La leptospirose nous concerne tous

’Il faut en parler’

6 juin 2006

Samedi après-midi, l’association “Bat l’Leptospirose” tenait son assemblée générale à Terre-Sainte. Son objectif : informer sur la maladie, sur les moyens de prévention, créer des espaces de paroles et d’entraide pour les victimes mais aussi combattre les préjugés. La leptospirose ne doit pas être la maladie de la honte. Personne n’est à l’abri.

C’est suite au décès de son fils, Yoan, qui a succombé à la maladie en 2002 à l’âge de 21 ans, que Nadia Boyer a décidé, avec le soutien que quelques proches, de créer l’association “Bat l’Leptospirose” qui a officiellement vu le jour 2 ans après.

"Encore vue comme une maladie sale"

Le médecin avait diagnostiqué la dengue et finalement, après analyse, la leptospirose s’est révélée, mais trop tard. Un syndrome hémorragique et une atteinte neurologique ont emporté Yoan. Nadia Boyer, en plus de la douleur immense de cette perte, a été confrontée au jugement des autres, de ceux qui "ont pensé qu’on vivait dans la saleté". Et c’est ce jugement, cette réaction de recul et de rejet à l’égard des victimes qui les dissuadent de témoigner.
"La leptospirose est encore vue comme une maladie sale", témoignait samedi la présidente de l’association, Ghislaine Laï Man qui souligne la fragilité psychologique et l’isolement des malades. "Il faut en parler, pour prendre conscience que personne n’est à l’abri". Les agriculteurs, les éleveurs, les égoutiers, les professionnels des loisirs nautiques, toute personne en contact avec le milieu naturel, les excrétions de rat, ou d’autres animaux d’ailleurs, peut être touchée. Il ne suffit pas de vivre à côté d’une décharge ou dans l’insalubrité pour être contaminé. Les rats ne gîtent pas que dans les dépôts d’ordures. Ils peuvent aussi proliférer, après la saison des pluies, dans les eaux boueuses, sillonner les villes, s’y fondre même.
Différentes techniques de dépistage de la maladie sont possibles, pour une prise en charge le plus tôt possible de la maladie et ainsi réduire ses conséquences aggravantes qui, dans 5% des cas, peuvent être fatales, comme nous l’ont rappelé les 5 décès enregistrés depuis le début de l’année. La dératisation est un moyen de prévention, bien que limité. Reste à prendre des précautions de base rappelées par l’association comme : utiliser des gants et des bottes pour jardiner, se laver les mains et se désinfecter les plaies qui sont des voies de contamination, rincer fruits et légumes ramassés par terre avant de les consommer, éviter bien sûr les dépôts d’ordures.
L’association souhaiterait aujourd’hui avoir des soutiens financiers pour diffuser plus largement ces conseils, mobiliser la population à ce risque sanitaire.

Stéphanie Longeras


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