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Entretien avec la sénatrice de La Réunion
22 mai 2006
La sénatrice Gélita Hoarau fait partie des élus de La Réunion qui se sont le plus impliqués dans la bataille pour alerter les autorités de l’État sur l’ampleur croissante de l’épidémie de chikungunya et sur la nécessité de prendre des mesures à la fois adaptées à la gravité du fléau et respectueuses de notre environnement. Après la visite du chef du gouvernement la semaine dernière dans notre île, “Témoignages” a voulu faire le point sur ce combat avec Gélita Hoarau.
Gélita Hoarau, le Premier ministre, Dominique de Villepin, vient de terminer sa deuxième visite à La Réunion pour faire le point sur l’épidémie de chikungunya. Avant de donner votre point de vue sur les nouvelles mesures annoncées, pouvez-vous nous rappeler brièvement comment cette crise est apparue et a évolué ?
- Gélita Hoarau : L’historique du chikungunya à La Réunion est désormais bien connu. La maladie est apparue pour la première fois au Port le 22 février 2005. Ensuite, plusieurs cas ont été décelés à Saint-Pierre, l’épidémie est allée en s’accentuant pendant toute l’année 2005. D’ailleurs ce sont les médecins de l’hôpital de Saint-Pierre qui ont nommé la maladie dès mars 2005.
Vous-même personnellement, comment vous êtes-vous aperçue qu’il s’agissait d’une grave épidémie ? À quel moment ? Et quelles ont été vos initiatives ?
- Je suis membre d’un parti politique qui a l’habitude de par son fonctionnement d’être en contact étroit avec la population. Au cours de ces rencontres, je me suis aperçue que les cas de contamination n’étaient pas isolés.
Pendant les vacances parlementaires de juillet à septembre 2005, c’était l’occasion pour moi de multiplier ces rencontres. De plus, des conversations privées avec certains praticiens libéraux et hospitaliers m’ont confortée dans l’idée qu’on encourait une grave épidémie.
D’ailleurs, en septembre 2005, lors d’une conférence de presse, le PCR tirait la sonnette d’alarme. À la rentrée parlementaire d’octobre 2005, j’ai saisi toutes les occasions pour alerter les plus hautes autorités de l’État sur ce qui était en train de se produire à La Réunion.
Pensez-vous que si à ce moment-là des mesures radicales avaient été prises, l’épidémie aurait pu être jugulée ?
- Nul ne peut l’affirmer. Ce que je peux dire cependant c’est que d’une part, il y a eu beaucoup de retard dans la prise de décisions d’allouer des moyens à La Réunion pour faire face à cette grave crise sanitaire et, d’autre part, l’épidémie a été largement sous-estimée. C’est la grande leçon qu’on doit tirer de cette crise si l’on veut limiter toute recrudescence de la maladie à la fin de cet hiver.
Selon vous, les dernières mesures annoncées par le Premier ministre, sont-elles de nature à faire face à une nouvelle recrudescence de l’épidémie ?
- En mai 2006, on part de beaucoup plus haut qu’en mai 2005. L’an dernier, à cette époque, "seulement" quelques centaines de cas supplémentaires étaient recensés régulièrement par les autorités : environ 400 cas par semaine. Aujourd’hui, on en est encore à 1.400 nouveaux cas hebdomadaires. C’est très inquiétant.
Monsieur le Premier ministre a annoncé des nouvelles mesures, tant pour le traitement de la maladie que pour la prévention. La création d’un pôle sanitaire dans l’Ouest, améliorant les conditions de traitement, est très positive, même si cela ne se fera pas du jour au lendemain.
Par ailleurs, l’affirmation de conserver un dispositif opérationnel de lutte contre l’épidémie de chikungunya - un dispositif partenarial entre l’État, la Région, le Département et l’Association des Maires - va aussi dans le bon sens.
Mais moi je pense qu’il faut, à partir du dispositif existant et des personnes qui ont opéré sur le terrain pendant des mois, remettre en place un véritable service de prophylaxie professionnalisé. En plus, ce sera l’occasion de pérenniser des centaines d’emplois précaires. Il faut agir très vite si l’on veut être efficace.
La mise en place d’un Centre de Recherches et de Veille Sanitaire est également de nature à rassurer les Réunionnais, non ?
- Bien évidemment. De plus, ce Centre s’ouvrira sur toute la zone de l’océan Indien, ce qui positionne avantageusement La Réunion dans un pôle d’excellence pour la coopération régionale.
Sur ce plan, je pense que Paul Vergès, président de la Région, a mille fois raison quand il insiste sur la nécessité de recruter des jeunes chercheuses et chercheurs réunionnais dans ce Centre. Surtout qu’il existe actuellement des jeunes Réunionnais hautement diplômés (virologues, entomologistes...) et qui cherchent du travail.
Où sera installé ce Centre ?
- J’espère que ce ne sera pas la question qui fâche. J’ai signé notamment avec les autres parlementaires du Sud, Messieurs André Thien-Ah-Koon et Christophe Payet une motion à l’attention du Premier ministre pour que ce Centre tienne compte de toutes les compétences et reconnaisse le travail accompli par les médecins libéraux et hospitaliers et les chercheurs de toute La Réunion.
Ce serait inefficace et décourageant pour les chercheurs du Sud de l’île si tout devait être concentré au Nord. Dans ce domaine comme dans d’autres, le souci d’un aménagement harmonieux du territoire doit être toujours présent à l’esprit de nos décideurs.
Quelles autres mesures auriez-vous souhaité entendre de la part du Premier ministre ?
- Je regrette que dans le cadre des indemnisations, le problème des salariés n’ait pas été évoqué. Pourtant, il est connu de tous mais les salariés apparaissent comme les oubliés du chikungunya.
J’ai soulevé plusieurs fois cette question et j’ai même déposé une proposition de loi qui vise à étendre aux salariés réunionnais les mesures compensatrices existant en Métropole pour les salariés en arrêt maladie de longue durée.
Quelles vont être maintenant vos actions ?
- D’abord veiller avec les autres à ce que les mesures annoncées soient appliquées le plus rapidement et le plus judicieusement possible. Il y a aussi à poursuivre la bataille pour les salariés comme je viens de le dire.
Il est un autre domaine pour lequel j’aimerais également que les initiatives soient prises : c’est celui des larvicides. La période hivernale est propice à des actions systématiques de destruction des larves.
Il faut agir massivement dans cette direction. De façon à ne plus avoir recours aux insecticides chimiques qui comportent toujours des risques d’atteinte grave à l’environnement et d’une accoutumance voire d’une mutation des moustiques.
Concernant le larvicide, le produit enfin utilisé est le Bti, qui donne toutes les garanties environnementales. On l’importe en totalité et massivement, alors que l’on peut en produire localement avec nos agriculteurs. Comme cela se fait par exemple au Pérou avec les paysans.
La bataille contre le chikungunya doit mobiliser tout le monde, depuis les agriculteurs, comme je viens de le dire, jusqu’aux enfants des écoles en passant par le mouvement associatif.
Je tiens, entre parenthèses à saluer le geste du ministre de la Santé, Monsieur Xavier Bertrand, qui a reconnu publiquement le rôle des associations. Il convient de mettre tout le monde en mouvement avec les institutionnels (services publics, médecins libéraux et hospitaliers, pharmaciens....). Il y a beaucoup de travail à faire puisque tout le monde s’accorde à dire qu’on est hélas installé dans une véritable endémie. Chacun doit se sentir concerné. Le combat continue.
Entretien L. B.
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