Les recherches sont financées par les Etats, mais les résultats sont une propriété privée source de juteux profits sur le dos de la population

Coronavirus : le vaccin doit être un « bien commun »

26 février 2021

Dans un communiqué publié sur son site, la CGT appelle à soutenir l’initiative citoyenne européenne « pour faire du vaccin un bien commun ». Le syndicat souligne le retard pris par la France en termes de vaccination, le choix plus économique que scientifique des laboratoires chargés d’approvisionner en médicaments, et rappelle que « bien que les recherches sur les formules des vaccins soient quasiment entièrement financées par les États, les formules sont la propriété des entreprises pharmaceutiques ».

Photo Phovoir

« La CGT est engagée avec une large coalition d’ONG, d’associations, de syndicats et d’experts de la santé au niveau européen dans l’Initiative citoyenne européenne (ICE) « pour faire du vaccin un bien commun ». Une pétition pour exiger un changement législatif concret est en ligne.

La France est le dernier pays d’Europe en taux de vaccination avec moins de 3 % de Français

La campagne de vaccination en France a commencé depuis quelques semaines. Déjà, des retards s’accumulent. La France est en effet le dernier pays d’Europe en taux de vaccination avec moins de 3 % de Français ayant reçu au moins une dose à ce jour. L’accès à la vaccination est par ailleurs socialement différencié.
En Seine-Saint-Denis par exemple, où la population est l’une des plus touchées par le virus, le taux de vaccination est l’un des plus faibles. Ses centres de vaccination locaux vaccinent autant de personnes extérieures au département que de Séquano-Dionysiens. (...)
L’UE aurait négocié avec des laboratoires dont les vaccins n’étaient pas les plus à même de sortir et choisi des laboratoires pour des raisons plus économiques que scientifiques.
Mais si le problème des négociations avec les laboratoires joue un rôle dans ces retards, le principal problème est à chercher du côté du modèle économique de l’industrie pharmaceutique, largement financiarisée.

La période de crise que nous vivons fait suite à des années de stratégies d’optimisation des coûts par les grands groupes pharmaceutiques.

Ces stratégies consistent à délocaliser les usines, à mettre en place une division internationale du travail, à couper au maximum les budgets de la recherche.
C’est le cas de l’entreprise Sanofi qui après avoir déjà supprimé 6 000 emplois en France ces dernières années, lance un quatrième plan d’économie avec 1 700 nouvelles suppressions d’emploi dont 400 en recherche, alors même que l’entreprise enregistre une hausse de 340 % de bénéfices net cette année et verse 4 milliards de dividendes aux actionnaires.
Cette dépendance des États vis-à-vis des laboratoires est fondée avant tout sur le principe des brevets.

Bien que les recherches sur les formules des vaccins soient quasiment entièrement financées par les États, les formules sont la propriété des entreprises pharmaceutiques.

Notre organisation demande que les formules des vaccins quasi entièrement financés par l’État soient libres, et que les usines en capacité de produire ces vaccins soient mobilisées.
Une pétition pour faire du vaccin un bien commun mondial est en ligne. En récoltant 1 million de signatures dans au moins 7 pays européens, nous pourrons exiger que soit débattu à la commission européenne un changement législatif concret sur ces questions.
Cette pétition commence à faire effet car nous avons déjà obtenu qu’une résolution soit adoptée, le 27 janvier 2021 sur les vaccins contre le Covid-19 au Conseil de l’Europe qui appelle à faire des vaccins contre le Covid-19 un bien public mondial. »

A la Une de l’actuCoronavirusVaccins COVID-19

Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus