19e conférence internationale sur le SIDA

« Ensemble, inversons le courant de l’épidémie »

23 juillet 2012

C’est hier soir qu’a débuté la 19e conférence internationale sur le SIDA. Elle se tient depuis hier à Washington avec 21.000 participants de plus de 190 pays. L’année dernière, le SIDA a été à l’origine de 1,7 million de décès, tandis que 34 millions vivaient avec le VIH.

Le rapport, publié avant la tenue de la 19e conférence internationale sur le SIDA à Washington DC, présente de nouveaux chiffres qui montrent que l’on estime à 34,2 millions le nombre de personnes vivant avec le SIDA en 2011. En 2010, l’ONUSIDA a indiqué qu’au moins 56 pays étaient parvenus à stabiliser ou à réduire de manière considérable le taux des nouvelles infections par le VIH. Cette tendance s’est confirmée puisque le nombre des nouvelles infections par le VIH a baissé de près de 20% au niveau mondial au cours des 10 dernières années. Les nouvelles données montrent que 2,5 millions de personnes ont été infectées par le VIH, soit 100.000 de moins que les 2,6 millions de personnes infectées en 2010.

Encore de nombreuses discriminations

Environ 4,9 millions de jeunes gens sont atteints de VIH, 75% d’entre eux vivant en Afrique subsaharienne. Au niveau mondial, les jeunes femmes ayant entre 15 et 24 ans restent le groupe le plus à risque au regard du VIH, et on estime que 1,2 million de filles et de jeunes femmes ont été nouvellement infectées en 2011.
C’est la première fois, en 20 ans, que la conférence sur le SIDA se tient aux États-Unis — deux ans seulement après que le pays organisateur a levé les restrictions liées aux déplacements imposées aux personnes atteintes du VIH. Les données du rapport montrent toutefois que dans 46 pays, territoires et zones, il existe toujours des restrictions empêchant les gens atteints du VIH d’y entrer, d’y faire du tourisme ou d’y résider.
Le rapport considère que les approches axées sur les droits, lesquelles promeuvent l’égalité des sexes et le renforcement des communautés, sont essentielles pour toutes les composantes de la riposte contre le SIDA. Il souligne également l’avantage considérable des ripostes axées sur les communautés dans le cadre de la fourniture de services liés au VIH.

« Nous observons un puissant leadership et une importante participation de la société civile et des populations clés dans la riposte contre le SIDA en Europe orientale et en Asie centrale, mais l’épidémie continue de se développer rapidement dans ces régions », a indiqué Svitlana Moroz, membre du Réseau ukrainien de personnes vivant avec le VIH. « Les politiques répressives contre les travailleurs du sexe, les personnes qui consomment des drogues ou les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes, combinées avec la pénalisation de la transmission du VIH, sont autant de facteurs qui alimentent l’épidémie. Nous devons développer et soutenir des programmes de traitement intégré du VIH, de la tuberculose, de la toxicomanie et de l’hépatite virale, et trouver le juste équilibre entre le traitement et la prévention du VIH ».

Un investissement et pas une dépense

Le rapport souligne que le soutien de la riposte contre le SIDA nécessitera une meilleure prise en charge par les pays et une plus grande solidarité internationale. Il met également l’accent sur la nécessité de disposer d’investissements durables et prévisibles, ainsi que sur le fait que les pays doivent être en mesure de mobiliser et d’utiliser les ressources de manière efficace et efficiente.
« Chaque dollar consacré à la lutte contre le SIDA représente un investissement et non pas une dépense », a déclaré M. Sidibé. « Nous devons non seulement nous focaliser sur la réalisation des objectifs fixés pour 2015, mais également nous projeter au-delà en restant fermement concentrés pour atteindre la vision de zéro nouvelle infection à VIH, zéro discrimination et zéro décès liées au SIDA ».


Situation en 2011


- 34,2 millions [entre 31,8 et 35,9 millions] de personnes dans le monde vivent avec le VIH

- 2,5 millions [entre 2,2 et 2,8 millions] de personnes ont nouvellement été infectées par le VIH

- 1,7 million [ente 1,6 et 1,9 million] de personnes ont succombé à des maladies liés au SIDA

- Plus de 8 millions de personnes suivent une thérapie antirétrovirale


Un moyen de sauver des millions de vies

Conseil et dépistage du VIH

6 thèmes ont été identifiés comme principaux : Dépistage du VIH, thérapie antirétrovirale, thérapie antirétrovirale pour la prévention de l’infection à VIH, traitement 2.0, pharmacorésitance du VIH, transmission mère-enfant du VIH. Le premier abordé est celui du dépistage, il est primordial, car c’est d’abord la prévention qui permet de lutter contre la propagation de l’épidémie.

Pendant plus de 20 ans, le dispositif de conseil et de dépistage du VIH à l’initiative du patient, également appelé conseil et dépistage volontaire (CDV), a aidé des millions de personnes à connaître leur statut vis-à-vis du VIH. Néanmoins, au niveau mondial, la couverture des programmes de conseil et de dépistage reste faible. Des efforts sont d’urgence nécessaires pour développer la prestation du dépistage du VIH au moyen d’une grande variété d’options sûres et efficaces.
En 2007, l’OMS et l’ONUSIDA ont publié des orientations sur le conseil et le dépistage du VIH à l’initiative du prestataire de soins dans les établissements de santé pour améliorer l’acceptation et l’accès à la prévention, au traitement du VIH et aux soins. Le conseil et le dépistage du VIH sont une voie d’accès essentielle aux soins qui préserveront leur vie aux personnes porteuses du VIH, un élément crucial pour le « Traitement 2.0 » et essentiel pour la prévention de la transmission verticale du virus.
Actuellement, la majorité des gens ignorent leur statut vis-à-vis du VIH et il faut développer les services de conseil et de dépistage à plusieurs niveaux : dans les centres de soins prénatals, de soins des infections sexuellement transmissibles et de la tuberculose et dans d’autres services cliniques, dans le cadre d’actions de proximité dans les populations les plus exposées, à domicile, dans les campagnes de dépistage et dans les centres de dépistage à l’initiative des patients.
Les personnes ayant un test négatif doivent également bénéficier d’un soutien et de conseils sur la manière de réduire leur exposition au VIH.
Il faut également promouvoir et étendre le conseil et le dépistage pour les couples, dans un cadre respectant les droits de l’homme, en raison de la fréquence élevée de la sérodiscordance dans les couples et du potentiel important pour réduire la transmission dans ce cas. La connaissance du statut sérologique permet aux couples de planifier leur vie, de prendre des décisions importantes, d’aller consulter ensemble et de se soutenir mutuellement.


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus