Fédé du PS

Frère Annette, dormez-vous ? dormez-vous ?

27 février 2006

Le 19 octobre et le 18 novembre 2005, afin d’éviter un apartheid sanitaire, Gélita Hoarau avait demandé au gouvernement que les produits antimoustiques soient fournis gratuitement aux personnes fragiles et aux plus défavorisés.
À cette époque, la fédération du PS à La Réunion ne s’intéressait nullement au chikungunya. Les piqûres préoccupant le PS étaient celles de leurs luttes intestines.
Fin décembre 2005, la sénatrice de La Réunion renouvelait sa demande. Vainement. Le 21 janvier, constatant que rien ne bougeait, Paul Vergès revenait à la charge.
Le 7 février, sortant d’un long et profond sommeil, Frère Annette s’extirpant de sa moustiquaire, découvrait enfin la nécessité de permettre aux défavorisés de se protéger efficacement des moustiques.
"La gratuité pour tout le monde" fut son mot d’ordre ! La solidarité nationale indistincte est un avantage supplémentaire pour ceux qui n’en manquent déjà pas mais qu’on espère obtenir en poussant devant soi ceux qui en sont fort dépourvus.
S’éveillant à la 25ème heure, Frère Annette a tenu à nous faire partager sa conception du rôle d’un responsable de la fédé du PS. "Les parlementaires réunionnais ont fait leur travail (1) en alertant régulièrement le gouvernement. Mais il a fallu attendre l’intervention du député socialiste, Jean-Marie Le Guen [...] pour que le gouvernement mesure véritablement l’ampleur de cette épidémie".
Nous vous l’avions bien dit, Frère Annette à le sommeil long et lourd. 11 mois durant, sa fédération est restée insensible à la détresse des victimes du chikungunya. Mais, au 12ème mois, quelle n’est pas sa fierté de proclamer que La Réunion est enfin sauvée, non pas grâce au courage, à la solidarité, à l’opiniâtreté et aux propositions des Réunionnais, rien de tout cela n’est efficace. Ce qui, pour Frère Annette compte vraiment, c’est lorsque, à Paris, en dehors de toute concertation avec les parlementaires réunionnais et poussé par des motivations de cuisine électorale, Jean-Marie Le Guen prend, sans vergogne, Réunionnais et chikungunya en otage ! Pas de quoi pavoiser.

Jean Saint-Marc

(1) - Enfin pas tous. 12 mois durant, craignant sans doute qu’une trop forte odeur de poisson n’indispose les malades du chikungunya, Jean-Paul Virapoullé s’est abstenu de leur rendre visite. Dimanche, au bout de 12 mois de régime-poisson, il a retrouvé le chemin du CHD-Bellepierre. À moins que ce ne soient le Premier ministre et les caméras de télé qui l’aient ainsi attiré au chevet des malades.


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus