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Chikungunya : le PCR, force de propositions
25 février 2006
Lors d’une rencontre avec la presse hier, Maurice Gironcel, Gélita Hoarau, Eric Fruteau et Huguette Bello ont rappelé les actions du PCR pour que l’impact du chikungunya soit pris en compte au plus haut niveau de l’État. Ils ont également précisé quelles peuvent être les pistes pour sortir de la crise.
En octobre dernier, face à la "désinvolture" des autorités sanitaires locales qui ont trop longtemps minimisé l’épidémie et son développement, le Parti communiste réunionnais redoutait déjà une catastrophe sanitaire. Alors accusé de faire du catastrophisme, d’entretenir un discours polémique à visées politiciennes, il estime avoir joué son rôle pour que la vérité soit rétablie, que la mobilisation nationale intervienne.
Le PCR c’est aussi une force de propositions, active dès les premières heures de crise et qui poursuit, aujourd’hui encore, sa participation à la lutte communautaire.
Mobilisation sans faille
"Il ne s’agit pas pour nous de jouer au "dovinèr"", mais bien de "jouer notre rôle de responsables politiques qui est de montrer les problèmes et d’apporter des solutions. Car nous ne faisons pas que dénoncer certaines carences. Dès le début, nous avons émis des suggestions pour tenter de régler la crise sur le cours, le moyen et le long termes". Le PCR, fort de son réseau de militants, de sympathisants, impliqués dans la vie réunionnaise, proche des préoccupations et du quotidien de la population, a mesuré très tôt le danger qui courrait et a alerté l’opinion et les dirigeants politiques.
Les parlementaires Huguette Bello et Gélita Hoarau ont interpellé sans relâche les ministres de l’Outre-mer, de la Santé, jusqu’au président de l’Assemblée nationale, pour que la gravité de l’épidémie et de ses conséquences sanitaire, économique, environnementale soient considérées avec justesse par le gouvernement. Pour que les Réunionnais ne continuent pas à souffrir dans le silence et l’isolement. De leurs côtés, dès novembre 2005, les conseillers généraux du PCR ont interpellé en commission permanente la présidente du Département pour qu’elle plaide la catastrophe sanitaire régionale auprès du gouvernement. Ce sont toutes les énergies du parti qui se sont mobilisées dès le début pour faire entendre la voix de La Réunion en état de crise, pour que la solidarité nationale s’exerce. Ces mêmes élus ne désarment pas et s’inscrivent, aujourd’hui encore, comme force de propositions.
"Rétablir la confiance"
Dès le 13 octobre, le parti a sollicité l’intervention de l’OMS pour que des experts prennent fait de l’épidémie sur le terrain et engagent des études. Il aura fallu près de 5 mois pour que cette proposition soit entendue. Dès le 13 octobre, "nous avions suggéré la lutte biologique pour juguler la crise et proposé le Bti pour traiter les larves efficacement", rappelle Éric Fruteau. Mais il faut aller encore plus loin, envisager le biologique comme moyen de lutte à long terme, dans le cadre d’un développement durable associant la population et les pays de la zone. Selon le PCR, divers protocoles, schémas de lutte (voir encadré) peuvent être étudiés et mis en place. "C’est le rôle des dirigeants politiques d’essayer de répondre aux demandes ponctuelles, mais aussi d’apporter des solutions pérennes pour que La Réunion sorte par le haut de cette crise". Il est nécessaire d’associer la population, car c’est sa participation qui conditionnera la victoire contre le chikungunya et la capacité de l’île à se préparer aux autres menaces que constituent les maladies nouvelles ou résurgentes. Les élus communistes estiment qu’elle a besoin, pour cela, d’être considérée, reconnue et qu’une communication claire lui soit proposée pour lui permettre de devenir acteur de lutte, acteur de son avenir. "Il reste beaucoup à faire, à commencer par rétablir la confiance".
