Le ministre de la Santé remet en cause la quarantaine de 2 semaines imposée aux personnes positives à la COVID-19

Coronavirus : la santé de la population passe bien après les profits

7 septembre 2020, par Manuel Marchal

Alors que la France atteint de nouveau de niveau de contamination record, le gouvernement veut réduire voire supprimer la quarantaine imposée aux personnes dépistées positives à la COVID-19, et à celles qui ont été en contact avec elles. Ceci montre bien que la priorité du gouvernement est de faire tourner l’économie et de permettre aux gens de voyager, en s’appuyant sur la stratégie du masque obligatoire, source de profits pour la grande distribution. La santé de la population n’est donc clairement pas la priorité de ce gouvernement, qui s’appuie sur des médecins complices. Alors pourquoi vouloir encore stigmatiser les Réunionnais ? Tous les « clusters » découverts sont de la responsabilité des autorités sanitaires qui ont laissé délibérément entrer le coronavirus à La Réunion depuis le premier cas le 11 mars dernier.

Olivier Véran : « J’ai demandé aux autorités scientifiques de me donner un avis pour réduire cette fameuse quatorzaine qui est sans doute trop longue »

La comparaison de la situation sanitaire de La Réunion avec celle de la Nouvelle-Calédonie est édifiante. Elle rappelle que si des mesures analogues avaient été prises pour notre île, le coronavirus ne circulerait pas. Par conséquent, les Réunionnais n’auraient pas à « apprendre à vivre avec le virus » comme le demandent les autorités. En Nouvelle-Calédonie, pas de masque et autres restrictions, tout simplement parce que dans ce pays, les représentants de la population ont la compétence de décider quelles sont les mesures à prendre en matière de surveillance sanitaire aux frontières. En conséquence, l’aéroport est fermé à l’exception des vols de rapatriement. Outre le test obligatoire trois jours avant le départ, les passagers sont testé à l’arrivée avant d’être placé en quarantaine dans un centré dédié, puis à nouveau dépistés à la fin de ces deux semaines d’isolement. Résultat : moins de 30 cas de COVID-19 en Nouvelle-Calédonie depuis le mois de mars.
Réagissant à un reportage rappelant cette vérité, le responsable de la lutte épidémiologique à l’Agence régionale de la Santé Réunion a fait cette réponse très surprenante venant d’un médecin, donc d’une personne qui a prononcé le Serment d’Hippocrate : « Isoler jusqu’à quand ? Après, ce n’est pas le virus qui va poser un problème, c’est l’économie, c’est la capacité de circuler, c’est la base même de l’économie, c’est la base même de la vie. »
Autrement dit, voici un médecin pour qui l’économie et la possibilité de voyager sont l’essence même de la vie, alors que circule un virus mortel.

Des médecins complices du relâchement

D’autres médecins ont également des prises de position toute aussi surprenantes en matière de protection de la santé publique. Actuellement, la quarantaine de deux semaines est imposée à toute personne testée positive à la COVID et aux personnes ayant été à son contact. Or hier, le ministre de la Santé a déclaré sur BFM-TV « J’ai demandé aux autorités scientifiques de me donner un avis pour réduire cette fameuse quatorzaine qui est sans doute trop longue ». Aussitôt, des avis médicaux soutiennent cette dangereuse thèse : « Le plus gros des contaminations se fait dans les 5 premiers jours, dans cette fameuse phase d’incubation qui aujourd’hui est très clairement mieux connue », explique ainsi un médecin cité par France Info. A La Réunion même, un autre médecin était du même avis, ajoutant que les personnes qui ne seraient plus soumises à la quarantaine alors qu’elles présentent clairement un risque de transmettre la maladie pourraient sortir en portant le masque.
Or, si cette quarantaine dure deux semaines, c’est justement parce que cette durée minimale permet de s’assurer que le risque de transmission est nul. Réduire ou supprimer la période d’isolement des personnes contagieuses fait donc ouvertement courir un risque à la population.

Les Réunionnais exemplaires

Force est de constater que le passage de La Réunion en zone rouge s’accompagne d’une campagne de stigmatisation des Réunionnais. Une fois de plus, ils sont mis en accusation alors qu’il est démontré que l’entrée du virus à La Réunion et la catastrophe qui a suivi sont des décisions prises en pleine conscience par le pouvoir parisien.
Maintenant, c’est l’affolement face au risque de « cluster » lors des réunions familiales, où les participants sont accusés de ne pas porter de masque et d’oublier les gestes barrière « au bout de quelques verres », comme l’a affirmé avec mépris un médecin sur le plateau de Réunion Première hier. Rappelons sur ce point que de nombreuses cérémonies prévues en mai-juin ont été reportées ce mois de septembre : baptêmes, mariages, communions… Ce report s’explique par un confinement imposé aux Réunionnais du 17 mars au 11 mai alors que le virus ne circulait pas à La Réunion, et que les cas importés étaient circonscrits par la quarantaine en centre dédié.
Les Réunionnais ont accepté cette injustice. Et aujourd’hui, ils accomplissent ces cérémonies prévues de longue date. Force est de constater que dans les rassemblements dans les lieux publics, les Réunionnais montrent un respect exemplaire des mesures barrière. Par conséquent, ces cérémonies ne peuvent être des lieux de transmission. Ce qui se passe ensuite est de la responsabilité des autorités sanitaires qui ont laissé délibérément entrer le coronavirus à La Réunion.

M.M.

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