Lutte contre le chikungunya

L’adhésion de la population indispensable

12 juin 2006

Dans son dernier numéro, “Science et vie” rappelle que la démoustication doit prendre en considération le facteur culturel.

Afin de lutter efficacement contre le chikungunya, la demande porte sur l’utilisation de produits qui prennent en compte les contraintes de l’insularité, et notamment un environnement fragile. Mais aussi efficaces qu’ils soient, les insecticides doivent être acceptés par la population, ils doivent être adaptés à la culture.
Dans le dossier qu’il consacre ce mois-ci à l’expansion des moustiques sur la planète, “Science et vie” fait le point sur les moyens de prévention. Les moustiques sont en effet les vecteurs de maladies graves telles que le paludisme et le chikungunya. La lutte contre ces maladies comporte plusieurs volets dont un capital : la prévention des piqûres, car c’est par ce mode de contamination que s’étendent les épidémies de virus transportés par les moustiques.
"Pour lutter contre le vecteur du paludisme, le meilleur outil dont nous disposons, c’est la moustiquaire imprégnée d’insecticide", indique Marc Hougard, de l’IRD cité par “Science et vie”. Car d’après lui, "c’est très efficace : non seulement un seul contact suffit à foudroyer l’insecte, mais les produits d’imprégnations sont inoffensifs pour l’Homme aux doses recommandées". Ce raisonnement s’applique à l’anophèle, principal vecteur du paludisme, qui a pour habitude de piquer la nuit. Dans ce cas, la moustiquaire est donc un moyen de prévention efficace, et à première vue facile à mettre en œuvre. Mais le deuxième point n’est pas toujours acquis.
Car aussi efficace qu’il soit, un moyen de lutte doit être accepté par la population. “Science et vie” explique que "dans certaines régions où le blanc est la couleur du deuil, les moustiquaires, si elles sont de cette couleur, ne remportent guère de succès".
Et de préciser qu’"il est souvent nécessaire de faire appel à des socio-anthropologues pour adapter les outils à la mentalité et aux traditions des populations qui ne font pas toujours le lien entre les moustiques et les maladies que ceux-ci transmettent".
Dans la perspective de la diffusion généralisée du Bti à la population, cet exemple cité par “Science et vie” montre que la réussite de cette opération dépendra aussi du facteur culturel.

Manuel Marchal


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