A un mois du début d’un pic de fréquentation de l’aéroport, l’État appelle à la prudence

Coronavirus : les Réunionnais invités à ne pas quitter La Réunion pendant les vacances

19 novembre 2021, par Manuel Marchal

L’État invite les Réunionnais à limiter leurs déplacements pendant les grandes vacances. La balle est dans le camp de la frange de la population qui dispose de moyens financiers suffisants pour se permettre de partir en voyage d’agrément en France notamment, là où l’épidémie explose de nouveau. Si aucun Réunionnais ne quitte son île durant les grandes vacances, alors forcément le trafic aérien va diminuer ce qui facilitera à n’en pas douter la mise en place de tests systématiques de tous les arrivants à La Réunion, comme c’est la norme à Maurice et à Madagascar.

Mercredi, Ottman Zaïr, directeur de cabinet du préfet, était invité du journal télévisé de Réunion Première. Il a renouvelé les appels à la mobilisation contre l’épidémie de coronavirus qui s’est accélérée à La Réunion lors de ces dernières semaines.
Il est à noter qu’une recommandation concerne particulièrement les personnes vaccinées qui ont les moyens de partir en vacances à l’occasion du mois de janvier, traditionnelle période de pic de fréquentation de l’aéroport :

« Comme on peut le constater en métropole comme dans les pays de la zone Océan indien, la situation se dégrade. Donc il convient peut-être de limiter ses déplacements et de veiller à respecter les mesures barrières à La Réunion pour que la situation soit sous contrôle et qu’on passe tous de bonnes vacances ».

Une semaine après la publication d’un article de « Témoignages » rappelant queles 5 épidémies de coronavirus ayant touché La Réunion depuis mars 2020 sont survenues quelques semaines après un pic de fréquentation de l’aéroport, l’opinion ne peut que se féliciter d’un tel message de prévention.

Infléchissement de la stratégie de l’État

Ceci semble confirmer un infléchissement de la stratégie de l’État dans la lutte contre l’épidémie. Quand a commencé la campagne de vaccination en janvier, l’objectif était d’arriver au plus vite à l’immunité collective grâce à des médicaments bénéficiant d’une autorisation conditionnelle de mise sur le marché par l’Union européenne. Selon cette disposition, cela signifie que la campagne de vaccination s’inscrit dans une expérimentation médicale qui n’est pas terminée.
La progression de la campagne de vaccination s’est accompagnée d’un relâchement des mesures de protection avec la création d’une discrimination entre les personnes vaccinées et les autres. A partir du moment où une personne peut justifier d’un schéma vaccinal complet, elle peut voyager sans contrainte vers la France ou entrer à La Réunion. Elle a également accès à un Pass sanitaire qui lui permet d’accéder à des lieux publics interdits à l’autre partie de la population.
Mais l’observation d’une recrudescence de l’épidémie au fur et à mesure de la progression de la campagne de vaccination, et la confirmation par plusieurs études scientifiques de l’inefficacité progressive dans le temps des vaccins anti-COVID-19 imposés dans l’Union européenne, soulignent que l’immunité collective est hors de portée à brève échéance. Une troisième dose va même être imposée aux personnes de plus de 65 ans si elles veulent conserver leur Pass sanitaire, et aux professions soumises à l’obligation vaccinale, ce qui montre bien que l’État doute de l’efficacité des vaccins.

L’aéroport principale faille dans le dispositif de prévention

Cela s’est traduit à La Réunion par le retour du port du masque obligatoire dans tout l’espace public pour tous, et par la multiplication de messages de prévention enjoignant la population, vaccinés compris, à respecter les « gestes barrière » qui restent à ce jour des mesures à l’efficacité prouvée.
Néanmoins, la gestion des arrivées à l’aéroport reste la principale faille dans le dispositif. A la différence de tous les pays voisins, tous les passagers ne font pas l’objet d’un test de dépistage systématique avec quarantaine dans l’attente du résultat. Il suffit d’avoir un schéma vaccinal complet pour échapper à tout contrôle. Le résultat ne s’est pas fait attendre. Quelques semaines après des vacances scolaires et l’organisation du Grand Raid qui ont provoqué un pic de fréquentation de l’aéroport, l’épidémie s’est de nouveau accélérée. Selon le dernier bilan hebdomadaire de l’ARS, 1308 nouveaux cas étaient à dénombrer en 7 jours. Rappelons qu’en août dernier, quelques semaines après le début du rush des vacances d’hiver, le nombre de nouveaux cas était monté à 500 par jour.

Ne pas partir en vacances : responsabilité citoyenne

Maintenant, la balle est dans le camp de la frange de la population qui dispose de moyens financiers suffisants pour se permettre de partir en voyage d’agrément en France notamment, là où l’épidémie explose de nouveau. Si aucun Réunionnais ne quitte son île durant les grandes vacances, alors forcément le trafic aérien va diminuer ce qui facilitera à n’en pas douter la mise en place de tests systématiques de tous les arrivants à La Réunion, comme c’est la norme à Maurice et à Madagascar.

M.M.

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