Intervention de la députée Karine Lebon sur la lutte contre le Chikungunya

« En 2022, nous avions le choix entre la peste et le choléra. Aujourd’hui, il ne nous reste que le chikungunya. »

2 mai, par Rédaction Témoignages

Lors de la séance de questions d’actualité au gouvernement qui s’est tenue le 1er mai à l’Assemblée nationale, Karine Lebon, députée de La Réunion, a interpelé une nouvelle fois le gouvernement sur la gestion catastrophique de l’épidémie de chikungunya qui frappe l’île de La Réunion.

« Monsieur le Ministre de la santé,
La Réunion avait confiance. Nous avions confiance.

Et pourtant, l’histoire se répète.
Vingt ans après l’épidémie dramatique de 2005, les décès liés au chikungunya nous replongent dans ce souvenir douloureux. Aujourd’hui, plus de 100 000 personnes ont été infectées d’après l’ARS. Et beaucoup souffriront de douleurs chroniques.

Depuis huit mois, nous alertons sur les risques. Aujourd’hui, une famille pleure son bébé emporté par le virus. Nous pensons à elle, et à toutes les victimes. Mais la douleur ne peut être une fatalité.

La confiance en la science ne se décrète pas. Elle s’enseigne.
Aujourd’hui, cette confiance est rompue. Comment encore croire les autorités alors que l’ARS nous avait pourtant juré que le vaccin contre le chikungunya était sans risque ?

Nous avions confiance.
Mais l’arrêt en urgence de la vaccination des plus de 65 ans à la suite d’un premier décès dévoile en réalité toute l’impréparation des autorités malgré les signaux d’alerte.

Dois-je vous rappeler le désengagement de l’Etat dans le financement des contrats PEC ? Vous venez d’annoncer 140 militaires, 800 contrats PEC et 200 agents de l’ARS. Mais ce n’est toujours pas suffisant pour lutter efficacement dans les Bas, les Hauts, ou encore à Mafate. Ce n’est pas suffisant dans les hôpitaux, où des nourrissons et des personnes âgées sont sous morphine et où nos soignants sont à bout de souffle.

Tant que nous n’aurons pas éradiqué les vecteurs de maladie, nous ne pourrons
mettre un terme à l’expansion du chikungunya. Tous les moyens doivent être mis
en oeuvre.

Lors de sa visite éclair à La Réunion la semaine dernière, le président de la République a à peine évoqué cette épidémie.

Monsieur le Ministre, je vous le dis clairement :
Cette crise a été mal gérée.
Cette épidémie a été sous-estimée.
Les Réunionnais ont été abandonnés.

Voici notre triste constat : en 2022, nous avions le choix entre la peste et le choléra. Aujourd’hui, il ne nous reste que le chikungunya. »


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