Chikungunya et recherche

Des points d’avancée et un raté

30 octobre 2006

Les membres de la Cellule nationale de Coordination des recherches sur le chikungunya et la dengue sont arrivés avec le ministre de la Santé, Xavier Bertrand. Leurs informations sur l’état de la recherche montrent que les programmes en cours sont bien avancés, même si le vaccin anti-chik n’est pas pour demain. Quant au contrôle des pesticides, il est resté au placard...

Le professeur Antoine Flahault, praticien et chercheur, spécialiste de biostatistique au département de Santé publique de l’hôpital Tenon, qui préside la Cellule de Coordination des recherches sur le chikungunya et la dengue, n’a presque que des raisons de se satisfaire de l’avancée des différents programmes, ceux du Programme Hospitalier de Recherche Clinique (PHRC) et ceux de l’Agence Nationale de la Recherche (ANR). Ils ont démarré avec les financements prévus, et même un peu plus, que les chercheurs ont obtenu « par la qualité des projets présentés », a commenté le professeur Flahault.
Le Programme Hospitalier de Recherche Clinique (PHRC) a retenu quatre des six projets présentés par les chercheurs cliniciens de La Réunion, pour un montant de 2 millions d’euros.
Les chercheurs métropolitains mobilisés par la Cellule nationale ont répondu aux appels d’offre par quinze projets, dont neuf ont été retenus par l’Agence Nationale de la Recherche. Quatre parmi les sélectionnés sont des projets de recherche biologique et virologique, cinq autres portent sur la santé environnementale et la santé au travail, l’ensemble constituant une enveloppe de 3 millions d’euros.
Le seul “raté” de la recherche est d’avoir laissé de côté la problématique environnementale : un projet présenté pour étudier les conséquences sur l’environnement de l’usage des pesticides n’a pas été retenu...

Les recherches menées à partir des essais cliniques, avec la nivaquine, ont reçu l’appui d’un comité indépendant d’experts qui, au vu des 75 tests réalisés, a certifié « l’absence d’effets indésirables ». Mais il a aussi recommandé de pousser l’expérimentation jusqu’à 250 patients. En cette période “d’étiage” de la maladie, cet impératif met les chercheurs devant une alternative qui ne raccourcira pas les délais (voir ci-contre).
Enfin, les recherches en vue d’un vaccin avancent, bien sûr... mais c’est long. « La requalification a commencé et si le résultat obtenu ne présente pas trop d’impuretés, les essais cliniques pourront recommencer sur des patients atteints du chikungunya », estime le professeur Flahault en indiquant qu’il s’agirait des premiers essais cliniques depuis ceux effectués par les Américains sur des GI.

Le souhait des chercheurs de la cellule nationale est que le Centre de recherche de l’Océan Indien, Emer-Veille (pour la veille des maladies émergentes), en cours de définition entre quatorze partenaires, réalise le prolongement dans le long terme de l’esprit qui a prévalu au sein de la Cellule nationale : celui d’une indispensable pluridisciplinarité.

P. David


Questions au Ministre de la santé

Chaque année, le cadeau fait aux entreprises sous forme d’exonérations de cotisations s’élève à 20 milliards d’euros. Pour être plus simple et plus précis, chaque année l’État français octroie des ristournes aux entreprises, mais cette ristourne, il la fait sur le déficit déjà bien grand de la sécurité sociale. Souvenons-nous que la caisse de sécurité sociale a été créée à la Libération par le gouvernement provisoire de la République issu des rangs de la Résistance. La sécurité sociale qui se doit d’être un organisme paritaire vit grâce aux cotisations sociales des travailleurs et à la part patronale. Or que voit-on ? En octroyant autant d’abattements aux patrons, le gouvernement creuse le déficit pour acheter la paix sociale en imaginant que plus il y aura d’exonérations, plus les patrons embaucheront. Nous savons tous que c’est un leurre, mais je laisse le gouvernement à ses errances et je vous pose la question, Monsieur le Ministre de la santé :

Pouvez-vous nous dire quand le gouvernement paiera sa dette à la sécurité sociale, cet argent que vous distribuez généreusement au patronat qui ne vous le rend pas ?

Monsieur le Ministre, vous avez pris la décision de réaliser une nouvelle vague de déremboursement de médicaments sous prétexte qu’ils ne sont pas suffisamment efficaces ! Mais lorsque vous avez entendu la rue gronder et surtout lorsque vous vous êtes rendu compte que les élections approchaient, vous n’avez pris qu’une demi-mesure. Alors :

Sont-ils oui ou non efficaces ces médicaments ?

Vous savez que seule une minorité de mutuelles remboursera la différence.

N’est-ce pas là le chemin de la privatisation du système de santé le plus avancé du monde ?
(Ne me répondez pas que le gouvernement que vous servez est un garant de cette sécurité sociale, que vous la réformez pour mieux garantir sa pérennité, on ne vous croit plus et ce n’est pas la réponse qu’attendent les Français !)

Monsieur Xavier Bertrand, vous appartenez au seul gouvernement de gauche comme de droite qui ait eu l’idée de détricoter au détriment des plus démunis le programme social le plus ambitieux du monde et qui était issu du gouvernement provisoire de la résistance présidé par le Général De Gaulle.
Dernière question :
Les médicaments non remboursés j’en fais quoi ? Je les porte à la déchetterie ?

Philippe Tesseron
http://www.espaceblog.fr/teletesseron/


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