gros efforts observés par la population pour freiner la propagation du virus et on avait réussi. C’est sûr ,qu’avec la liberté qui est donnée aux nouveaux arrivants, le virus va se propager à vitesse grand V. Aura-t-on assez de places dans nos hôpitaux pour accueillir les contaminés, ou serons-nous obligés de choisir qui soigner et qui laisser mourir comme cela a été le cas dans certains hôpitaux métropolitains, il y a quelques semaines, face à l’impossibilité de prendre en charge tous les contaminés en même temps ?
14 mai 2020, 00:16, par lex
encore un mec qui te sort le truc zoreil kreol... le gouvernement est une bande de guignols trouvent tu vraiment qu’en metropole les mecs ont ete protegé ? si les elus de la reunion bougeaient un peu leur cul de leur siege en or massif bcp de chosent ne se passeraient pas.. en metropole les frontieres son resté ouverte et c’est l’un des seuls pays en europe ou c’est le cas. faut arreter de toujours tout mettre sur le racisme c’est fatiguant a force
14 mai 2020, 18:07, par Puechbroussou
C’est scandaleux ! On se déconfine progressivement et voilà qu’une vague de voyageurs va nous ramener des cas potiellement positifs, et donc un réel risque de nous contaminer. Il faut réagir !
15 mai 2020, 07:52, par mimose
Fais rentre bande personnes contaminées à la Réunion envoie dans la nature, déjà la le probléme la dengue qui tue franchement c est trop.
15 mai 2020, 11:09, par le jambon
« La quatorzaine est le seul moyen d’être quasiment sûr de ne pas transmettre le virus, dans un endroit dans lequel on ne doit pas le transmettre » Olivier Véran, Ministre des Solidarités et de la Santé
donc ils veulent que le virus se transmette sinon faut m’expliqeur
18 mai 2020, 11:59, par mon île
Je suis tout à fait d’accord avec tout ce qui est écrit et dit, mais faut pas oublier aussi cette partie de population réunionnaise qui est en métropole où même ailleur et qui aimerait aussi être avec les siens ( pour des problèmes familiaux, de santé , ou de situation ou autres...)
Faut que les gens arrêtent de stigmatiser et qu’ils regardent un peu plus loin que le bout de leur nez, savoir réfléchir quoi !!!
Et je suis totalement d’accord pour la mise en quatorzaine et je pense que cela devrait se faire partout ailleur même.
20 mai 2020, 07:37, par Ferran
Peut-on savoir quelle est la logique de ce gouvernement ?
Le chiffre de 0 mort à la Réunion est-il trop dur à avaler ? Faut-il administrer du Rivotril à une proportion de vieux âgés de plus de 70 ans qui coûtent trop cher à l’etat ? Je finis par me poser des questions !
Ne vaut-il pas mieux que les arrivants fassent un petit séjour à l’hôtel plutôt que de brancher des innocents sous respirateur artificiel au péril de leur vie ?
Je suis écoeurée d’une telle décision après 2 mois d’enfermement et un déconfinement sans reprise d’activités !