Coalition NUPES-extrême droite-LR contre le contrôle sanitaire des passagers arrivant à La Réunion

COVID-19 à La Réunion : majorité de députés contre la protection des Réunionnais

16 juillet 2022, par Manuel Marchal

Depuis le 11 mars 2020 à La Réunion, le coronavirus a officiellement tué 825 personnes toutes décédées à l’hôpital. La France connaît une très inquiétante relance de l’épidémie. Contre toute logique, des députés de La Réunion ont adhéré le 13 juillet à une coalition NUPES-extrême droite-LR afin d’empêcher le contrôle sanitaire des passagers venant de France à leur arrivée à La Réunion. Rappelons que selon l’aéroport Roland-Garros, 500.000 personnes doivent s’y croiser dans les prochaines semaines. Faute de défenseurs à Paris, les Réunionnais ne seront donc pas protégés contre l’arrivée d’une nouvelle vague massive de cas importés.

A La Réunion, les conditions d’ouverture de l’aéroport ont permis d’importer le coronavirus et ses variants avec des conséquences dramatiques.

Depuis plusieurs semaines en France et à La Réunion, les messages de prévention se multiplient pour faire face à une relance de l’épidémie de coronavirus. C’est en Europe que ce phénomène est apparu. Comme il n’existe plus aucun contrôle sanitaire des passagers venant de France arrivant à La Réunion, cette opération « porte ouverte au virus » contribue à une augmentation du nombre de nouveaux cas relevés ces trois dernières semaines dans notre île. Fort heureusement, la situation n’est encore pas aussi grave qu’en France. Mais elle pourrait bien le devenir. En effet à l’Assemblée nationale, une coalition NUPES-extrême droite-LR a voté contre le rétablissement du Pass sanitaire pour les passagers venant de France arrivant à La Réunion.

Importation d’une crise sanitaire à La Réunion

Or, le coronavirus est une maladie mortelle. Depuis son importation par un passager venu de France officiellement annoncée le 11 mars 2020, le virus a tué au moins 825 personnes car à La Réunion, 100 % des décès officiellement reconnus ont lieu à l’hôpital, contre 0 % en EHPAD ou à domicile.
Plus de 420.000 cas sont à dénombrer tandis que plus de 20 millions d’euros ont été prélevées sur les cotisations des travailleurs à la Sécurité sociale pour financer 1,4 million d’injections de vaccins expérimentaux. Ce niveau de contamination sans équivalent dans le sud de l’océan Indien résulte du refus de soumettre tous les passagers arrivant dans notre île à un contrôle sanitaire strict comme ce fut le cas chez nos voisins. En effet, sur simple présentation d’un résultat négatif à un test ou d’une preuve de vaccination, il était possible de se mêler aussitôt à la population. A l’approche des vacances d’hiver, les restrictions ont été levées tandis que 30 vols par semaine sont prévus entre la France et La Réunion : le port du masque n’est même plus obligatoire dans l’avion. Avec 500.000 personnes qui fréquenteront l’aéroport en quelques semaines sans aucun contrôle, le risque d’une nouvelle importation d’une crise sanitaire est à craindre.

Contrôles sanitaires stricts pourtant nécessaires

Défiant toute logique, des députés de La Réunion ont rejoint la coalition NUPES-extrême droite-LR contre le Pass sanitaire obligatoire pour venir dans notre île. Cette mesure était pourtant le minimum pour appliquer un premier filtrage des passagers à leur départ d’un aéroport parisien. La logique aurait voulu que les 7 députés de La Réunion se mobilisent pour protéger la population qu’ils représentent à Paris, et qu’ils déposent un amendement pour que le contrôle aille plus loin qu’un Pass sanitaire. Les vaccins montrent en effet leurs limites face aux nouveaux variants, comme le souligne en France le nombre considérable de réinfections. Ceci plaide donc pour un contrôle sanitaire strict de tous les passagers à leur arrivée à La Réunion.
La mesure la plus efficace est la quarantaine de deux semaines en centre d’hébergement sous surveillance. Elle casse toutes les chaînes contamination possibles. Elle aurait dû être la base de cet amendement. Compte tenu de l’important trafic entre la France et La Réunion, une concession aurait pu être faite : le test RT-PCR obligatoire à l’arrivée, la mise en quarantaine dans un centre dédié sous surveillance dans l’attente du résultat du test et la quarantaine de deux semaines pour les personnes détectées positives à la COVID-19. Avec les vacances scolaires, d’importantes capacités d’hébergement sont en effet disponibles dans les lycées de Saint-Denis et Sainte-Marie, et des lits supplémentaires auraient pu y être ajoutés en utilisant les salles de classe des écoles, voire des gymnases.

