Après l’annonce des mesures gouvernementales contre le chikungunya

Élie Hoarau et Éric Fruteau expriment les attentes du P.C.R.

28 février 2006

Le secrétaire général du Parti communiste réunionnais et le conseiller général de Saint-André étaient respectivement les invités de Télé Réunion et de Radio Réunion hier soir pour commenter les annonces du Premier ministre. Pour les responsables du PCR, la mobilisation des Réunionnais contre l’épidémie continue ; elle passe par une répartition juste des aides.

La radio et la télévision du service public ont donné la parole hier soir à plusieurs responsables politiques, pour qu’ils fassent part de leur réaction au sujet des mesures annoncées dimanche et lundi par le Premier ministre au sujet de la lutte contre le chikungunya.
Parmi les plus comiques, on a pu entendre le patron pêcheur de La Relève prôner la mise sur pied d’une commission pour gérer les fonds publics dans la transparence : un comble quand on connaît l’opacité et le contenu de la gestion municipale du maire de Saint-André ! C’est un peu comme si le même Jean-Paul Virapoullé se proposait de créer un organisme pour avoir des élections honnêtes...!
Parmi les moins sérieuses, il y a celle des responsables socialistes, qui font preuve aujourd’hui d’un esprit polémique politicien sans aucun intérêt et qui reprennent des propositions du PCR sans en reconnaître la paternité, après avoir rien dit ni rien fait pendant des mois jusqu’à il y a quelques semaines.
(voir encadré)

"Le problème des salariés reste entier"

Dans le cadre de l’émission politique hebdomadaire de Radio Réunion, Éric Fruteau a d’abord déclaré au nom du PCR qu’"on ne peut qu’adhérer à des propositions qui vont dans le sens de ce que nous n’avons cessé de demander depuis des mois". Il a dit aussi qu’au lieu de se lancer dans des polémiques stériles liées à des enjeux de la vie politique métropolitaine, il vaut mieux "faire le maximum pour que les Réunionnais soient associés à cette bataille sur le terrain".
Pour le conseiller général de Saint-André, il est important d’"être vigilant sur l’application des différentes mesures annoncées". Il a également noté que "le problème des salariés malades ou mis en chômage technique reste entier et qu’il faut voir comment y remédier".

Faire participer le monde éducatif

Interrogé sur le projet d’incinérateur, Éric Fruteau a rappelé que le PCR a toujours privilégié la démoustication mécanique et biologique ainsi que le respect de l’environnement dans le traitement des déchets. "La collecte sélective et la revalorisation des déchets doivent être des priorités pour les communautés de communes", affirme-t-il.
En fin d’émission, Éric Fruteau a rappelé qu’"il faut éviter de culpabiliser les Réunionnais en disant que s’il y a des déchets c’est de leur faute alors que souvent ils n’ont pas les moyens de régler ce problème. Il faut également arrêter d’infantiliser les Réunionnais et faire le maximum pour les associer à la lutte anti-vectorielle".
Cela passe notamment, comme le soulignait aussi un auditeur, "par la participation de l’Éducation nationale : le monde éducatif et les élèves peuvent jouer un grand rôle à ce niveau", a conclu Éric Fruteau.

"Une nouvelle étape"

Sur Télé Réunion, Élie Hoarau a d’abord déclaré que tout ce qui s’est passé ces derniers temps au niveau des visites ministérielles et des annonces gouvernementales est "d’abord le résultat d’une forte mobilisation des Réunionnais". Sans vouloir insister sur le rôle du Parti communiste réunionnais dans cette mobilisation, le secrétaire général du PCR affirmait que le plus important est de voir que "nous passons à présent à une nouvelle étape dans la bataille contre cette épidémie". Et pour que celle-ci réussisse, il faut au moins trois conditions, a dit Élie Hoarau :
1) que les engagements ministériels soient tenus, que ce ne soient pas des promesses en l’air ;
2) que les mesures annoncées s’appliquent vite ;
3) enfin, qu’il y ait la justice dans la répartition des crédits. "Tous ceux qui méritent d’être aidés doivent l’être, les petits ne doivent pas rester au bord du chemin".
À cette fin, il faut la transparence la plus grande dans l’attribution des aides ainsi que la participation de la population, à travers les organisations de socioprofessionnels et le monde associatif.

"Le feu dans la maison"

Élie Hoarau devait également rappeler que grâce aux liens étroits entre son parti et l’ensemble de la population, le PCR a remarqué dès les premiers mois de l’an dernier à quel point cette maladie était grave et à quelle vitesse elle se propageait dans toute l’île. "À présent il faut que tout le monde soit sur le pont. C’est une question de santé publique. Tout le monde doit être solidaire car il y a le feu dans la maison".
Et le secrétaire général du PCR de conclure : si les crédits de l’État sont insuffisants, on peut compter sur son organisation et sur ses élus pour le dire. "Dans l’immédiat, les fonds disponibles doivent être répartis justement, dans la transparence et que les plus pauvres ne soient pas oubliés".

L. B.


Ce soir dans “Le Grand Journal” de Canal +,
à partir de 18 heures 40

Entretien avec la sénatrice
Gélita Hoarau

ChikungunyaElie Hoarau

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