Changement climatique et maladies émergentes

L’herpès favorisé par le blanchiment des coraux : danger à La Réunion

13 février 2016, par Manuel Marchal

Le changement climatique déplace les zones de diffusion des maladies. La rapidité du réchauffement prend de cours la capacité naturelle des organismes à s’adapter. Dernier exemple en date en Australie, avec un lien entre le blanchiment des coraux et l’herpès.

La Grande Barrière de Corail est touchée par le blanchiment. Cela favorise le déplacement de maladies infectieuses, en particulier l’herpès. (Photo Oregon State University)

Une étude de l’Université d’État de l’Oregon a conclu que l’émergence de virus peut être associée avec le phénomène de blanchiment des coraux, en particulier comme le résultat de stress multiples. Pour La Réunion, cela soulève un nouveau problème de santé publique.

La Réunion a des coraux

Notre île possède en effet une barrière corallienne. Le blanchiment des coraux est une conséquence des émissions massives de gaz à effet de serre provoquées par les activités humaines. Une grande partie du gaz carbonique, CO2, issu notamment de la pollution automobile est absorbé par les océans. Cela change leur composition chimique et les rend plus acides. Le changement est si rapide que le corail ne peut pas s’adapter. Il est alors touché par une maladie mortelle : le blanchiment des coraux. L’océan n’a pas de frontière, le corail de La Réunion subit aussi le blanchiment qui menace sa survie. Mais ce phénomène fait également apparaître des maladies émergentes.

La découverte de l’Université d’État de l’Oregon est publiée dans « Frontiers of Microbiology ». Elle montre l’expansion de trois groupes de virus, notamment l’herpès, apparue lors du blanchiment d’une partie de la Grande Barrière de Corail, au large de la côte Est de l’Australie.

« Toute la population du monde est concernée par la survie du corail », dit Rebecca Vega-Thurber, professeur - assistante en microbiologie au OSU College of Science, et qui a contribué à l’étude. « Cette recherche suggère qu’une infection virale peut être une part importante du problème, et n’a jusqu’alors pas été documentée, et n’a reçu qu’une très faible attention ».

Rétrovirus, mégavirus et herpès

Les virus découverts comprennent des rétrovirus and des mégavirus, and un type de virus herpès était particulièrement abondant. Pour Rebecca Vega-Thurber, « c’est une très mauvaise nouvelle ».

L’herpès est une maladie virale contagieuse responsable d’affection de la peau et des muqueuses. Elle est une maladie considérée comme bénigne chez les personnes en bonne santé, mais peut se révéler très sérieuse chez les sujets présentant un déficit immunitaire, les nourrissons ou les femmes enceintes.

Autant dire que cette découverte est très inquiétante pour La Réunion.

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