Plus de 5 millions de nouveaux cas en 6 semaines

Coronavirus : le plus gros de la crise encore devant nous

10 juillet 2020

Plus de 11,8 millions de cas dont plus de 5 millions détectés dans les six dernières semaines, plus de 544.000 morts : la pandémie de coronavirus continue de s’aggraver et de s’accélérer dans le monde souligne l’OMS. L’heure n’est donc pas au relâchement des mesures de précaution mais bien au contraire dans leur renforcement. Mais l’augmentation de la fréquence des vols en provenance de la France et l’allègement des contraintes pour venir à La Réunion favorise l’arrivée dans notre île de personnes porteuses du COVID-19.

Lors d’une conférence de presse hier, le directeur de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a souligné que « dans la plupart du monde, le virus n’est pas sous contrôle. Cela s’aggrave. Plus de 11,8 millions de cas de COVID-19 ont maintenant été signalés à l’OMS. Plus de 544 000 vies ont été perdues. Et la pandémie continue de s’accélérer. Le nombre total de cas a doublé au cours des six dernières semaines ».
Ceci signifie donc que le pic mondial est encore devant nous. L’accélération de l’épidémie met en alerte La Réunion où le nombre de cas confirmés continue d’augmenter chaque jour. Parmi ces cas, plus de 70 % sont importés. En mettant de côté les personnes évacuées de Mayotte vers le CHU Nord, la plupart sont des personnes qui viennent de France.
Dans un tel contexte, si la santé de la population est la priorité, alors l’insularité de La Réunion est un atout. La fermeture de l’aéroport, ou au moins une quarantaine obligatoire en centre dédié pour tout nouvel arrivant permet de circonscrire ces cas importés.

L’impact du lien avec la « métropole »

Mais, interrogée par le « JIR » d’aujourd’hui, Sylvie Briand, directrice du département Préparation aux risques infectieux de l’OMS, déclare ceci : « En ce qui concerne les milieux insulaires, il est possible de fermer les portes d’entrées avec des contrôles très serrés. La Nouvelle-Zélande l’a très bien fait par exemple, en identifiant et isolant chaque nouvelle entrée du virus de manière très efficace. Mais la difficulté avec La Réunion, c’est que ce n’est pas un pays à part entière. Il est impossible d’envisager une absence totale de contact avec la métropole. Les mesures visent donc à réduire le risque, sans geler pour autant les échanges ».
Cela signifie que malgré le risque exceptionnel encouru par la population, la mesure exceptionnelle de fermeture de l’aéroport n’est pas prise. Force est de constater que les décisions prises depuis le déconfinement ne vont pas dans le sens d’une réduction du risque.

Un minimum : maintien de la quarantaine

En effet, la reprise vigoureuse du trafic aérien en provenance de France a fait passer le nombre de vols de 3 par semaine avec limitation à 250 passagers par avion, à plus de 20 vols par semaine sans plafonnement du nombre de passagers. Mécaniquement, le nombre de personnes ayant été en contact avec un cas de COVID-19 en France augmente. Cela s’est traduit par une hausse importante des cas observés depuis le début de la semaine.
Parmi ces nouveaux cas figurent des personnes qui ont embarqué pour La Réunion sur la base d’un test négatif au COVID-19 réalisé 3 jours avant le départ, mais qui ont été testés positifs à la fin de la quarantaine de 7 jours. Ceci rappelle que si la quarantaine avait été supprimée, alors ces voyageurs auraient pu être en contact avec la population en ayant la conviction de ne pas être contaminées par le COVID-19 alors qu’en réalité, ces personnes étaient atteintes.
Cela signifie qu’au contraire de la tendance au relâchement voulue par les intérêts économiques à court-terme, il importe de renforcer les mesures de contrôle à l’entrée à La Réunion afin de ne pas permettre au coronavirus de circuler dans notre île. Compte-tenu de notre insularité et de la densité de notre population, une telle éventualité serait catastrophique à long-terme pour toute la société réunionnaise.

M.M.

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