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Cellule de crise à la préfecture
20 janvier 2006
Près d’un an après le début de l’épidémie, la lutte contre le chikungunya va voir ’un renforcement très net des moyens humains, financiers et organisationnels’, précisait hier le préfet à une presse nombreuse et impatiente de connaître les nouvelles mesures officielles. Multipliant enquêtes et reconnaissances de nouveaux cas, sans pouvoir donner de chiffres sur l’ampleur humaine du phénomène, la Préfecture semble prendre, aujourd’hui enfin, conscience de l’urgence sanitaire. Elle renforce la prévention et communication, et en appelle toujours à la lutte communautaire.
Cela me fait penser à cet enfant qui, peu conscient du danger, malgré la mise en garde de ses parents, continue à se balancer sur sa chaise, vous regardant droit dans les yeux, avec arrogance. Puis il finit par tomber. Il avait été prévenu, mais il faut faire son expérience. Dans le cas du chikungunya, qui touche pour la première fois un pays dit développé, c’est malheureusement au détriment des Réunionnais, de leur santé, de la situation économique de notre île toute entière que la Préfecture fait l’expérience de la gestion d’une situation d’urgence sanitaire.
Conseil régional sollicité
La Préfecture met en place une cellule de crise permanente qui regroupera des responsables des sous-préfectures, de la DRASS, de la DASS, de la CIRE, du SDIS, de la police et de la gendarmerie. Cette cellule récoltera les informations relatives aux cas déclarés et coordonnera les moyens mis en place sur le terrain. Bien que ce type de dispositif soit déjà activé, de nouveaux partenaires vont permettre son renforcement pour une collaboration plus étroite. Pour preuve, les réunions de travail ne seront plus hebdomadaires, mais bi-hebdomadaires, avec un point presse tous les jeudis. À noter également que le préfet, sur la directive du ministère de l’Outre-mer, va proposer au Conseil régional de s’unir à la lutte.
Arsenal civil et militaire
Deuxième versant de la stratégie préfectorale : la mobilisation de onze brigades spéciales de lutte contre le chikungunya. Quatre brigades militaires composées chacune de 20 soldats, d’un agent de la DRASS, sont déjà opérationnelles, sur le terrain. Elles bénéficient chacune d’un 4X4 doté d’un pulvérisateur insecticide longue portée, de pulvérisateurs individuels gérés par des personnes, encore en formation.
Sept brigades civiles vont être mobilisées sur les communes de Saint-Denis, Saint-Louis, Saint-Benoît, Saint-André, Saint-Pierre et Saint-Paul. Les contrats aidés des mairies vont soutenir le dispositif, appuyées par les sous-préfets d’arrondissement. Ces brigades ne seront opérationnelles que le 1er février, dans 10 jours (soit plusieurs milliers de cas plus tard). Elles seront encadrées par les sapeurs pompiers et les agents municipaux, dotés du matériel de désinsectisation. Le préfet note que la priorité sera donnée à la commune de Saint-Louis, très sévèrement touchée, comme le soulignait dernièrement, dans une lettre ouverte, 32 médecins de la commune, submergés de travail.
Communication de masse
Le plan de communication, jusque-là pilier du "grand plan d’action" que la Préfecture annonçait le 4 janvier, va également être renforcé pour permettre, conformément aux préconisations de l’OMS, de mener une véritable lutte communautaire. Tous les quotidiens, sans exception cette fois, les magazines, les journaux gratuits, les communaux porteront les messages de prévention. La campagne radio va se poursuivre et s’amplifier, complétée dès février par des messages télé. Sur ce point, Laurent Cayrel rappelle que les ministères de la Santé et de l’Outre-mer soutiennent l’initiative. Affichages, flyers, SMS, numéro Vert : tous les vecteurs de communication vont être entrepris pour tenter de toucher l’ensemble de la population et ainsi permettre sa mobilisation.
Le préfet a insisté sur les deux moteurs essentiels de la lutte, ses deux piliers : l’élimination des gîtes larvaires et la protection individuelle avec "une mention spéciale pour les personnes âgées, les femmes enceintes, les personnes malades." Au total c’est un million d’euros mobilisé depuis le début de la lutte. Et "le cas échéant, si cela s’avère nécessaire, le ministère de l’Outre-mer et celui de la santé pourront décider de moyens supplémentaires." Nous voilà rassurés !
