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Une information officielle que l’on apprend un an après le début de l’épidémie
23 mars 2006
Dans un article intitulé “Le chikungunya après la canicule”, “Le Monde” compare la gestion de la crise du chikungunya à celle de la canicule et apporte un élément nouveau : depuis 1969, on sait de source officielle que le chikungunya tue. Cet article est paru dans “Le Monde” daté d’hier, on le lira ci-après.
En annonçant, dimanche 5 mars, la création d’une commission chargée d’évaluer le système national de veille sanitaire, Xavier Bertrand, ministre de la santé et des solidarités, a implicitement dit que des erreurs, sinon des fautes, avaient été commises dans la lutte contre l’épidémie de chikungunya. Cette épidémie aura bientôt touché 212.000 personnes à La Réunion et provoqué la mort de 148 personnes. De l’avis des spécialistes, elle pourrait toucher davantage de gens parmi les 780.000 habitants de l’île.
Officiellement, il s’agit, pour le ministère, de déterminer si l’actuel système de veille sanitaire, instauré après l’affaire du sang contaminé, peut être amélioré. Politiquement, il s’agit, pour un gouvernement critiqué pour sa gestion de la crise, de tenter de détourner l’attention vers l’Institut national de veille sanitaire.
Déjà mis en cause lors de la canicule en 2003, cet établissement public, dont la mission est de "surveiller l’état de santé de l’ensemble de la population" et d’"alerter les pouvoirs publics en cas de menace pour la santé publique", pourrait être accusé de ne pas avoir pris la mesure de l’épidémie de chikungunya qui a commencé en mars 2005.
L’initiative de M. Bertrand coïncide avec la volonté de plusieurs sénateurs et députés d’obtenir la création d’une commission d’enquête parlementaire. Elle fait suite aux déclarations du président de la République, sur le même thème, au conseil des ministres du 1er mars. Tout en félicitant le gouvernement d’avoir "déployé des moyens exceptionnels pour lutter contre ce fléau", le chef de l’État avait demandé d’"adapter (notre) système de surveillance et d’alerte pour mieux anticiper et faire face aux maladies infectieuses émergentes".
Nombreuses questions
L’évaluation de l’efficacité du système de veille sanitaire conduira-t-elle à définir l’origine des dysfonctionnements de l’Institut de veille sanitaire ? Cette évaluation permettra-t-elle de comprendre les causes du retard avec lequel l’alerte a été donnée ? Saisira-t-elle les raisons de l’absence d’anticipation face à une épidémie dont les premiers cas ont été recensés il y a un an alors que la bibliographie scientifique et médicale montre, depuis un demi-siècle, que ces épidémies peuvent fréquemment prendre des proportions importantes ?
Depuis 1969
Contrairement à ce qui est avancé pour expliquer l’absence de toute mobilisation des autorités locales et nationales chargées de la veille sanitaire, rien ne permet d’affirmer que la maladie du chikungunya est a priori une maladie bénigne. Rien ne permet non plus d’assurer que les connaissances médicales sont limitées vis-à-vis d’une maladie qui sévit de manière endémique en Asie et en Afrique tropicales.
Dans une communication devant l’Académie nationale de médecine, le professeur Claude Chastel, spécialiste de virologie à la faculté de médecine de Brest (Finistère), a rappelé que, si les formes bénignes sont les plus fréquentes, les malades peuvent aussi souffrir, après la phase aiguë, d’asthénie prolongée et de douleurs chroniques et invalidantes dans les articulations. Des formes neurologiques, parfois mortelles, a-t-il indiqué, ont été officiellement décrites en 1969, et correspondent à celle dont a été victime, à La Réunion, une fillette de 10 ans. On découvre aujourd’hui la possibilité de transmission du virus de la femme enceinte au fœtus, ce qui pose concrètement le problème du recours, dans ce cas, à l’interruption médicale de grossesse.
Comme la canicule
Tout en étant d’une nature radicalement différente, l’affaire n’est pas sans rappeler celle de la canicule. Dans les deux cas, on observe une absence de mobilisation de l’institution centrale de veille sanitaire, puis un rapide débordement des pouvoirs publics.
Pour la canicule comme pour le chikungunya, l’absence d’un savoir médical et scientifique a été invoquée pour justifier l’inaction puis il a été découvert qu’une bibliographie spécialisée existait. Chaque fois, une organisation de surveillance que l’on tenait la veille pour exemplaire a soudainement exposé des failles grandes et insoupçonnées.
La chape de plomb se fissure
"Contrairement à ce qui est avancé pour expliquer l’absence de toute mobilisation des autorités locales et nationales chargées de la veille sanitaire, rien ne permet d’affirmer que la maladie du chikungunya est a priori une maladie bénigne", écrit “Le Monde” daté d’hier dans un article que nous reproduisons ci-contre.