Estéfani
Quelques propositions du PCR
Dans la continuité de sa participation à l’effort de lutte, le PCR transmettra au Premier ministre Dominique de Villepin, qui arrive dans notre île dimanche matin pour 48 heures, une série de propositions. En voici quelques grandes lignes :
o Prophylaxie : le PCR affirme comme majeure la mise en place d’un service de prophylaxie "digne de ce nom" pourvu de moyens financiers et humains adaptés et consolidés par des emplois pérennes ;
o Isolement des malades : un protocole de mise en isolement des nouveaux cas durant la période de virémie de 5 jours devrait être étudié pour éviter qu’ils ne soient sources de transmission du virus. Cette solution viserait à juguler le développement de l’épidémie ;
o Personnes vulnérables : un protocole de soin et de prise en charge spécifiques pour les malades atteints initialement de pathologies (diabète, insuffisances cardiaques et respiratoires, porteurs du VIH/SIDA, dépendants à l’alcool,...) qui ont des conséquences aggravantes en cas de chikungunya, pouvant entraîner des décès indirects ;
o Femmes enceintes : il faut permettre aux futures mamans salariées de bénéficier de compensations financières qui leur permettraient de cesser leur activité professionnelle plus tôt. Il faut entendre leur appréhension, les risques qu’elles et leurs bébés encourent en s’exposant aux contacts extérieurs ;
o Service national civil : considérant qu’il est nécessaire de définir des modalités d’aides aux malades, le PCR suggère, "pourquoi pas", de rétablir le service national civil qui permettrait aux Réunionnais, formés au secourisme, de venir en soutien aux personnes âgées et handicapées à domicile, aux sans domiciles, etc...
o Gratuité des répulsifs : considérant que 300.000 Réunionnais sont bénéficiaires de la CMU, une attention particulière doit être portée à cette proposition pour que chacun puisse se protéger et ainsi freiner le développement de la maladie ;
o Petites entreprises : la Région Réunion a déjà pris l’initiative de se porter garant des demandes de prêts des petites entreprises qui manquent de trésorerie pour pouvoir assurer leur activité. Le Département a décidé de soutenir ce projet, et il s’agit de demander à l’État son plein soutien dans ce sens ;
o Salariés : la situation des salariés doit faire l’objet d’une plus grande attention et les délégués syndicaux d’une plus grande écoute. Les dispositifs en cours n’offrent aucune garantie salariale, contraignant certains salariés à poursuivre leur travail en dépit de la maladie ;
o Bti : dans le cadre de la définition de moyens de lutte biologiques, des recherches pour l’élevage local du Bti doivent être engagées. Au Brésil, son incubation se fait dans de la coco, "pourquoi pas la bagasse ici ?" ;
o Nem Tree : cet arbre originaire de l’Inde, également appelé margousier, est un répulsif naturel que l’on retrouve à Saint-Paul, à l’Étang-Salé ou encore au Port qui possède des plants destinés plus tard à la vente. Accroître la culture de cette espèce et développer le travail de l’extraction de son huile est une piste à étudier dans le cadre d’une lutte anti-vectorielle pérenne ;
o Démoustication mécanique : parfaire et élargir les procédés de démoustication mécaniques permettrait d’impliquer davantage encore les Réunionnais dans la lutte quotidienne contre le vecteur ;
o Mobiliser la population : mettre en place une communication efficace destinée au grand public, mobiliser le tissu associatif dans des opérations de proximité et le Rectorat pour l’éducation des plus jeunes. Pour renouer avec une culture de la lutte anti-vectorielle, l’Éducation nationale est un acteur majeur.
Jean-Yves Langenier, maire du Port
Communiquer pour mobiliser
Le Port a été l’une des premières communes affectées par le virus. "Nous avons reçu peu d’échos face aux alertes adressées", souligne son maire et conseiller général, Jean-Yves Langenier. "Nous avons donc mis en place nos propres dispositifs dans le domaine de la prévention pour réduire la population de moustiques".
Les résultats chiffrés de la démoustication mécanique reposant sur le principe de déchetterie mobile seront disponibles la semaine prochaine, mais déjà Jean-Yves Langenier parle de "résultats relativement intéressants". Et l’observation de la carte sanitaire de La Réunion semble en attester, car la ville du Port se situe aujourd’hui parmi les 6 communes de l’île les moins touchées. "Les différentes initiatives de communication, de sensibilisation nous ont permis de contenir progressivement la maladie, pas de la stopper, mais de freiner son développement".
On ne pourra pas, selon le maire du Port, combattre le chikungunya si l’on n’associe pas étroitement la population dans la lutte, et pour cela, il y a un effort considérable de communication à fournir. "Trop de communication tue la communication", constate le maire qui estime que c’est un axe clé de la lutte qui permettra de mobiliser la population en tant qu’acteur.
Confrontés à "une masse d’informations parfois contradictoires", beaucoup d’entre eux doutent encore que le moustique soit vecteur de maladie. Il faut revoir la communication à sa base, à commencer par la transmission de la maladie. Et dans cet exercice, l’Éducation nationale a son rôle à jouer. Les 200.000 élèves qui partent en classe chaque jour sont de bons vecteurs d’informations, de bons relais vers l’extérieur. "La communication et l’information sont des objectifs essentiels si l’on veut enrayer l’épidémie de la carte de La Réunion dans les meilleurs délais".
