Coronavirus à La Réunion : l’importation d’Omicron et la contamination massive en janvier qui a suivi responsables de la baisse du nombre de nouveaux cas

L’immunité collective à la COVID par Omicron est bien la stratégie : quel impact parmi les plus de 30 morts par semaine depuis fin janvier ?

19 février 2022, par Manuel Marchal

Conformément à ce qu’il s’est passé ailleurs dans le monde, Omicron permet à La Réunion d’atteindre un niveau d’immunité collective suffisant pour faire baisser le nombre des contaminations. En affirmant que cette évolution vient des vaccins, les autorités sanitaires ne trompent personne. Si les contaminations diminuent, c’est bien parce qu’il y a de moins en moins de personnes qui n’ont pas été infectées par Omicron, importé en novembre. Le nombre sans précédent de morts de la COVID observé depuis fin janvier interroge : est-ce le « dégât collatéral » de cette stratégie ou découle-t-il de contaminations datant d’avant l’éradication du variant delta par Omicron ?

L’État a tenu ce 18 février une conférence de presse sur la situation sanitaire. Elle appelle à quelques commentaires :

Nombre sans précédent de morts passé sous silence : quelle amélioration ?

Dans toute épidémie, l’indicateur principal est celui du nombre de morts. Voici les données communiquées par les autorités sanitaires au cours de ces dernières semaines :
11 janvier : 16 décès les 7 jours précédents
18 janvier : 27 décès les 7 jours précédents
25 janvier : 38 décès les 7 jours précédents
1er février : 31 décès les 7 jours précédents
8 février : 34 décès les 7 jours précédents
15 février : 38 décès les 7 jours précédents
Il est à noter que ces décès concernent des personnes non-vaccinées, ou qui ont reçu une dose de vaccin, deux doses voire trois doses.
Cette vague de mortalité sans précédent ne semble pas émouvoir les autorités sanitaires qui l’ont totalement passée sous silence lors de la conférence de presse tenue ce 18 février à la Préfecture. Pas même un mot pour ces victimes d’une épidémie importée à La Réunion par l’ouverture sans discontinuer de l’aéroport depuis le premier cas importé en mars 2020. 603 personnes ont perdu la vie à La Réunion à cause de cette stratégie. Une maladresse qui fait réfléchir mais qui s’inscrit sans doute dans la stratégie de Paris : ne plus parler des morts et mettre l’accent sur la baisse du nombre des contaminations… les élections approchent et il faut préparer la fin du Pass sanitaire en fonction du calendrier électoral.

L’importation d’Omicron en novembre explique la baisse des nouvelles contaminations aujourd’hui

La variant Omicron a été officiellement importé à La Réunion en novembre par des passagers vaccinés qui avaient satisfait à tous les tests de dépistage avant d’entrer dans notre pays. Peu après, les autorités sanitaires ont donné toutes les autorisations nécessaires à la tenue du Sakifo, festival regroupant pendant trois jours des milliers de fêtards sans respect des mesures de distanciation sur une plage. Les portes de l’aéroport sont également restées grandes ouvertes aux vaccinés qui étaient moins protégés contre Omicron. L’addition de ces différents faits ne pouvait que déboucher sur l’explosion du nombre de cas qui est survenue quelques semaines plus tard.
L’expérience de nos voisins d’Afrique australe, premiers touchés par ce variant, montrait par ailleurs qu’Omicron était moins virulent que ces prédécesseurs, et ne mettait que quelques semaines à éradiquer. Il est également bien plus résistant aux vaccins, car il comporte de très nombreuses mutations de la molécule du coronavirus jugée responsable de l’infection.
Comme en Afrique, la sélection naturelle s’est appliquée à La Réunion et en quelques semaines, Omicron a remplacé le variant delta. Il s’en est suivi un nombre de contaminations record avec un pic à 6500 par jour fin janvier. Tout comme en Afrique, il fallait donc s’attendre à une diminution du nombre des nouvelles contaminations, car le nombre de personnes qui n’ont pas été exposées à Omicron diminue chaque jour. C’est pourquoi dire que cette baisse découle des vaccins ne trompe personne, car Omicron contamine aussi bien une personne vaccinée que non vaccinée.
Par ailleurs, depuis 4 semaines, les autorités sanitaires ne communiquent plus le nombre hebdomadaire de cas importés. Cette omerta peut s’expliquer de la sorte : maintenir l’aéroport ouvert pour qu’Omicron entre en masse à La Réunion.
Mais cette stratégie comporte-t-elle un risque qui se traduit aujourd’hui par un nombre de morts du coronavirus sans précédent à La Réunion ? Ces décès découlent-ils de contaminations antérieures à l’éradication du variant delta par Omicron ou ont-ils une autre explication ?

« Trois stimulations » plutôt que trois doses de vaccin pour être immunisé : le discours officiel a changé

Jusqu’à présent, les autorités sanitaires ne cessaient de répéter que la protection contre le coronavirus passait par la multiplication des injections de doses de vaccin. La diminution de validité du Pass sanitaire à 4 mois signifie une injection tous les 3 mois par un médicament à 20 euros pièce payé par les cotisations des travailleurs à la Sécurité sociale. C’était la promotion de la dose « booster ».
Aujourd’hui en conférence de presse, les autorités sanitaires ont changé de discours : « trois stimulations » remplacent trois doses de vaccin. Cela signifie que la contamination à Omicron fait partie des trois stimulations, ce qu’ont d’ailleurs en substance confirmé ce 18 février les autorités sanitaires. Un élément de plus qui tend à confirmer que l’importation d’Omicron à La Réunion a été utilisée pour compenser l’incapacité des vaccins fabriqués aux Etats-Unis à contrôler l’épidémie.

Aucune explication à la défiance de la population : pourquoi plus de 120000 Réunionnais ont-ils renoncé à leur Pass sanitaire ?

Avec la réduction de 4 à 6 mois de la durée de validité du Pass sanitaire, plus de 120000 personnes en ont été privés le 15 février. Pourtant les autorités sanitaires avait déployé d’importants moyens de communication pour informer la population de la nécessité de se faire injecter une troisième dose pour garder son Pass sanitaire.
Manifestement, ce message n’a pas été suivi par une part importante des personnes qui, dans un premier temps, avaient fait confiance aux autorités sanitaires. Aucune explication n’a été donnée à ce sujet par les autorités sanitaires. Ceci ne traduit-il pas une crise de confiance de très mauvaise augure pour l’avenir ?

M.M.

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Messages

  • Monsieur Marchal écrit ceci « L’immunité collective à la COVID par Omicron est bien la stratégie : quel impact parmi les plus de 30 morts par semaine depuis fin janvier ? » À mon avis, aucun… les morts n’ont que faire d’un impact qu’ils ne peuvent plus ressentir !


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