Estéfani
Les chiffres officiels ne sont plus fiables
" Tout à fait, les chiffres sont sous-estimés "
Répondant à la question des estimations de cas de chikungunya, le préfet soutient que "l’on ne peut pas utiliser des méthodes de multiplication systématique, cela voudrait dire que toute l’île est infectée de la manière." Depuis le début de l’épidémie, le système de repérage actif des cas déclarés mis en place par les services sanitaires était "extrêmement fiable jusqu’à cette augmentation franche de l’épidémie à la mi-décembre", explique le docteur Philippe Renaud de la CIRE (Cellule inter-régionale d’épidémiologie).
Dans les zones nouvellement déclarées, il est encore utilisé et serait, selon lui, encore probant. Par contre, dans les zones actives de l’épidémie, il ne serait "plus aussi efficace." Les chiffres l’attestent : depuis le 25 décembre, 2.857 signalements ont été enregistrés sur toute l’île dont 418 à Saint-Louis, alors que le corps médical donne une large fourchette de 700 à 1.000 nouveaux cas traités chaque semaine, selon les secteurs. On est loin du compte.
L’Institut de veille sanitaire réfléchit donc à l’élaboration d’une nouvelle méthode de comptage pour obtenir "une fourchette d’estimations, une appréciation, plus précises." Sans cette nouvelle méthode, aucune marge d’erreur ne peut être confirmée. "Tout à fait, les chiffres sont sous-estimés", poursuit le docteur Renaud qui parle d’une fréquence de transmission de l’épidémie de 1.200 cas. "Jamais elle n’a été aussi active depuis le début. La transmission est très importante surtout dans l’Est et le Sud, mais toutes les communes sont touchées. Face à cette flambée, il faut une réadaptation de nos méthodes pour une estimation fiable."
Les hospitaliers débordés
" Un souci, une préoccupation "
Quelques établissements de santé de l’île ont mis en place des systèmes de vigilance pour permettre à l’ARH (Agence régionale de l’hospitalisation) de disposer d’éléments en temps réels et ainsi réorganiser la prise en charge des malades, leur réorientation. Dans l’Est, les services hospitaliers semblent submergés et ont du mal, malgré leur implication, à gérer l’ampleur du phénomène. Philippe Roger, directeur adjoint de la DRASS, souligne que c’est "un souci, une préoccupation." Il faut ainsi activer les services de soins à domicile, les aides ménagères, les réseaux du social pour soutenir les personnes âgées, les personnes isolées, celles souffrant déjà de diverses pathologies aggravantes. Sur ce point, le préfet lance "un appel direct aux médecins pour qu’ils se mobilisent sur ce sujet, qu’ils conseillent et sensibilisent les malades sur les mesures de protection individuelles."
An plis ke sa
" Pas de décès direct "
Jusqu’à aujourd’hui, aucun décès dû au chikungunya n’est enregistré, du moins, aucun élément ne permet de corroborer que des personnes âgées auraient succombé aux effets de la maladie. Le docteur Christian Lassalle admet que chez le nourrisson infecté par le moustique, les douleurs articulaires peuvent entraîner une perte d’appétit, des risques de déshydrations, "des conséquences indirectes de la maladie particulièrement graves, comme pour les personnes âgées, les pathologies chroniques." L’on enregistre "pas de décès direct."
Des recherches en cours ?
Le docteur Lassalle soutient que, dès le début de l’épidémie, des travaux ont été entrepris pour surveiller les risques de complications. Depuis septembre, un système de surveillance régional serait en place pour recevoir les informations et investiguer les cas. Comme annoncé dans notre édition de mercredi, les professionnels de maternité vont se réunir pour délivrer une information plus juste et précise aux femmes enceintes, s’accorder sur une conduite à tenir. De plus, l’hôpital Sud Réunion travaille actuellement sur la question du traitement, à l’élaboration de "protocoles locaux qui serviraient de recommandations pour partager des informations adaptées au fur et à mesure de ce qu’on sait." Enfin, un interne du CHD de Bellepierre suit actuellement un échantillon de 100 à 200 cas confirmés par sérologie. Il fera un premier bilan d’étape après 6 mois de suivi, un autre au bout d’un an afin d’avoir une idée des formes les plus traînantes.
