Léon Bertrand rencontre Jocelyne Lauret

En attendant François Baroin

21 février 2006

En actant l’idée d’un fonds de compensation et en assurant la prise en charge du chômage partiel à 100% par l’État, la visite du ministre délégué au Tourisme représente une première avancée dans les annonces faites aux professionnels, note Jocelyne Lauret, présidente du CTR. Il faut cependant attendre la venue de François Baroin qui annoncera la hauteur de l’enveloppe de l’État.

Avant sa réunion de travail avec l’ensemble des professionnels du secteur économique, Léon Bertrand rencontrait la présidente du Comité du Tourisme de La Réunion, Jocelyne Lauret. Il s’est montré à l’écoute des difficultés rencontrées par le secteur qui subit de plein fouet la crise sanitaire.

Fonds de compensation acté

Les retombées de la médiatisation nationale de l’épidémie de chikungunya ne se sont pas faites attendre. Les professionnels de l’hôtellerie ont dû rembourser des milliers de réservations de groupes. "Il est urgent de soutenir ces entreprises qui manquent de trésorerie pour exister", soutient la présidente du CTR.
En actant la proposition d’un fonds de compensation, Léon Bertrand a tendu une main aux professionnels qui attendent la visite du ministre de l’Outre-mer, mercredi, pour en connaître le montant. Léon Bertrand a également annoncé la prise en charge à 100% du chômage partiel par l’État, au lieu de 50% comme le prévoit le dispositif initial. Un élargissement de cette mesure aux autres secteurs économiques serait évidemment souhaitable.
La présidente du CTR a également sollicité auprès du ministre l’organisation d’une rencontre avec les Tours Opérateurs métropolitains dans les plus brefs délais. Ces derniers menacent en effet de retirer la destination Réunion de leurs books de voyage.

"Il faut convaincre"

Léon Bertrand, conscient des conséquences aggravantes que pourrait représenter le “boycott” par les organisateurs de voyages de la destination Réunion, a aussitôt approuvé cette démarche et diligenté ses services pour prendre contact avec les TO. "Il faut absolument réunir les Tours Opérateurs pour leur expliquer que la réalité sanitaire ne doit pas être confondue avec la réalité de la problématique touristique. Il faut convaincre", convient la présidente du CTR qui a obtenu une rencontre dès le 28 février.
S’appuyant sur les données de Josette Brosse, présidente de l’association “L’île de La Réunion contre le chikungunya”, 44 touristes auraient été atteints par le virus. Sur 430.000 visiteurs accueillis dans notre île, Jocelyne Lauret souligne que "ce pourcentage est largement inférieur à la mortalité due à la grippe en France". Un nouveau plan de communication se prépare également en étroite collaboration avec les services du ministère du Tourisme qui ne s’appuiera plus sur une promotion visuelle grand public, mais utilisera des messages ciblés. Le Conseil régional a déjà acté la semaine dernière des opérations visant la clientèle locale. Enfin, le cabinet conseil Audit France verra son action renforcée d’une part pour soutenir les professionnels locaux dans la constitution de leurs dossiers et soutenir l’observatoire touristique.

À l’écoute

Léon Bertrand, conscient de l’ampleur de l’impact de l’épidémie sur l’activité touristique réunionnaise, a également souligné qu’un regard particulier serait porté aux dotations structurelles pour la période 2007-2013. L’excédant de 500.000 euros de l’Agence nationale de Chèques Vacances va être attribué aux prestataires locaux pour l’amélioration de leurs structures. Enfin, le ministre délégué au Tourisme a assuré Jocelyne Lauret de sa présence sur le stand de La Réunion lors du Salon de l’agriculture de Paris. Il a pour ce faire décalé un déplacement en Guyane. "Il est vraiment à l’écoute", souligne la présidente du CTR qui attend le ministre de l’Outre-mer pour connaître les dotations mobilisées par l’État pour venir en aide au secteur.
Dans une motion remise au ministre, les professionnels du tourisme ont quant à eux sollicité une enveloppe de 50 millions d’euros. À noter que la solidarité nationale a été extrêmement rapide sur la question de la grippe aviaire, avec une enveloppe de 5 millions d’euros pour les agriculteurs et 1 million pour la communication débloquée en quelques heures.
Les professionnels du tourisme, une fois n’est pas coutume, font front face à la crise, parlent d’une même voix. L’esprit de concurrence à fait place à l’unité et peut-être à un nouvel esprit de collaboration pour l’avenir.

Estéfani

Chikungunya

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