Le professeur Claude Chastel, spécialiste de virologie à la faculté de médecine de Brest, a notamment indiqué que "des formes neurologiques, parfois mortelles, ont été officiellement décrites en 1969, et correspondent à celle dont a été victime, à La Réunion, une fillette de 10 ans", écrit notre confrère.
“Le Monde” n’hésite pas à faire un parallèle entre la canicule de 2003, qui a emporté plus de 10.000 personnes en France, et le chikungunya : "pour la canicule comme pour le chikungunya, l’absence d’un savoir médical et scientifique a été invoquée pour justifier l’inaction puis il a été découvert qu’une bibliographie spécialisée existait", écrit le journal parisien qui poursuit "chaque fois, une organisation de surveillance que l’on tenait la veille pour exemplaire a soudainement exposé des failles grandes et insoupçonnées".
D’après “Le Monde”, cela fait près de 40 ans que l’on a décrit des cas mortels de chikungunya. Pourquoi donc a-t-on dit aux Réunionnais que le chikungunya était une maladie bénigne ?
Quant au parallèle entre la non-gestion de la canicule et celle du chikungunya, elle montre que la diminution des moyens alloués au service public de santé et de prévention se traduit par de très graves crises sanitaires qui ne sont pas maîtrisées.
Alors que les éléments s’accumulent, personne ne peut dire que l’on ne pouvait pas prévoir la catastrophe sanitaire du chikungunya : toutes les conditions préalables à ce phénomène dont nous payerons encore longtemps les conséquences étaient réunies, et les appels des Réunionnais à faire de la lutte contre le chikungunya une cause nationale ont mis trop longtemps à être entendu. L’élément nouveau, c’est l’existence dans la littérature scientifique de descriptions d’atteintes neurologiques mortelles dûes au chikungunya en 1969. Et cet élément, les Réunionnais n’en ont connaissance que plus d’un an après le début de l’épidémie, et par la presse, pas par ceux qui ont la responsabilité de veiller sur leur santé.
Manuel Marchal
Lutte contre les maladies émergentes
Renforcer la coopération Nord-Sud
La gestion pragmatique, souvent en marge des institutions et des agences sanitaires, des différentes phases de la crise de la vache folle apparaît, avec dix ans de recul, riche d’enseignements. Elle pourrait aider à enrichir la réflexion exigée par Jacques Chirac. L’épidémie de chikungunya et, plus encore, l’épizootie de grippe aviaire viennent démontrer, chacune à sa manière, les limites d’un système centralisé qui surveille l’épidémiologie des pathologies humaines sans se soucier des autres mammifères, des oiseaux ou des insectes.
Réunies le 7 mars sur le thème des zoonoses - maladies animales transmissibles à l’homme -, l’Académie nationale de médecine et l’Académie vétérinaire de France ont souligné que dans ce domaine le risque sanitaire s’est encore accru récemment du fait de plusieurs franchissements par des agents pathogènes de la "barrière d’espèce", des variations climatiques ou des flux migratoires. "Il est donc plus que jamais évident que, pour maîtriser les maladies humaines d’origine animale, c’est au réservoir animal et à l’éventuel vecteur qu’il faut s’attaquer en priorité, estiment les académiciens. Cette lutte n’aura de chances de succès que si la coopération se renforce entre médecins et vétérinaires, d’une part, et entre pays développés et pays en développement, d’autre part."
Il y a trois quarts de siècle, Charles Nicolle (1866-1936), l’un des plus brillants disciples de Louis Pasteur, écrivait : "Il y aura des maladies nouvelles. C’est un fait fatal. Un autre fait fatal est que nous ne saurons jamais les dépister dès leur origine. Lorsque nous aurons notion de ces maladies, elles seront déjà toutes formées, adultes, pourrait-on dire. Elles apparaîtront comme Athéna parut, sortant tout armée du cerveau de Zeus." Il ajoutait que l’éradication planétaire de nombre des maladies infectieuses était un objectif réaliste à condition que l’on parvienne à en finir avec l’insouciance individuelle, mais aussi avec une organisation sociale défectueuse ainsi qu’avec la double indifférence des pouvoirs publics et des élus du peuple.
Non seulement ce message prophétique n’a rien perdu de sa pertinence, mais la globalisation croissante de l’économie et l’augmentation exponentielle des voyages et des échanges devraient en faire la clef de voûte de la réflexion et de l’action politique internationale dans ce domaine.
(Source : “Le Monde” du 22 mars 2006)
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