À cas déclaré, zone démoustiquée ?
Le directeur adjoint de la DRASS nous répond que "la stratégie évolue avec l’évolution de l’épidémie." Si les foyers récents sont encore traités pour éviter leur amplification, en revanche, dans les foyers très actifs, cela n’est pas systématique. Philippe Roger entend "la frustration des gens qui disent qu’on ne passe pas", mais soutient qu’il en va d’une stratégie qui combine le traitement massif et parfois individuel selon les zones.
Le préfet réunit les communes sur le problème des déchets
Le 4 janvier, le préfet notait avoir recensé 200 sites de dépôts qui, pour les plus inaccessibles, seraient pris en charge par l’armée. "Pour l’instant rien a changé", souligne le préfet qui axe son action en priorité sur les foyers de contamination et la prévention. "Cela n’est pas le rôle de la brigade spéciale de l’armée qui sera mobilisée le cas échéant" et quand bien même, cela ne suffirait pas à régler le problème des déchets. "On pourra continuer à vider les ravines et les dépôts sauvages, si les gens continuent à y verser des déchets, cela ne servira à rien." C’est une question de mobilisation citoyenne. La gestion des déchets étant de la compétence des communes, le préfet les réunira la semaine prochaine pour en débattre.
Rupture de stock des anti-moustiques
Il y a quinze jours, la Préfecture aurait interpellé les pharmacies et leurs grossistes sur les problèmes de rupture de stock en répulsifs. Il est vrai, les grandes surfaces et commerces n’auraient pas été sensibilisés à ce problème majeur préjudiciable à la protection individuelle. Un réapprovisionnement par avion, plus rapide que le bateau, pose des problèmes de sécurité, en rapport avec les produits inflammables.
Distribution gratuite de serpentins ?
"On peut envisager beaucoup de choses", répond le préfet qui estime que cette hypothèse mobiliserait beaucoup de fonds qui ne seraient pas dévolus alors à l’éducation, à la prévention, des actions selon lui plus rentables en termes d’efficacité. De plus, il y a un risque de démobilisation des gens. "Je ne suis pas contre, mais cela mérite une analyse sur les effets de masse." Il n’est pas exclu, comme au Port, que des personnes dans le besoin, qui n’ont pas les moyens de se protéger contre la maladie, puissent bénéficier gratuitement d’anti-moustiques. Les mairies seront concertées sur ce sujet.
Pas de lutte biologique pour l’instant
Les produits biologiques comme le BTI ne sont que des larvicides qui, selon Julien Thiria, ingénieur sanitaire à la DRASS, sont inutiles en cette période de crise épidémique où l’urgence est d’éliminer les adultes. Il n’existe pas de produits biologiques qui tuent les moustiques adultes. Mais ne peut-on pas anticiper ? Combiner les deux traitements ? Penser à la protection des autres espèces naturelles mises à mal par le Théméphos ? Se dire que les larves deviendront adultes et donc prendre le problème à la base ? Le BTI, testé il y a dix ans à La Réunion, aurait démontré qu’il tenait peu dans l’environnement, qu’il avait une faible rémanence, alors que le Théméphos, "non toxique", utilisé actuellement, a une meilleure résistance. Et puis, "cela ne changerait rien en termes de lutte épidémique." Cependant, la lutte biologique n’est "pas exclue par la suite", espérant que, là encore, il ne soit pas trop tard.
150 TOS mobilisés
Tous les chefs d’établissements de l’île ont été contactés pour mener des actions de démoustication dans les collèges et lycées, ainsi que les mairies pour faire de même dans le primaire. 150 TOS, titulaires, ont été formés par la DRASS pour mener des opérations dès lundi pour une désinsectisation progressive de tous les établissements. Le préfet rappelle que la priorité est donnée à la destruction mécanique des gîtes larvaires, la solution chimique venant après.
Information aux touristes
Rien de plus que des flyers, le numéro Vert, et des conseils dispensés à leur arrivée à Pierrefonds ou Gillot. Rien de prévu en amont, avant leur départ.
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