Doublement des nouveaux cas entre 1990 et 2023
Les femmes sont plus touchées par le cancer que les hommes
jeudi 31 août 2023
La hausse du nombre de cancers est liée dans une large mesure à l’évolution démographique de la France. Si, chez les hommes, les cancers les plus fréquents ont vu leur incidence baisser ou se stabiliser entre 1990 et 2023, c’est l’inverse chez les femmes.
Entre 1990 et 2023, le nombre de nouveaux cas de cancers a presque doublé en France héxagonale, avec une tendance plus défavorable chez les femmes, selon une vaste étude publiée le 29 août.
Pour l’année 2023, le nombre de nouveaux cancers est estimé à 433.136 cas, a indique l’étude de Santé publique France, de l’Institut national du cancer, du réseau des registres des cancers Francim et du service de biostatistique-bioinformatique des Hospices Civils de Lyon (HCL).
"Entre 1990 et 2023, le nombre de nouveaux cas de cancers a doublé, avec une augmentation de 98% des cancers chez l’homme et de 104% chez la femme, toutes localisations confondues", selon les chercheurs, qui ont publiée leur analyse dans le bulletin épidémiologique hebdomadaire de SpF.
L’âge médian au diagnostic est de 70 ans chez l’homme et de 68 ans chez la femme, ont indiqué les chercheurs, portant sur les 19 cancers les plus fréquents et sur les seules tumeurs invasives.
La hausse du nombre de cancers est liée dans une large mesure à l’évolution démographique de la France (accroissement et vieillissement de la population), mais aussi à une hausse du risque lié aux comportements et modes de vie, selon les chercheurs.
En France, les cancers sont la première cause de décès chez les hommes, la deuxième chez les femmes après les maladies cardio-vasculaires. Les cancers de la prostate, du sein, du poumon puis du côlon-rectum y sont les plus fréquents, comme dans la plupart des pays européens.
Si, chez les hommes, les cancers les plus fréquents ont vu leur incidence baisser ou se stabiliser entre 1990 et 2023, c’est l’inverse chez les femmes. Chez elles, l’incidence des cancers induits en partie par le tabac (lèvre-bouche-pharynx, œsophage ou poumon) "augmente considérablement", alors qu’elle baisse chez les hommes, pointe cette étude.
Les estimations, à partir des registres de cancers, reposent en partie sur des projections pour la période 2019-2023 où les données n’étaient pas encore disponibles. L’impact de la crise liée à la pandémie de Covid sur l’incidence des cancers n’a pas été intégré dans l’étude.