Le « freinage » du nombre d’arrivées en provenance de la France est-il suffisant ?

COVID-19 : 47.740 motifs impérieux pour venir à La Réunion ou aller en France en deux mois

24 avril 2021, par Manuel Marchal

L’obligation d’un motif impérieux pour venir à La Réunion depuis la France ou pour s’y rendre a freiné un trafic qui était supérieur à 100.000 passagers au mois de janvier. Ce sont tout de même 47.740 autorisations qui ont été accordées en deux mois pour voyager entre un pays qui compte plus de 100.000 morts du coronavirus et La Réunion. Compte tenu de l’impossibilité de faire respecte une quarantaine stricte à l’arrivée à La Réunion, et de l’impossible fiabilité à 100 % des tests réalisés avant l’embarquement, les motifs impérieux ne permettent pas de couper le pont aérien offert au virus pour aggraver la situation sanitaire de La Réunion.

L’aéroport Roland-Garros a publié ses chiffres de fréquentation du premier trimestre 2021. Ces données montrent une baisse globale de 65 %. Elles montrent que les vols en provenance de Maurice et de Madagascar ont concerné un peu plus de 1100 passagers en trois mois tandis que le trafic entre la France et La Réunion s’élevait à 151.000 passagers et celui entre Mayotte et La Réunion était de moins de 22.000 passagers.
En s’appuyant sur les données du communiqué de l’aéroport en date du 1er mars dernier, il est possible de déterminer le nombre de « motifs impérieux » qui ont été validés afin de permettre à des passagers de se rendre à La Réunion ou de la quitter.

Pour le seul mois de janvier, voici quels étaient les chiffres :

Trafic passagers Janvier 2021
La Réunion-France et France La Réunion : 103.508 passagers
La Réunion-Mayotte et Mayotte-La Réunion : 15.418 passagers
La Réunion-Maurice et Maurice-La Réunion : 284 passagers
La Réunion-Madagascar et Madagascar-La Réunion : 279 passagers

Depuis la fin du mois de janvier, un « motif impérieux » est nécessaire pour entrer et sortir de La Réunion afin d’aller ou de revenir de la France ou de Mayotte. Sur la base des chiffres communiqués pour le 1er trimestre 2021, il est donc possible d’en déduire le trafic observé pour les mois de février et de mars :

Trafic passagers Février-Mars 2021
La Réunion-France et France La Réunion : 47.740 passagers
La Réunion-Mayotte et Mayotte-La Réunion : 6.379 passagers
La Réunion-Maurice et Maurice-La Réunion : 287 passagers
La Réunion-Madagascar et Madagascar-La Réunion : 313 passagers

La question des motifs impérieux fait l’objet d’un débat car ils constituent une mesure restrictive de liberté. L’objectif est de limiter la circulation des personnes et donc du coronavirus et de ses variants qui ont été importés à La Réunion par des passagers.

Pas de quarantaine sous surveillance

Ces chiffres montrent malgré tout que ce sont plus de 45.000 personnes qui ont été autorisées à aller en France ou à venir à La Réunion depuis ce pays sur la base d’un « motif impérieux » en deux mois. C’est un nombre considérable quand on le compare à celui du trafic entre La Réunion et ses deux plus proches voisins, Maurice et Madagascar. Les autorités de ces pays maintiennent la fermeture de leurs frontières et n’autorisent que des vols de rapatriement. Compte tenu de la situation sanitaire à La Réunion et à Mayotte, cette décision est bien compréhensible.

L’obligation d’un motif impérieux pour venir à La Réunion depuis la France ou pour s’y rendre a freiné un trafic qui était supérieur à 100.000 passagers au mois de janvier. Ce sont tout de même 47.740 autorisations qui ont été accordées pour voyager entre un pays qui compte plus de 100.000 morts du coronavirus et La Réunion. Compte tenu de l’impossibilité de faire respecte une quarantaine stricte à l’arrivée à La Réunion, et de l’impossible fiabilité à 100 % des tests réalisés avant l’embarquement, les motifs impérieux ne permettent pas de couper le pont aérien offerts au virus pour aggraver la situation sanitaire de La Réunion.

M.M.

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