L’assimilation ou les profits à court terme passent avant la santé

Mais les députés de La Réunion ont préféré le choix de laisser la porte ouverte à la contamination des Réunionnais. L’assimilation est-elle si forte au point que le lien sans contrôle sanitaire avec la France doit passer avant la santé des Réunionnais ? A moins que ce soient les considérations économiques qui prennent le dessus sur la santé.
Pourtant, les chiffres du tourisme à La Réunion diffusés cette semaine par l’INSEE sont clairs : avant l’épidémie de coronavirus, les touristes venus principalement de France ne contribuaient qu’à hauteur d’un tiers du total des recettes des professionnels de ce secteur à La Réunion. Compte tenu de la crise économique en France, la destination Réunion est encore plus chère. Ces profits valent-ils la peine d’une nouvelle crise sanitaire avec toutes ses conséquences pour l’économie ?
La part des touristes affinitaires sera donc sans doute plus importante qu’habituellement. Une quarantaine de deux jours tout au plus avant validation d’un état sanitaire compatible avec la vie en société est-elle un obstacle insurmontable pour qui vient voir sa famille à La Réunion ?
L’assimilation ou les profits à court terme passent avant la santé de la population à La Réunion. Face au risque d’une nouvelle importation d’une crise sanitaire dans notre île, les Réunionnais n’avaient pas de défenseurs à Paris.

M.M.

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Messages

  • Vous êtes culottés d’affirmer que les députés votent contre la protection des Réunionnais. Vous êtes culottés d’essayer de faire croire à la population réunionnaise que le pass sanitaire arrête les contaminations. Documentez-vous, lisez les études sur le sujet et vous comprendrez enfin que le pass sanitaire n’a rien de sanitaire. Merci à tous les élus et à tous les députés d’avoir stoppé cette mascarade ! Les réunionnais vous remercient du fond du cœur !

  • Bonjour, si vous avez lu l’article, vous avez pu constater qu’il ne s’agit pas de promouvoir le Pass sanitaire. Le Pass sanitaire n’a pas empêché que des cas importés soient à l’origine de chaines de contamination à La Réunion.
    Extrait de cet article :
    "La mesure la plus efficace est la quarantaine de deux semaines en centre d’hébergement sous surveillance. Elle casse toutes les chaînes contamination possibles. Elle aurait dû être la base de cet amendement. Compte tenu de l’important trafic entre la France et La Réunion, une concession aurait pu être faite : le test RT-PCR obligatoire à l’arrivée, la mise en quarantaine dans un centre dédié sous surveillance dans l’attente du résultat du test et la quarantaine de deux semaines pour les personnes détectées positives à la COVID-19. Avec les vacances scolaires, d’importantes capacités d’hébergement sont en effet disponibles dans les lycées de Saint-Denis et Sainte-Marie, et des lits supplémentaires auraient pu y être ajoutés en utilisant les salles de classe des écoles, voire des gymnases."
    Néanmoins, le Pass sanitaire amène un premier contrôle des passagers à l’embarquement. Bien sûr, ce n’est pas suffisant et les députés auraient dû aller plus loin pour que les Réunionnais bénéficient d’une protection contre l’arrivée de nouveaux variants.


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