Estéfani
Commentaires de Gélita Hoarau
"Penser à notre avenir"
La sénatrice, pour ne pas faire redondance avec ce qui a déjà été formulé par des membres du PCR, apporte quelques commentaires, à commencer par le sentiment que lui inspire la venue du Premier ministre. "Je ne vais pas rentrer dans la polémique qui a cours en ce moment à Paris, je préfère considérer cette venue comme la manifestation d’une prise de conscience de la crise actuelle. Depuis le temps que nous réclamons que le chikungunya soit reconnu comme cause nationale car notre île n’a pas les moyens de lutter seule contre l’épidémie, nous semblons être enfin entendus. Tard certes, mais tous les services sont sur le pont. Les 6 ministres concernés se penchent sur le problème et c’est tant mieux. Tant mieux aussi que ce soit le Premier ministre qui orchestre tout ça". Après les constats, il faut, selon la sénatrice, poursuivre les propositions pour l’avenir proche et le long terme. Elle présentera mercredi au Sénat, avec Anne-Marie Payet, le rapport sollicité par la Commission des Affaires sociales, avant la venue prochaine de la mission sénatoriale qui doit analyser l’efficience des différents dispositifs de lutte et de gestion de crise mis en place à La Réunion. Parce que "nous devons en tant que Réunionnais penser à notre avenir", la sénatrice estime que la population doit posséder les outils de lutte pour s’impliquer. Les agriculteurs sont prêts à étudier des techniques locales d’incubation de la souche biologique du Bti. De la même façon, les graines du Neem Tree peuvent produire de l’huile aux vertus répulsives. C’est un travail artisanal qui peut être réalisé localement et qui s’inscrit dans un projet de développement durable.
Huguette Bello n’a pas dit son dernier mot
"Catastrophe régionale hors du commun"
Le ministre de l’Outre-mer a beau déclarer que La Réunion est en état de catastrophe naturelle, cela reste au stade de l’annonce car la démarche officielle de reconnaissance n’est pas effectuée. La députée Huguette Bello qui plaide depuis de nombreuses semaines auprès du gouvernement pour qu’il légifère sur la question, ce qui permettrait le déblocage de fonds de soutien à la hauteur de la crise, n’a pas dit son dernier mot. Elle plaide aujourd’hui pour que le chikungunya soit considéré comme "catastrophe régionale hors du commun", ce qui permettrait la mobilisation de fonds européens pour venir en aide à La Réunion.
L’état de "catastrophe régionale hors du commun" est prévu par le règlement des Communautés européennes du 11 novembre 2002. Elle est reconnue lorsque la catastrophe "affecte la majeure partie de la population d’une région et entraîne des effets graves et durables sur sa stabilité économique et sur ses conditions de vie". Il est précisé qu’"une attention particulière est accordée aux régions éloignées ou isolées comme par exemple les Régions ultrapériphériques ou insulaires". La reconnaissance de cet état permet alors de bénéficier d’une aide financière du Fonds de solidarité de l’Union européenne, le FSUE, doté d’1 milliard d’euros dont 75 millions pour les catastrophes régionales hors du commun. Le FSUE intervient également en cas de “catastrophe majeure”, c’est-à-dire quand les coûts estimés des dégâts directs s’élèvent à plus de 3 milliards d’euros ou de 0,6% du revenu national brut de l’État concerné.
La députée souhaiterait que la succession de ministres permette enfin au gouvernement de se prononcer. Elle se dit choquée des déclarations du Premier ministre qui annonce une grande démoustication pour La Réunion, alors que le rapport de l’IGAS lui-même mentionne qu’il faut évaluer les moyens de lutte.
Le Parti communiste guadeloupéen solidaire des Réunionnais
Dans un communiqué publié hier, le PCG fait part à l’ensemble des Réunionnais, de sa solidarité et de son soutien. Nous le reproduisons ci-après.
"Le Parti communiste guadeloupéen qui suit avec attention l’évolution de la situation sanitaire à La Réunion assure au Parti communiste réunionnais et à tout le peuple réunionnais accablé par l’épidémie de chikungunya, de son soutien et de sa solidarité.
Nous appuyons vos démarches pour que les autorités responsables, particulièrement l’État, assument toutes leurs responsabilités pour la protection de la santé des Réunionnais et pour la mise en œuvre de traitements d’éradication du vecteur du virus, qui ne portent pas atteinte à l’environnement et la santé des Réunionnais.
Nous restons vigilants et attentifs pour toute contribution à apporter dans la lutte que vous avez engagée pour la santé des Réunionnais et la préservation d’écosystème dans votre pays."
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