Prévention chikungunya dans les aéroports

Informer les passagers des îles, dès leur arrivée

5 janvier 2007

Une opération de prévention contre la maladie du chikungunya “Un chariot, un répulsif” est menée en ce moment dans les aéroports de Gillot Sainte-Marie et de Pierrefonds Saint-Pierre. Pilotée par les associations l’Île de La Réunion Contre le Chikungunya (IRCC) de Saint-Louis et Nahana Maésha Ya Messo (“pense à ton avenir pour demain”) de Saint-André, elle a lieu uniquement pendant les vacances avec une poignée de bénévoles. Ils donnent des répulsifs en priorité aux voyageurs en provenance des pays de l’Océan Indien : Maurice, Madagascar et Mayotte.

Seulement 1.250 répulsifs récoltés

La récolte de répulsifs auprès des mairies a été mauvaise. Seulement 1.250 produits ! D’où la colère de Josette Brosse de l’IRCC. Seules les Mairies de Saint-Louis, Saint-André et Saint-Benoît, du moins pour l’instant, ont joué le jeu. Josette Brosse reviendra à “la charge” non pas pour les harceler, mais pour une nouvelle fois leur expliquer le bien fondé de cette action citoyenne. Car même si l’épidémie de chikungunya semble marquer le pas, ce n’est pas pour autant qu’il faut se rendormir sur ses lauriers. Peu de cas de cette maladie ont été recensés parmi les voyageurs arrivant des pays cités plus haut.

“Un chariot, un répulsif”

L’IRCC s’occupe de la distribution de répulsifs dans l’aéroport du Sud tandis que Anahna Maesho Yamesso dans celui du Nord. Ces “agents sanitaires” ont mine de rien relevé quelques cas de fièvre : un jeune homme et une personne âgée. Mais ils ne peuvent diagnostiquer la maladie du chikungunya. Ce n’est pas de leur compétence. Pourtant, « cela y ressemble », remarquent-ils. Josette Brosse qui n’a pas sa langue dans sa poche, avance le renforcement du contrôle sanitaire au sein de ces lieux où transitent tous les jours des centaines de voyageurs. Dominique Lienemann connaît très bien certains d’entre eux : les Mahorais tous particulièrement.

Une action citoyenne de l’Île de La Réunion Contre le Chikungunya et Anahna Maesho Yamesso

Cette Bretonne a vécu et travaillé à Mayotte à l’Hôpital de Mamoudzou comme aide-soignante. Pour des raisons familiales, elle est venue habiter La Réunion depuis peu. Elle s’occupe de sa fille. Depuis peu aussi, elle est Secrétaire de Anahna Maesho Yamesso. Avec l’ensemble des bénévoles de cette association, elle œuvre à « l’intégration par l’insertion sociale ou professionnelle des familles mahoraises qui vivent à La Réunion ». Elle est allée à leur rencontre à Saint-André, au Port et Saint-Louis. Le constat est amer. En effet, un grand nombre de Mahorais ont été contaminés. Le comble, ils n’ont pas déclaré leur maladie. D’une part par manque d’information et d’autre part, ils ne parlent pas tous le français. Et ils ne comprennent pas ce qui leur arrive dessus.

Prévention au sein de la population mahoraise vivant à La Réunion

Aux abords des aéroports, elle les rencontre. Elle résume ainsi la situation à Mayotte après un recueil d’avis : « la situation est catastrophique ». Cette maladie en expansion frappe les habitants de la brousse. Mais on n’en parle pas ! D’où la nécessité d’informer les Mahorais à leur départ et à leur arrivée. Les 2 associations bénéficient que trop rarement de subventions. Quand c’est le cas, elles les utilisent à bon escient. Prochainement, Anahna Maesho Yamesso, avec le concours d’artistes musiciens, chantera en mahorais des messages de prévention. Gravés sur CD, ils seront distribués ensuite aux familles mahoraises et malgaches mahorais.

Le cœur y est !

En conclusion, Josette Brosse comme Dominique Lienemann se sont associées pour éviter la reprise de cette épidémie. Elles disposent de peu de moyen, mais le cœur y est !

J.F N.


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