« On peut être négatif le jour du test et positif le lendemain »

L’ARS démontre que des passagers amènent le coronavirus à La Réunion

5 septembre 2020, par Manuel Marchal

Pour l’Agence régionale de Santé, la ligne est la suivante : depuis plusieurs semaines, les passagers n’amènent plus le coronavirus à La Réunion. Mais cette affirmation est démentie par l’ARS elle-même, quand elle rappelle qu’une personne négative à un test RT-PCR, peut être positive le lendemain si le virus est incubé.

Lors de la conférence de presse hier de la préfecture, et des autorités sanitaires et éducatives, l’Agence régionale de Santé a rappelé la ligne qu’elle défend depuis l’aggravation des chiffres de l’épidémie de coronavirus à La Réunion : c’est une épidémie où les cas autochtones sont très largement majoritaires. Et la directrice de l’ARS Réunion de souligner que « ce ne sont plus les passagers qui amènent le virus, et cela depuis plusieurs semaines ».
Quelques instants plus tard, la même directrice de l’ARS indique que face à la limite des capacités de test de dépistage à La Réunion, cet outil doit être utilisé de manière plus ciblée. Et de souligner en substance que « le test RT-PCR n’est pas un test fait pour se rassurer. On peut être négatif au test un jour et positif le lendemain si le virus était en train d’incuber ».

Or, toute personne voulant venir à La Réunion doit présenter à l’embarquement le résultat négatif à un test RT-PCR effectué 72 heures avant le vol. L’ARS confirme donc finalement que ce test ne constitue pas une mesure aussi sûre que la quarantaine de deux semaines, puisqu’une personne présentant un résultat négatif au test peut très bien en réalité être contagieuse au moment où elle arrive à La Réunion.

C’est ce que confirme d’ailleurs une autre information de l’ARS. Hier, sa directrice a annoncé un taux de positivité de 0,5 %. Cela veut dire que sur 10.000 passagers, 55 sont porteurs de la COVID-19 alors qu’ils n’étaient en moyenne que 33 sur 10.000 voici deux semaines. Ce n’est pas loin d’une hausse de 100 %, tandis que le trafic aérien ces deux dernières semaines connaissait encore une période de pointe avec plus de 20 vols par semaine en provenance de la France alors que le trafic en provenance de Mayotte est bien marginal.

Rappelons que depuis le 11 juillet, la quarantaine et le test à La Réunion ne sont plus obligatoire. Deux semaines plus tard, le premier « cluster » était découvert dans notre île, prélude à l’explosion de l’épidémie dans notre île.

M.M.

A la Une de l’actuCoronavirus

Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?

Messages


Témoignages - 80e année


+ Lus