On est en droit de se demander - ici à La Réunion - comment ont voté les députés de notre île. Huguette Bello, quant à elle, s’est exprimée fermement contre. Les autres ont observé un silence radio. Parmi ceux-ci, Didier Robert, qui se pare ici de justice sociale (comme le Sénateur Virapoullé d’ailleurs, chez qui c’est tout nouveau), a-t-il voté ce budget de la Sécurité sociale qui va encore plus fragilisé l’hôpital dont il préside le Conseil d’administration, et surtout qui va frapper encore plus les plus démunis par cette véritable taxation que sont les franchises médicales ?
Le forfait a été commis dans la nuit de vendredi à samedi, aux alentours de 1 heure du matin. Une heure où les caméras de Télévision ne tournent plus, où les bancs de l’Hémicycle sont clairsemés. Par 44 voix de l’UMP contre 27 de la gauche et du Nouveau centre, l’article 35 du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) a été adopté. Résultat : à compter du 1er janvier 2008, et à moins d’un avis défavorable du Conseil constitutionnel, les malades paieront une franchise sur leurs remboursements de soins s’élevant à 0,50 euro par boîte de médicament, autant sur chaque acte médical et 2 euros sur les transports sanitaires (ambulance ou taxi). Le vote a été accueilli au cri de « Honte ! » sur les bancs de la gauche. La majorité et la Ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, sont restées sourdes face aux critiques vigoureuses et étayées de la gauche qui, en l’occurrence, relayait l’opposition d’une majorité de Français, selon les sondages, et celle de nombreuses associations de professionnels de santé, d’usagers, des 5 centrales syndicales représentatives, de toutes les Caisses de Sécurité sociale.
Sourds, la représentante du gouvernement et ses amis politiques de l’Assemblée sont aussi restés, fait notable, pratiquement muets durant la séance de vendredi soir : un signe, sans doute, de la faiblesse de l’argumentaire de l’UMP autant que de son mépris profond pour le système de Sécurité sociale.
Ma maladie n’est pas un choix
Tour à tour, les députés socialistes, communistes et Verts ont démontré la profonde injustice des franchises et leur probable inefficacité pour réduire le déficit de la Sécu. Ce dispositif « rompt avec le principe de solidarité et ne répond à aucune logique de responsabilisation des patients », a dénoncé Jacqueline Fraysse (PCF). « Les patients atteints d’un cancer, d’une maladie génétique ou de la maladie d’Alzheimer sont-ils des consommateurs de soins irresponsables ? Vivre avec une maladie n’est pas un choix », s’est indignée Valérie Fourneyrou (PS). Un argument repris par le centriste Jean-Luc Préel : « Ce n’est pas avec des sanctions financières que nous parviendrons à responsabiliser les patients », mais plutôt par l’éducation à la santé, la prévention, a-t-il défendu. Les franchises, a renchéri Martine Billard (Verts), auront pour effet de conduire « les personnes aux budgets les plus serrés à renoncer à se soigner à temps », leur faisant courir le risque de pathologies plus graves qui les mèneront à l’hôpital.
850 millions pris dans la poche des malades
Plusieurs députés ont condamné « une rupture totale avec l’héritage de la Libération ». Ainsi, Roland Muzeau (PCF) : « Au fil du temps, le financement des soins glisse du cotisant et du contribuable vers le malade, de la prise en charge collective à la prise en charge individuelle, d’un régime solidaire à un régime assurantiel ». Ou Jean-Marie Le Guen (PS) : « Ce qui est important, plus que les sommes en cause, c’est le virus qu’on introduit dans la pensée sur la Sécurité sociale ». À ces critiques, les députés UMP n’ont pas daigné répondre, la plupart restant remarquablement silencieux. Quant à Mme Bachelot, elle a, elle aussi, pour l’essentiel, fui le débat, se contentant de répéter qu’avec le produit des franchises, il s’agirait de « donner un coup d’accélérateur » aux plans contre le cancer, la maladie d’Alzheimer et aux soins palliatifs. Et c’est sans plus d’arguments que la majorité a rejeté tous les amendements tendant à atténuer l’injustice des franchises en exonérant certaines catégories d’assurés sociaux : victimes d’accidents du travail et de maladies professionnelles, patients en longue maladie (ALD) et même les invalides et victimes de guerre. Seuls les femmes enceintes, les mineurs et les bénéficiaires de la CMU seront donc épargnés. Mais pas les titulaires de prestations sociales se situant juste au-dessus du seuil de la CMU, comme l’allocation adulte handicapé (621 euros mensuels), ou le minimum vieillesse. Avec cet impôt sur la maladie, le gouvernement va ponctionner 850 millions d’euros dans la poche des malades. La mini-taxe sur les stock-options, votée quelques heures plus tôt par les députés, rapportera, elle, 250 millions.
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Messages
7 novembre 2007, 13:26, par Fabien
Et parmi les malades qui vont trinquer, il y a les gens en ALD (affection de longue durée : 7,7 millions d’assurés sociaux) DONT des qui ont alzheimer ou cancer.
Pour ma part, outre plus de 25 boîtes de mdicaments/mois, une quinzaine de séances de kiné, un généraliste et un spécialiste (pour lorsque je ne suis pas malade et ne fais pas d’analyses), le compte est vite fait.
D’autant que le gouvernement nous a menti au moins sur un point : jusqu’à maintenant, il est tout à fait possible de dépenser le même jour plusieurs fois un euro. de même qu’il est possible de dépenser plus de cinquante euros dans l’année sans arriver à se faire rembourser les dépassements.
Voir en ligne : Ménilmontant, mais oui madame…