
Mal-do-mèr dann sarèt
28 juin, parLo zour la pokor kléré, Zan-Lik, Mariz é sirtou Tikok la fine lévé, mèt azot paré. Madanm Biganbé i tir zot manzé-sofé, i donn azot, zot i manz. (…)
Le coronavirus révèle encore plus la crise profonde imposée aux Réunionnais
6 mars 2021, par
Une première mondiale a été réalisée depuis La Réunion mais elle aurait pu être évitée si le peuple réunionnais était pleinement intégré dans sa région. Que penser d’un pays qui est obligé d’envoyer ses patients se soigner à 10.000 kilomètres de chez eux, alors qu’une solidarité régionale pourrait exister.
Voici une communication de l’ARS adressée hier aux médias :
« La situation sanitaire actuelle à La Réunion se traduit par une occupation de lits de réanimation à haut niveau, avec un taux moyen d’occupation des lits oscillant depuis plusieurs semaines entre 85 et 90 % en dépit de l’augmentation capacitaire. Cette progression du nombre de lits occupés, tant par des patients Réunionnais que par des patients en provenance de Mayotte à la suite des évacuations sanitaires, conjuguée à une augmentation du taux d’incidence à La Réunion amène les autorités comme les acteurs de santé à anticiper de plus fortes tensions à venir, en organisant une opération de transfert sanitaire de patients de La Réunion vers la métropole (la France - NDLR).
Cette opération de transfert sanitaire portant sur 4 patients de réanimation atteints de la Covid-19 s’est déroulée le jeudi 4 mars 2021 en soirée, avec une arrivée ce 5 mars matin en métropole (en France-NDLR). Cette opération d’evasan inédite a pu voir le jour grâce à une collaboration étroite entre l’ARS La Réunion, la préfecture, le centre de crise sanitaire du Ministère chargé de la Santé, le CHU de La Réunion, le SAMU 974, le réseau SAMU Urgences de France et le SAMU de Paris, la Direction de la sécurité de l’aviation civile, la compagnie Air Austral, International SOS en charge de la coordination logistique de l’opération, et les structures hospitalières de métropole (de France - NDLR). »
Selon les autorités, une évacuation sanitaire comprenant 11 heures de vol et concernant des patients extraits dans le coma d’un service de réanimation et nécessitant d’être ventilés en permanence, c’est une première mondiale. Une première mondiale réussie manifestement puisque selon les informations communiquées à la presse, tous les patients ont survécu. Notre île a donc été une fois de plus le laboratoire d’une expérimentation, avec des patients mahorais qui ont été les pionniers.
Mais cette première mondiale en dit long sur la crise profonde qui touche La Réunion, et qui s’exacerbe au fur et à mesure de l’installation du coronavirus à La Réunion.
En effet, première mondiale oblige, La Réunion est donc le seul pays pour qui la seule possibilité d’évacuation sanitaire est un autre pays situé dans un autre hémisphère, totalement à l’opposé de notre continent, l’Afrique. Dans l’autre sens, ce sont des marchandises produites à plus de 10.000 kilomètres de La Réunion qui constituent les trois-quarts de nos importations. Ces deux données traduisent l’isolement de notre île de son espace géographique. A croire que La Réunion se situerait dans une bulle, avec comme seule ouverture l’Europe. Mais à la différence des informations, les personnes et les marchandises ne voyagent pas à une vitesse proche de la lumière, ce qui fait que les distances sont toujours là.
Pourtant, il existe de nombreux pays dans le voisinage de La Réunion. C’est la même chose en France. Et là-bas, quand les hôpitaux d’une région sont débordés, des évacuations sanitaires ont lieu vers les pays voisins. Qui en effet pourrait accepter en France que des patients soient transférés à 10.000 kilomètres de chez eux pour être soignés ? Ce qui n’est pas accepté en France l’est à La Réunion, semble-t-il.
Pourtant, à 200 kilomètres de La Réunion, il existe un pays qui a été quasiment épargné par le coronavirus parce qu’à la différence de notre île, les autorités ont décidé de fermer l’aéroport aux vols réguliers et imposé une quarantaine stricte aux rapatriés. Il s’agit de Maurice. La solidarité régionale est une expression à la mode, mais quel est son sens alors ? Comment expliquer qu’il n’ait pas été possible d’organiser des évacuations sanitaires vers Maurice ? Les autorités mauriciennes auraient-elles été capables de dire non à une demande de son allié français dans ses conditions ? Les autorités sanitaires responsables à La Réunion oseraient-elles prétendre que le système de santé mauricien n’est pas suffisamment sûr ? Rappelons qu’au début de l’épidémie, quand Maurice a déploré ces premiers morts et que La Réunion en était encore loin, la directrice de l’ARS avait expliqué cela par un système de santé qui n’est pas le même qu’à La Réunion. Mais un an plus tard, les chiffres parlent d’eux-mêmes, et sanitairement parlant, Maurice est un pays bien plus sûr que La Réunion, et il n’est pas le seul.
Prendre le risque d’une évacuation sanitaire comprenant 11 heures de vol rappelle aussi une chose aux Réunionnais : il existe un cordon ombilical qui relie notre île à la France. Et c’est au nom de cela que les autorités sanitaires ont laissé des passagers amener le virus dans notre île, ce qui a conduit à la ruine de l’économie et à la fermeture de toute perspective de redressement dans les années qui viennent. Et il existe des Réunionnais qui applaudissent à ces mesures, car ils se sentent protégés par le fait d’être intégrés à la 6e puissance économique mondiale. Tout ceci rappelle combien il est difficile d’extraire de la pensée les séquelles du colonialisme, le régime qui fut imposé à La Réunion pendant près de 300 ans.
M.M.
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